Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Chine catholiques

  • En Chine...

    IMPRIMER

    Du blog d'Yves Daoudal :

    En Chine

    Cina-_Qianyang_destruction.jpg

    Les autorités ont entièrement détruit hier les locaux de la paroisse de Qianyang (Shaanxi, diocèse de Fengxiang). Le bâtiment abritait une église à l’étage, et au rez-de-chaussée des religieuses infirmières. C’était le lieu de culte et de services médicaux de 2.000 paysans catholiques, construit grâce à des dons de fidèles d’autres paroisses du diocèse.

    Aucune raison n’a été donnée pour cette destruction. Mais le diocèse de Fengxiang a la particularité d’être le seul où il n’y a aucun membre de l’Eglise officielle (l’Association patriotique), bien qu’il y ait un Bureau des Affaires religieuses… Selon certains, la destruction aurait donc pour but de faire pression sur le clergé et les fidèles pour qu’ils rejoignent l’Eglise officielle. Selon d’autres, ce serait parce que les autorités de la province sont des maoïstes fanatiques qui veulent éradiquer toute religion ; ils s’en seraient pris particulièrement à cette église parce qu’elle est connue pour son eau bénite miraculeuse.

    *

    Mgr Guo Xijin, évêque clandestin de Mindong, a accepté par obéissance au pape de devenir évêque auxiliaire de l’évêque officiel Vincent Zhan Silu (vice-président de l’Association patriotique). Lequel est donc désormais reconnu par le Saint-Siège. Mais la réciproque n’est pas vraie : Mgr Guo Xijin n’est toujours pas reconnu par le gouvernement communiste, et on lui a signifié que tout ministère de sa part est illégal tant qu’il ne s’inscrira pas à l’Association patriotique. En application de l’accord secret, Mgr Guo Xijin avait accepté d’être en communion avec l’évêque officiel, mais l’évêque officiel, quoique reconnu par Rome, n’est pas en communion avec son évêque auxiliaire, comme cela se verra particulièrement le jeudi saint où celui-ci ne pourra pas concélébrer.

  • La longue marche des catholiques de Chine

    IMPRIMER

    Yves Chiron : La longue marche des Catholiques de Chine

    Accord Chine-Vatican

    Une histoire tourmentée et héroïque, jusqu'au très controversé "accord provisoire" conclu entre le Saint-Siège et la Chine communiste en septembre 2018.

     [...] L'histoire du catholicisme en Chine et du christianisme en général sera ainsi celle d'une alternance de moments de liberté et de moments de répression. Chiron cite le père Charbonnier qui traitant de la politique religieuse de l'empire chinois au début du XIX° siècle, l'éclairait par le concept confucéen de "shou-fang" littéralement "retenir-relâcher".

       C'est une histoire passionnante, émouvante que celle du catholicisme en Chine, celle des missionnaires comme celle des des missionnaires comme celle des fidèles, Eglise tantôt en expansion magnifique tantôt aux élans atrocement brisés par la persécution. 

    Au sommaire :

    • Introduction
    • Les débuts de l'évangélisation en Chine
    • Les envoyés du pape au XVIII° siècle
    • Les Jésuites et l'Empereur
    • La Querelle des Termes et la Querelle des Rites
    • Des évêques pour la Chine
    • Laïcs, catéchistes et Vierges chrétiennes
    • Occidentaux ou missionnaires ?Des Boxers à Mao
    • Sous un régime athée
    • Naissance de l'Eglise patriotique
    • La Révolution culturelle ou le grand silence
    • Deux "Eglises"parallèles ?
    • Le dialogue pour rétablir l'unité
    • Un accord historique ou provisoire ?
    • Conclusion - Remerciements - Source et bibliographie

    L'auteur : Yves Chiron
    Yves Chiron, spécialiste de l'histoire de la papauté, est l'auteur d'ouvrages de référence sur les apparitions mariales, les miracles, les béatifications et les canonisations, traduits en plusieurs langues.

    4ème DE COUVERTURE

       La Chine compte aujourd'hui dix millions de catholiques. Cette minorité a une histoire plus que millénaire dans le pays. Le christianisme est arrivé dans l'empire chinois par des vagues successives de missionnaires dès le VII° siècle ; "nestoriens" d'abord, puis franciscains, jésuites, lazaristes, prêtres MEP... et ce, jusqu'au XIX° siècle. Ce christianisme n'est pas pour autant un produit d'importation : le premier évêque chinois est sacré dès 1685 et on compte plus d'un millier de prêtre chinois au début du XX° siècle.

       La longue histoire du catholicisme de Chine est aussi celle des persécutions récurrentes et l'héritage de nombreux martyrs de la foi. En 1949, l'instauration d'un régime communiste a ainsi chassé tous les missionnaires occidentaux et la tentative de création d'une Eglise nationale séparée de Rome s'en suivit.

       Yves Chiron raconte cette histoire tourmentée et héroïque, jusqu'au très conversé "Accord provisoire" conclu entre le Saint-Siège et la Chine communiste en septembre 2018. Il a rencontré, lors d'un de ses séjours en Chine, le cardinal Zen et l'Eglise clandestine pour mieux comprendre le passé et nous raconter l'actualité brûlante de l'Eglise catholique.

    à commander ICI

  • La longue marche des catholiques de Chine

    IMPRIMER

    Du blog de la Lettre d'Information de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" :

    Catholiques de Chine : la longue marche

    Yves Chiron, La longue marche des catholiques de Chine, Artège, 334 p., 17,90 €

    Spécialiste de l'histoire de l’Église, Yves Chiron est l'un des connaisseurs les plus avertis des catholiques chinois. Ils sont aujourd'hui dix millions. Le christianisme n'est pas une réalité neuve dans ce grand pays qui a été évangélisé dès le VIIe siècle, suite à des vagues successives de missionnaires – franciscains, jésuites, lazaristes etc. Le premier évêque chinois fut sacré en 1685. Mais les persécutions ne manquèrent pas... et n'appartiennent hélas pas au passé. Le régime communiste utilise tous les moyens pour effacer toute trace de foi : élimination physique, emprisonnement dans des camps de travail ou de « rééducation », destruction d'églises, création d'une Église nationale séparée de Rome (l'Association patriotique catholique chinoise) tandis que l’Église catholique tentait de survivre dans la clandestinité. Des démarches ont été entreprises entre Rome et Pékin pour rapprocher les deux Églises. Un « accord provisoire » a été signé en 2018, critiqué par le cardinal Zen (ancien évêque de Hong Kong), avec qui Yves Chiron a pu s'entretenir. Le chemin de croix des chrétiens chinois n'est pas terminé...

  • La liberté religieuse des catholiques en Chine est en danger

    IMPRIMER

    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero via Il Sismografo :

    Les États-Unis mettent en garde le Vatican : "La liberté religieuse des catholiques en Chine est en danger".

    "Je ne crois pas que le pape François soit aveugle à ce qui se passe en Chine, je pense plutôt qu'il n'est pas pleinement informé". Nury Turkel, avocat américain d'origine ouïgoure et actuel président de la Commission américaine pour la liberté religieuse, ne cache pas sa "déception" face à l'ouverture de crédit que le Vatican continue d'accorder à Pékin malgré les nouvelles décourageantes provenant de nombreuses zones intérieures, où les catholiques qui refusent de souscrire aux règles édictées par l'Association patriotique (l'Église contrôlée par le Parti communiste) ont de gros problèmes avec la loi. Menaces, contrôles étouffants, pressions et, dans certains cas, restriction de leur liberté, pouvant aller jusqu'à la prison. Ce n'est pas la persécution musclée des camps de détention des Ouïghours, la minorité musulmane de Chine, mais la situation concernant le manque de liberté religieuse qui est également jugée alarmante par plusieurs cardinaux, missionnaires et évêques.

    Ce matin, M. Turkel a eu un long entretien au Vatican avec le ministre des affaires étrangères du pape François, Monseigneur Paul Gallagher, pour discuter des effets négatifs de l'accord diplomatique signé avec le gouvernement de Pékin il y a quatre ans, dans le but de normaliser les nominations d'évêques. Ce qui s'est partiellement produit, même si le gouvernement de Pékin, suggère Turkel, tente ainsi de "siniser la religion" de manière rampante, en orientant le choix vers des évêques presque aplatis par le parti communiste. "Le problème de cet accord reste son caractère secret. Le gouvernement de Pékin ne veut pas que cela se sache". La ligne de conduite du gouvernement chinois consiste à exercer une pression constante sur les chefs religieux, afin de guider la diffusion de la doctrine communiste par le biais de nominations. "Dommage que la religion soit autre chose et qu'elle se base sur la Parole, la Bible, les livres saints et non sur les directives du parti".

    Lors de la longue conversation au Vatican avec Monseigneur Gallagher, la grande question de Taïwan n'a pas été abordée. Pour le Saint-Siège, il s'agit d'un nœud diplomatique qui traîne en longueur depuis des années : l'île considérée comme rebelle par Pékin entretient des relations diplomatiques complètes avec le Saint-Siège depuis 1949, lorsque l'arrivée au pouvoir de Mao Tsé Toung a entraîné l'expulsion du nonce apostolique de l'époque, M. Riberi, qui a dû se réfugier à Formose. Les Chinois font depuis longtemps pression sur le Vatican pour qu'il révise les accords diplomatiques avec Taïwan, en déplaçant la nonciature de Taipei à Pékin, mais cette hypothèse ne semble pas se profiler à l'horizon pour le moment. "Nous n'avons pas parlé de ce sujet, le temps a manqué. Nous nous sommes uniquement concentrés sur les questions liées à la "liberté religieuse".

    Nury a ensuite raconté son histoire à un groupe de journalistes invités à l'ambassade des États-Unis. Il est lui-même né dans un camp de rééducation pendant la révolution culturelle chinoise : sa mère a été emprisonnée alors qu'elle était enceinte, tandis que son père était détenu dans un autre camp de travail agricole. "J'ai perdu mon père en avril de cette année et je n'ai même pas pu le pleurer".

    M. Nury a également qualifié d'"homme de paix et de courage" le cardinal émérite de Honk Kong, Zen Ze Kiung, qui a récemment été condamné par un tribunal pour avoir aidé des manifestants lors de manifestations contre l'introduction d'une législation sur la sécurité dans l'ancien protectorat britannique. Le cas de Zen pour moi reste emblématique. Selon lui, il n'y a toutefois aucun signe indiquant que le Vatican souhaite annuler l'accord avec la Chine.

  • Chine : des églises catholiques réprimées et sécularisées dans tout le pays

    IMPRIMER

    De Shen Xinran sur Bitter Winter :

    Chine : églises catholiques réprimées et sécularisées dans tout le pays

    11/30/2020

    Bien que les catholiques qui refusent de rejoindre l'Église patriotique soient les plus durement touchés par les persécutions, les lieux de culte gérés par l'État sont également de plus en plus malmenés.

    Tout au long de cette année, le gouvernement du PCC a multiplié les attaques contre les catholiques, refusant de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA), en prévision du renouvellement de l'accord Vatican-Chine de 2018 fin octobre.

    La province de Hebei, au nord de la Chine, le cœur catholique du pays, a été l'une des principales cibles de cette persécution.

    Le 31 mai, le gouvernement du canton de Jiehedian, dans la ville de Handan, a fermé une église catholique non enregistrée et a jeté la plupart de ses biens à la poubelle.

    The removed crosses from the Xingdi village church were piled up in a corner.
    Les croix enlevées de l'église du village Xingdi ont été empilées dans un coin.

    Un mois plus tôt, le 28 avril, des croix, des images religieuses et le podium avaient été enlevés d'une église catholique non enregistrée du village Xingdi, dans le comté de Jize, à Handan. Les villageois ont dit à Bitter Winter que l'opération avait commencé vers 1 heure du matin après que l'alimentation électrique de la moitié du village ait été coupée, et que les routes y menant aient été bloquées pour empêcher les croyants des villages environnants de venir aider à protéger l'église. Le personnel a gardé les portes des résidences autour de l'église, interdisant aux gens de quitter leur domicile. Le lendemain, les fidèles ont installé une nouvelle croix, mais les fonctionnaires l'ont à nouveau enlevée, menaçant de démolir l'église si la croix était réinstallée.

    Un lieu catholique non enregistré dans la ville de Shijiazhuang à Hebei a reçu l'ordre de ne plus organiser de rassemblements en août. Le panneau "Consolation des Affligés" sur le linteau au-dessus de la porte du lieu a été remplacé par "L'harmonie dans une famille fait que tout réussit". Le slogan "Photo de Jésus Bon Pasteur" sur le mur a été caché derrière une peinture de paysage.

    All religious signs and symbols were concealed in the Catholic venue in Shijiazhuang.
    Tous les signes et symboles religieux étaient dissimulés dans le lieu catholique de Shijiazhuang.

    En juillet, après avoir coupé l'électricité à un lieu de réunion catholique non enregistré dans la ville de Shijiazhuang, le personnel du gouvernement municipal a enlevé la croix du lieu et a effacé les images de la démolition des téléphones des spectateurs.

    An unregistered Catholic church in Shijiazhuang’s Pingshan county was turned into an activity center after its crosses had been removed.
    Une église catholique non enregistrée dans le comté de Pingshan à Shijiazhuang a été transformée en centre d'activités après que ses croix aient été enlevées.

    Le père Zhang, un prêtre de 77 ans du diocèse de Zhengding à Shijiazhuang, a reçu à plusieurs reprises l'ordre de retourner dans sa ville natale pour avoir refusé de rejoindre le CPCA. Des fonctionnaires ont menacé de démolir les maisons des fidèles qui avaient osé accueillir le prêtre.

    En avril, le gouvernement de la ville de Simencun à Botou, une ville du comté sous la juridiction de la ville de Cangzhou, a retiré les croix et le panneau "Église catholique" d'un lieu catholique local.

    A Catholic venue in Simencun had its crosses and signboard removed.
    Un lieu de culte catholique à Simencun a vu ses croix et son enseigne retirées.

    "Sous la règle de Xi Jinping, les campagnes contre la religion sont plus importantes que de faire face aux inondations et autres catastrophes naturelles", a déclaré un prêtre catholique non enregistré de Hebei à Bitter Winter.

    De nombreux lieux catholiques non enregistrés ont également été fermés dans le comté de Chongren de la ville de Fuzhou, dans la province du Jiangxi, au sud-est du pays. Les autorités locales ont menacé d'annuler les allocations sociales des pratiquants et d'impliquer leurs enfants s'ils continuaient à se réunir dans des lieux de culte non agréés.

    One of the shut-down Catholic venues in Fuzhou city.
    L'un des lieux de culte catholique fermés de la ville de Fuzhou.

    Un prêtre catholique de la province du Gansu, dans le nord-ouest du pays, a déclaré à Bitter Winter que les autorités avaient installé une caméra de surveillance à l'entrée de son église non enregistrée en février. Après qu'il l'ait débranchée, les responsables du Département du travail du Front uni l'ont convoqué pour un interrogatoire et lui ont demandé de leur présenter une liste des fidèles, mais il a refusé. "Cela m'a rappelé la révolution culturelle lorsque le PCC a arrêté des personnes croyantes selon les listes qu'il avait créées", a déclaré le prêtre.

    Un prêtre non enregistré de la province de Shanxi, dans le nord du pays, se rappelle avoir reçu un appel de la police le jour même où il avait réservé un billet de train en ligne l'année dernière, lui demandant où il allait. "Cette année, la police spéciale m'a intercepté deux fois alors que je conduisais", a ajouté le prêtre. "Ils m'ont interrogé et m'ont dit que j'étais sur la liste noire. Tous les prêtres et les pratiquants en Chine sont sous la surveillance du PCC".

    Le 15 août, jour de la fête de l'Assomption, la police de la route a intercepté environ 140 catholiques non enregistrés de la ville de Ningde, dans la province de Fujian, au sud-est du pays. Ils se rendaient à une messe dans le sous-district de Luojiang de la ville de Fuan. Les agents ont déclaré qu'ils savaient d'où venaient les fidèles et combien de bus ils avaient loués pour le voyage. Ils ont infligé des amendes aux chauffeurs de bus et leur ont retiré leur permis de conduire.

    Les catholiques non enregistrés de la ville de Fengcheng, dans le Jiangxi, se sont plaints que les fonctionnaires les harcelaient souvent et venaient chez eux pour remplacer les symboles et les images religieuses par des portraits du président Xi Jinping. Ils ont même été obligés de se faire photographier avec ces images accrochées au mur. Les voisins des croyants se sont vus promettre une récompense financière s'ils signalaient des rassemblements religieux non autorisés.

    "Les fonctionnaires nous ont dit que nous sommes des croyants en un Dieu étranger et que c'est une trahison de notre État", a déclaré l'un des catholiques.

    En 2018, le gouvernement de la ville de Xinyang, dans la province centrale du Henan, a menacé d'annuler les allocations de lutte contre la pauvreté d'un couple catholique âgé de 70 ans s'il continuait à pratiquer sa foi. Après qu'ils aient finalement signé la déclaration de renonciation à leurs croyances, les fonctionnaires ont retiré les images religieuses de leur maison et les ont remplacées par un portrait de Mao Zedong.

    Les églises catholiques gérées par l'État sont également de plus en plus réprimées.

    Le 18 août, le gouvernement de la ville de Handan, dans la province de Hebei, a démoli une église catholique dans un village du district de Yongnian pour "absence de licence", alors qu'elle disposait d'un certificat d'enregistrement de lieu d'activité religieuse valide. Un fonctionnaire local a déclaré à la congrégation que "le certificat n'est qu'un simple morceau de papier". Il a également menacé les fidèles qui gardaient l'église et qui venaient des villages environnants, en leur disant que leurs églises seraient également démolies parce qu'ils étaient venus ici.

    A Catholic church in Handan’s Yongnian district before and after its demolition.
    Une église catholique dans le district de Yongnian à Handan avant et après sa démolition.

    Dans le comté de Longnan, administré par la ville de Ganzhou dans le Jiangxi, les fonctionnaires du Département du travail du Front uni ont inspecté une église catholique patriotique le 1er novembre et ont ordonné de brûler tous les livres imprimés par des maisons d'édition non agréées par l'État.

    Le 22 septembre, des croix ont été retirées d'une église catholique enregistrée dans le district de Huiyang de la ville de Huizhou, dans la province méridionale de Guangdong.

    Crosses are being removed from a Catholic church in Huizhou’s Huiyang district.
    Des croix ont été retirées d'une église catholique dans le district de Huiyang de Huizhou.

    L'église catholique de Yinyao, dans le comté de Puyang, dans le Henan, a vu ses croix renversées en août. Un responsable local a déclaré à la congrégation qu'il serait licencié et que l'église serait fermée si les croix n'étaient pas enlevées.

    The Yinyao Catholic Church before and after its crosses were removed.
    L'église catholique de Yinyao avant et après le retrait de ses croix.

  • Shaanxi (Chine) : des églises catholiques converties en centres communautaires

    IMPRIMER

    De Zhou Xiaolu sur le site "Bitter Winter" :

    Des églises catholiques du Shaanxi converties en centres communautaires

    Les autorités présentent aux catholiques une alternative à la démolition de leurs églises : dépouiller leurs lieux de culte de tout symbole religieux. Les bâtiments sont ensuite proclamés « centres culturels » et la pratique d’activités religieuses y est interdite.

    Au cours de l’année qui s’est écoulée, le PCC a pris une série de mesures pour réprimer les Églises et les temples, dont certains appartiennent aux cinq religions autorisées. Des églises protestantes et catholiques ont été démolies ou fermées, des croix ont été démantelées. Toutefois, ces mesures suscitent souvent l’indignation de l’opinion publique. Pour éviter les critiques, le PCC expérimente des méthodes plus subtiles pour empêcher les églises d’opérer.

    Bitter Winter a publié de nombreux articles sur la manière dont les églises des Trois-Autonomies ont été converties en usines ou autres entreprises séculières. Ces derniers jours, Bitter Winter a visité plusieurs églises catholiques dans le comté de Qishan administré par la ville de Baoji dans la province de Shaanxi. Nous avons constaté que, bien que les églises n’aient pas été démolies, leur apparence a été modifiée. L’une d’elles a été convertie en centre communautaire. Un panneau où sont inscrites les « valeurs socialistes fondamentales » est accroché au mur à l’intérieur de l’église. Les activités religieuses sont aussi interdites dans l’église.

    Des croyants locaux ont confié à Bitter Winter qu’en septembre de l’année dernière, les autorités du comté de Qishan ont commencé à prétendre que deux églises catholiques locales n’avaient jamais reçu l’approbation officielle des autorités. Selon elles, il s’agirait de « bâtiments illégaux » qui, selon les réglementations et les politiques nationales, devraient être démolis. Lorsque les croyants ont protesté contre la démolition, les autorités leur ont dit que, s’ils voulaient éviter la démolition de l’église, ils devaient “d’abord enlever la croix, puis accrocher un panneau indiquant Centre d’activités culturelles” ».

    Le panneau « Centre d’activités culturelles » suspendu au-dessus de la porte de l’église catholique du village de Zhaojiatai
    Le panneau « Centre d’activités culturelles » suspendu au-dessus de la porte de l’église catholique du village de Zhaojiatai

    Pour protéger l’église, les croyants n’ont pas eu le choix : ils ont dû se plier aux exigences des autorités. Les croix des deux églises catholiques ont été sciées. Les mots « Église catholique » ont été cachés et remplacés par « Centre d’activités culturelles ».

    « Si jamais nous vous surprenons en train de faire la messe à l’église, l’église sera immédiatement démolie ! », ont averti les autorités. Après le démantèlement de la croix, des agents des autorités locales ont non seulement menacé le chef de l’église, mais ils ont aussi envoyé régulièrement des fonctionnaires du village pour surveiller les croyants et enquêter pour savoir s’ils poursuivaient leurs activités religieuses dans l’église. En raison de cette surveillance répétée, les croyants n’osent plus entrer dans l’église pour prier.

    La croix et les symboles religieux d’une autre église catholique du comté de Qishan ont été enlevés.
    La croix et les symboles religieux d’une autre église catholique du comté de Qishan ont été enlevés.
    Les mots « église catholique » ont été cachés par un panneau sur lequel on peut lire « La campagne est ma maison ».
    Les mots « église catholique » ont été cachés par un panneau sur lequel on peut lire « La campagne est ma maison ».

    Je suis arrivé dans une église catholique de la ville de Gujun, qui est sous l’administration du comté de Qishan, et j’ai découvert que la croix de l’église avait également été démolie. Les mots « église catholique » qui étaient à l’origine affichés de manière visible au sommet de l’église ont été cachés par une étoile rouge à cinq branches, un symbole du PCC, et un panneau indiquant « Centre d’activités culturelles ».

    L’église catholique de la ville de Gujun a été transformée en « Centre d’activités culturelles ».
    L’église catholique de la ville de Gujun a été transformée en « Centre d’activités culturelles ».

    Un habitant catholique m’a dit que la croix de l’église avait été démantelée de force au début du mois d’août, l’année dernière. Avant son retrait, les autorités ont menacé de démolir l’église, d’obliger les croyants à retirer la croix et à éliminer tous les symboles religieux de l’intérieur de l’église. C’est une tactique bien connue du régime. Les autorités présentent le retrait des éléments religieux de l’édifice comme solution de rechange à la démolition. Cependant, une fois que le retrait des symboles religieux est effectué, les croyants sont informés que le bâtiment a été transformé en « centre communautaire » et ne peut être utilisé à des fins religieuses.

    Dans le cas de la ville de Gujun, les autorités ont transformé une pièce à l’intérieur de l’église en « Salle de conseil agricole » et y ont affiché le Règlement sur les procédures agricoles. Le règlement stipule : « La salle de conseil ne peut être utilisée que par les villageois du groupe Shanghe du village de Qiaoshan pour leurs réunions, des événements et d’autres travaux. L’organisation de réunions, de travaux et de discussions entre villageois doit faire l’objet d’un enregistrement préalable. Il est interdit de faire usage de la salle sans autorisation. »

    Le panneau « Salle de conseil agricole » a été accroché et un grand poster de propagande sur les « valeurs socialistes fondamentales » a été affiché sur le mur extérieur.
    Le panneau « Salle de conseil agricole » a été accroché et un grand poster de propagande sur les « valeurs socialistes fondamentales » a été affiché sur le mur extérieur.

    Bien que ces églises aient été construites par les croyants, ces derniers ont perdu le droit de les utiliser. Désormais, les fidèles n’ont nulle part où pratiquer leur religion. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est prier en secret et célébrer des messes dans des logements privés.

  • Chine : de nouvelles règles pour contrôler les catholiques

    IMPRIMER

    De Domitille Farret d'Astiès sur aleteia.org :

    En Chine, de nouvelles règles pour contrôler les catholiques

    Après la démolition du sanctuaire Notre-Dame-du-Mont-Carmel en juin, la répression continue contre les chrétiens en Chine. L'État veut contrôler les fidèles et demande à l'Église de lui fournir des données à leur sujet.

    La province du Henan, en Chine, compte dix diocèses. La répression se durcit aujourd’hui davantage. Selon un prêtre, les autorités municipales auraient demandé aux Églises de la province de leur transmettre des statistiques sur les fidèles, et en particulier sur les familles pauvres. L’homme d’Église, qui souhaite rester dans l’anonymat, juge cette requête « totalement déraisonnable ». Il soupçonne ce programme d’avoir pour objectif d’annuler les subventions pour les personnes ayant de faibles revenus.

    Une circulaire avec cinq règles à appliquer

    Il explique que lors d’une visite dans son église le 1er juillet dernier, les autorités locales lui ont remis une circulaire contenant cinq règles à appliquer. La première ordonnait que soit transmis aux autorités le nombre de fidèles ainsi que leurs antécédents. D’autres règles imposaient le signalement des mineurs entrant dans les espaces religieux, la mise en évidence dans les lieux de culte des listes des membres du clergé, l’exposition permanente du drapeau national et que soit chanté l’hymne national lors de chaque cérémonie.

    Depuis plusieurs mois, le Henan connaît une série d’attaques. Avec 2,4 millions de chrétiens, dont 300 000 catholiques, cette province, considérée comme le berceau de la civilisation chinoise, représente la deuxième communauté catholique de Chine.

  • Chine : la persécution des catholiques clandestins se poursuit

    IMPRIMER

    Du site "Bitter Winter" :

    Et la persécution des catholiques clandestins se poursuit...

     

    Le gouvernement chinois continue d’utiliser l’accord de principe avec le Vatican pour obliger toutes les églises clandestines à rejoindre celles approuvées par l’État.

    En dépit de l’accord avec le Vatican, le Parti communiste chinois (PCC) renforce la répression et la persécution des églises catholiques clandestines et de ses fidèles. Cet accord conclu il y a près de quatre mois était censé apaiser des tensions qui duraient depuis plusieurs décennies au sujet de la nomination des évêques.

    Dans le cadre de l’accord Vatican-Chine de 2018, le pape François a reconnu la légitimité de sept évêques nommés par le gouvernement chinois qui, n’ayant pas été choisis par le Vatican, avaient été excommuniés. À son tour, Pékin a enfin reconnu l’autorité du pape de manière formelle.

    « La Chine et le Vatican continueront à maintenir la communication et à faire avancer le processus d’amélioration des relations entre les deux parties », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères dans un communiqué publié alors.

    Et pourtant, le PCC va à l’encontre de cette déclaration : il ne fait qu’empirer ses relations avec les églises du pays.

    Début décembre, des agents d’un poste de police du comté de Taining, dans la ville-préfecture de Sanming, dans la province de Fujian, au sud-est de la Chine, ont fait irruption dans un lieu de réunion clandestin de l’Église catholique dans le but d’arrêter le prêtre et les religieuses de l’église. Quand leur mission a échoué, les agents ont menacé un fidèle âgé : « Si on ne trouve pas le prêtre, on vous emmènera tous ».

    Catholicisme en Chine,Église catholique clandestins,L’accord entre le Vatican et la Chine
    Le dortoir de l’église catholique du comté de Taining. Ce jour-là, la police a utilisé une échelle pour entrer illégalement dans le bâtiment afin de retrouver et d’arrêter le prêtre.
    Le lendemain, la police est redescendue sur le lieu de la réunion pour procéder à une perquisition illégale dans le dortoir. Elle n’a pas manqué de harceler les fidèles qui s’y trouvaient.

    En octobre, une église catholique clandestine du comté de Gucheng, dans la ville-préfecture de Hengshui, dans le nord-est de la province du Hebei, a été fermée par le gouvernement local au motif que « le lieu du rassemblement était non autorisé et donc illégal ».

    Selon un fidèle, les portes de chacune des pièces de l’église ont été scellées. La statue de la Sainte Vierge du centre de la cour a été enlevée et la croix de l’église démontée.

    « Le gouvernement dit que nous organisions des rassemblements illégaux. Il nous a dit de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) et qu’à l’avenir, nous devions lever le drapeau chinois et chanter l’hymne national », nous a confié un fidèle. Et de conclure : « Ils veulent que nous délaissions Dieu pour croire en eux [le gouvernement]. »

    Une autre église catholique clandestine, dans la ville-préfecture de Weinan, dans la province du Shaanxi, au nord-ouest de la Chine, a aussi fait l’objet de pressions répétées de la part du gouvernement local pour rejoindre l’APCC qui est contrôlée par l’État.

    Les croyants, là aussi, ont été menacés par les autorités.

    « Si vous voulez lire les Écritures, vous devez aller dans les églises de l’APCC. Sinon, vous serez condamné à une amende de 20 000 RMB [près de 3 000 $]. Si vous n’avez pas d’argent, vous serez arrêté », ont-ils dit.

    Guo, le responsable de l’église, a dit qu’il ne rejoindrait aucune église contrôlée par l’État. Les membres de l’église ont partagé le même avis. Aussi, les autorités gouvernementales ont arrêté Guo, 75 ans, et l’ont emmené au poste de police pour qu’il y soit interrogé.

    En Chine, certains pensent que l’accord de principe entre le Vatican et Pékin a donné au PCC plus de latitude pour poursuivre les églises catholiques clandestines et les forcer à rejoindre les églises approuvées par l’État, et ainsi, donner de la crédibilité aux églises d’État.

    « Désormais, le PCC exige de tous les prêtres catholiques clandestins qu’ils se conforment à ses politiques. Si le prêtre n’obéit pas, il ne le reconnaîtra pas et l’expulsera de l’Église au motif qu’il n’est pas un prêtre légal », a déclaré un prêtre clandestin de l’archidiocèse de Fuzhou qui a voulu rester anonyme. Il nous a expliqué : « Le PCC a déjà commencé à utiliser des méthodes d’endoctrinement intensif pour transformer et contrôler les prêtres. Les prêtres qui ont une volonté de fer et qui désobéissent continueront à être emprisonnés. »

    Dans un article précédent, Bitter Winter rapportait que suite à la signature de l’accord avec le Vatican, de nombreuses églises catholiques clandestines de Chine avaient été fermées, harcelées ou avaient vu les symboles religieux enlevés de leurs locauxCertains prêtres catholiques ont également été arrêtés.

    Reportage : Lin Yijiang

  • Catholiques de Chine : des négociations papales qui embrouillent la situation

    IMPRIMER

    Le schisme va-t-il changer de camp ? Lu sur le site de « La Croix » : 

    « Depuis quelques jours, le web catholique chinois s’agite autour de l’apparition publique de Mgr Paul Dong Guanhua, « évêque » de Zhengding, un diocèse numériquement important de la province du Hebei.

    Selon des informations qui circulent sur la Toile, explique l’agence Églises d’Asie dans un article du 19 octobre, le P. Paul Dong Guanhua a annoncé le 22 mai dernier qu’il avait été secrètement ordonné évêque il y a onze ans, en 2005, par Mgr Casimirus Wang Milu, évêque jusqu’en 2003 de Tianshui, un diocèse de la province du Gansu. À cette date, rappelle Églises d’Asie, le Vatican lui avait demandé de quitter la direction de son diocèse en 2003 en raison de sa santé mentale.

    > À lire : Rome reconnaît officiellement un évêque en Chine

    Selon l’agence d’informations, lorsque Rome a eu vent de cette ordination menée sans son assentiment préalable, il fut demandé au P. Dong d’observer la plus grande retenue et de ne pas exercer un quelconque ministère épiscopal. Le P. Dong s’est conformé à ces instructions jusqu’à ces derniers mois. Dimanche 11 septembre, il est en effet apparu lors d’une messe, portant la mitre et la crosse épiscopales.

    La réponse de l’évêque légitime de Zhengding, Mgr Julius Jia Zhiguo, qui lui-même est un évêque « clandestin » nommé par le pape mais non reconnu comme tel par Pékin, n’a pas tardé : deux jours plus tard, Mgr Jia a publié un communiqué annonçant l’excommunication « latae sententiae » du P. Dong pour avoir accepté la consécration épiscopale sans mandat pontifical.

    Ordinations sans mandat pontifical d’évêques « clandestins »

    De son côté, le P. Dong affirme que son ordination épiscopale est licite et légitime car menée selon les dispositions spéciales accordées par Rome aux évêques chinois dans les années 1980. Ces dispositions prévoyaient qu’en cas de persécution, les évêques pouvaient nommer et ordonner leurs successeurs sans en référer au préalable au pape ; ils pouvaient aussi nommer l’évêque d’un diocèse voisin sans pasteur. Ces dispositions ont toutefois été révoquées en 2007 par la Lettre aux catholiques chinois du pape Benoît XVI.

    À l’agence Ucanews, le P. Dong a précisé qu’il avait lui-même ordonné le 7 septembre dernier un évêque âgé de 51 ans, mais que l’identité de ce dernier ne pouvait être dévoilée car l’intéressé était « surveillé par le gouvernement ».

    Selon les informations d’Églises d’Asie, entre cinq et dix évêques ont été ordonnés ces dernières années au sein des communautés « clandestines » de Chine sans que le pape n’ait donné son assentiment à ces ordinations. Ils viennent s’ajouter aux trente évêques « clandestins » jusqu’ici dénombrés en Chine continentale.

    Craintes des catholiques « clandestins »

    Selon le site spécialisé, la décision de Mgr Dong de révéler son épiscopat pourrait s’expliquer par l’approche, de sources ecclésiales concordantes, d’une nouvelle session de négociations entre Rome et Pékin. Depuis juin 2014, les délégations du Saint-Siège et de la Chine se sont réunies plusieurs fois pour trouver des solutions à la situation complexe de l’Église en Chine ; elles devraient se rencontrer à nouveau d’ici à la fin de ce mois d’octobre.

    Or, il semblerait que les négociateurs évoquent la clôture de l’Année de la miséricorde – qui sera célébrée le 20 novembre prochain – comme une date possible pour que le pape François accorde son pardon aux huit évêques « officiels » illégitimes.

    Dans l’esprit d’une partie des catholiques « clandestins », il est très difficile d’imaginer que le pape réintègre dans la communion de l’Église ces huit évêques « officiels » sans faire de même pour les évêques « clandestins » qui ont été ordonnés sans mandat pontifical.

    Ces catholiques craignent que Rome n’accepte de conclure un accord avec Pékin qui ne suffise pas à garantir le degré de liberté religieuse auquel ils aspirent pour l’Église en Chine.

    > À lire : Le cardinal de Hong Kong confirme un accord entre Rome et Pékin sur le processus de nomination des évêques

    Ref. En Chine, de nouvelles tensions autour de la nomination des évêques

    JPSC

  • Chine : les églises catholiques démolies ou transformées par le gouvernement

    IMPRIMER

    De Ling Tian sur Bitter Winter :

    Les églises catholiques démolies ou transformées par le gouvernement

    28/08/2020

    Les paroissiens et les prêtres sont persécutés pour pousser tous les catholiques à rejoindre l'Église patriotique officielle

    L'accord entre le Saint-Siège et la Chine de 2018 n'a pas atteint son but, comme l'espérait le Pape et comme il l'avait annoncé aux catholiques chinois après la signature de l'accord provisoire, "les objectifs spirituels et pastoraux propres à l'Église, à savoir soutenir et promouvoir la proclamation de l'Évangile, et réaliser et préserver la pleine et visible unité de la communauté catholique en Chine". Au contraire, les prêtres et les paroisses qui refusent d'adhérer à l'Association patriotique catholique chinoise (APCC) sont sévèrement réprimés et contrôlés, ignorant les directives du Vatican de 2019 qui, tout en permettant aux catholiques d'adhérer à l'APCC, exigeaient le "respect" de ceux qui refusaient d'adhérer pour des raisons de conscience. Les persécutions semblent s'intensifier en raison du renouvellement des accords, qui expirent en septembre.

    En avril, le gouvernement local a pris le contrôle d'une maison de prière catholique à Changpojiao, un village du comté de Jianshui, dans le sud-ouest de la province du Yunnan, et a détruit sa chapelle consacrée à la Vierge Marie. Avant le début de la démolition, les policiers ont enlevé toutes les images et tous les symboles religieux et ont menacé de frapper quiconque tenterait de les arrêter. Deux mois plus tard, un centre de mariage et de funérailles a été construit à la place de la chapelle.

    cappella della Vergine Maria demolita

    Le centre d'activités qui a été construit à la place de la chapelle de la Vierge Marie démolie

    "Nous avions l'habitude de prier et de chanter des hymnes dans la chapelle, mais nous ne pouvons plus le faire depuis que le gouvernement l'a détruite", dit un catholique du village.

    "Le gouvernement a transformé la maison de prière parce que nous n'adhérons pas à l'APCC", dit un autre catholique. "Les prêtres et les religieuses venaient souvent ici, mais ils n'ont pas osé nous rendre visite depuis que l'administration a commencé à envoyer son personnel pour garder un œil sur nous et prendre note des visiteurs.

    La maison de prière a été construite en 2011 grâce à des dons de 120 613 renminbi (environ 17 430 dollars US). En plus de la chapelle de la Vierge Marie, elle contenait une salle de chant et une salle pour les visiteurs.

    L'administration a également pris le contrôle de l'école primaire Dominic et du réservoir d'eau du village, appelé Shengjiaquan (Source de la Sainte Famille). Tous deux ont été construits grâce aux dons de l'école St. Paul et de l'école de la Sainte Famille à Macao.

    La targa di ringraziamento
    La plaque de remerciement qui témoigne de la façon dont l'école primaire Dominic et la Source de la Sainte Famille ont été construites grâce aux dons de Macao.

    L'administration a changé le nom de l'institut en "Changpojiao Elementary School" et a remplacé le nom du réservoir par l'enseigne "Public Discharge Point".

    assume il controllo della Scuola elementare Dominic
    L'administration prend le contrôle de l'école primaire Dominic.

    Fonte della Sacra Famiglia sostituito

    Le nom du réservoir "Source de la Sainte Famille" remplacé par le signe "Point de déchargement public".

    En juillet, des policiers se sont rendus au domicile de plusieurs catholiques de Miandian, un village du comté de Jianshui, en disant qu'ils contrôlaient les habitants. Au lieu de cela, ils ont détaché les images de la Vierge Marie, de Jésus et des crucifix et ont menacé d'arrêter tous ceux qui s'y opposaient.

    Dans le diocèse de Mindong, dans le sud-est de la province de Fujian, les prêtres qui refusent de rejoindre l'APCC sont confrontés à de dures persécutions. Le 24 juin, un avis de démolition a été envoyé à une maison de prière de Dingtou, un village de la juridiction de Xiabaishi, un village de la ville de Fu'an, prétendant que le lieu de culte est une "construction illégale" et demande à la paroisse de le démolir dans les deux jours.

    Una casa di preghiera demolita nel villaggio di Dingtou
    Une maison de prière démolie dans le village de Dingtou

    Quelques jours plus tard, plus de 30 fonctionnaires du Bureau de la sécurité publique et d'autres institutions publiques ont fait irruption dans la maison de prière pour la démolir. Un catholique local se souvient que, le jour de la démolition, les fidèles âgés se sont agenouillés à l'extérieur du lieu de culte bouclé et ont imploré en larmes de le sauver. "Nous ne faisons rien d'autre que de chanter des hymnes là-dedans", se sont écriés les anciens.

    Début mai, l'administration du comté de Minqing, Fuzhou, capitale de la province du Fujian, a ordonné la démolition d'un pensionné géré par une paroisse catholique locale. Son curé a été contraint de rejoindre l'APCC le 9 juin.

    Vidéo : Un internat catholique du comté de Minqing a été démoli


    En novembre, une église catholique du village de Pingding, sous la juridiction du district de Yujiang de Yingtan, une ville ayant le statut de préfecture dans la province sud-est du Jiangxi, avait été convertie et destinée à un autre usage. Le lieu de culte, construit en 1925 et fréquenté par une cinquantaine de fidèles, est aujourd'hui transformé en centre de loisirs où les habitants se retrouvent pour jouer au mahjong et aux cartes, ou pour danser.

    Un croyant local rapporte que des fonctionnaires locaux ont demandé à la paroisse de rejoindre l'APCC avant de transformer l'église. "Ils voulaient que nous écoutions les prêtres nommés par l'APCC et nous demandent d'obéir au Parti communiste", commente les fidèles. Entre mars et avril, des fonctionnaires locaux se sont rendus au domicile des fidèles pour remplacer les peintures religieuses par des portraits de Mao Zedong.

    "Nos ancêtres étaient également catholiques, mais le gouvernement nous interdit maintenant de chanter des hymnes", a déclaré un catholique de 60 ans à Bitter Winter.

    Un autre fidèle, un homme de 40 ans, ajoute que les hommes de foi en Chine sont de plus en plus persécutés. "Nous retournons à l'époque de la révolution culturelle", dit-il. "Nous n'avons pas d'autre choix que de prier à la maison. Plus ils nous arrêtent, plus nous chantons des hymnes. Nous ne pouvons pas renoncer à Dieu, quoi qu'il arrive".

  • Etre catholique en Chine sous le joug de Xi Jinping

    IMPRIMER

    De Dorian Malovic sur le site du journal La Croix :

    Chine : être catholique sous le joug de Xi Jinping

    Dans une Chine sous contrôle total du Parti communiste et tétanisée par le Covid-19, les 12 millions de catholiques traversent une nouvelle ère tragique de leur histoire. Pratiquer sa religion aujourd’hui est devenu « un défi ». Si la minorité catholique clandestine vit sous une pression politique spéciale, les paroisses dites « officielles » n’échappent pas non plus à la surveillance du Parti.

    9/12/2022

    « Bonsoir, oui, je peux vous parler… mais ne me posez pas de questions sensibles… c’est beaucoup trop dangereux pour moi… vous comprenez. » Dans le petit bureau mal éclairé et mal chauffé de son presbytère, emmitouflé dans une épaisse doudoune beige, le père Zhang (1) parle en langage codé.

    Une confiance mutuelle de longue date permet un tel échange dans une Chine sous surveillance politique et technologique mais ce prêtre, très engagé dans le social au sein de son diocèse « officiel », murmure. « Mon évêque est reconnu par Rome et Pékin depuis des années, assure-t-il, il n’y a pas d’ambiguïté ici et il y a peu de catholiques clandestins mais depuis quelques années la prudence s’impose plus que jamais. »

    L’Église officielle souffre elle aussi

    À l’approche d’un Noël marqué pour les fidèles par l’espoir d’une respiration dans la politique « zéro Covid » – tout en restant conscients que le contrôle politique restera en place –, l’Église catholique de Chine, même officielle, reste plus que jamais entre les griffes du Parti communiste. « On ne peut pas parler de persécution comme sous Mao », reconnaît un prêtre occidental basé à Taïwan où il côtoie de nombreux séminaristes et prêtres chinois continentaux qui partagent avec lui leurs témoignages. « Mais la “pensée de Xi Jinping” est partout, l’œil de Xi surveille tous les fidèles, il ne peut y avoir d’espace où le Parti n’est pas. »

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2012 la répression frappe aussi l’Église officielle. Ainsi le père Zhang reconnaît que n’importe qui ne peut aller à la messe, « il faut être enregistré officiellement auprès des autorités ». Les enfants mineurs sont interdits d’entrer. Le catéchisme, sans être interdit, est teinté de sessions politiques. Des caméras ont été fixées sur les façades de la quasi-totalité des églises. Des portraits de Xi Jinping côtoient le Christ ou la Vierge Marie dans les églises. « L’œil de Xi », encore. Partout.

    Le Covid est venu s’ajouter à la répression menée par Xi Jinping

    « L’épidémie en 2020 et la politique du zéro Covid sont venus s’ajouter à la dictature de Xi Jinping, et il est devenu impossible de se rendre sur le terrain », se désole un prêtre chinois de Hong Kong qui sillonnait régulièrement tous les diocèses de Chine. Il s’y est rendu pour la dernière fois fin 2019. « Avoir une image claire de la situation de l’Église catholique de Chine est devenu presque impossible », admet ce spécialiste du sujet. Personne n’ose parler. « Si dans le sud du pays où les catholiques sont peu nombreux l’oppression est légère, ajoute-t-il, ce n’est pas le cas dans certains diocèses historiquement conflictuels dans le nord ou le centre. »

    En revanche pour les catholiques clandestins, la répression est sévère. « Je connais deux jeunes prêtres de l’Église clandestine de la province du Hebei qui ont refusé de signer leur adhésion à l’Association patriotique des catholiques chinois » (2), témoigne une brillante religieuse chinoise qui étudie la théologie en Europe depuis plusieurs années. « Ils ont été kidnappés et jetés dans une prison secrète pendant trois mois, mais après leur libération ils étaient totalement brisés », raconte cette intellectuelle qui donnait des cours de théologie en ligne à ses collègues chinoises. Une nouvelle loi a interdit il y a quelques mois la « propagation de contenus religieux en ligne ».

    Pressions psychologiques, lavage de cerveau, études des œuvres de Xi Jinping des journées entières et privation de sommeil ont eu raison de leur résistance. « Ils ont craqué et signé leur adhésion. Pire, ils ont été obligés de concélébrer avec l’évêque officiel de leur diocèse, totalement inféodé au Parti communiste. » Et double peine lorsqu’ils retournent dans leur paroisse clandestine : « Qualifiés de traîtres, ils ont été rejetés par une partie des fidèles. » Ils ne peuvent plus célébrer en public.

    À l’autre bout de la Chine, dans une lointaine province du Nord, une religieuse très ouvertement active il y a des années, sachant négocier avec les autorités et louvoyer entre les règlements, est quasiment entrée en clandestinité aujourd’hui. Dans un échange téléphonique éclair, Sœur Cécile (1) lâche brièvement : « Nous vivons dans une discrétion absolue, nous courbons l’échine et ne sortons pratiquement pas de notre maison, nous prions en silence et ne chantons plus… en attendant des jours meilleurs. »

    Comme sous l’ère maoïste. Le monde catholique chinois a surmonté cette ancienne « parenthèse de la terreur », pansé ses blessures et tenté de réunifier la famille chrétienne nationale. « Xi Jinping nous a replongés dans la suspicion et la division », se désole un vieux catholique chinois depuis dix générations. « Nous vivons dans l’angoisse et la peur. » En attendant des jours meilleurs… « Attendez, attendez ! », s’écrie le père Zhang alors que nous allions raccrocher : « J’ai quand même le droit de baptiser les enfants. » Comme un signe d’espoir pour l’avenir de l’Église catholique de Chine qui a déjà vécu tant de violentes persécutions au cours de sa longue histoire.

    --------

    Un paysage religieux très contrôlé

    La Chine reconnaît cinq religions : le bouddhisme, le protestantisme, le catholicisme, le taoïsme et l’islam. Sa Constitution garantit la liberté de croyance. Selon les estimations usuelles, elle compterait de 10 à 12 millions de catholiques, près de 20 millions de musulmans – en dehors des Ouïghours –, 40 à 60 millions de protestants, et près de 200 millions d’adeptes du bouddhisme, du taoïsme ou des religions traditionnelles.

    Il existe cinq associations cultuelles faîtières enregistrées par Pékin et proches du parti, dont l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) et le Mouvement patriotique des trois autonomies côté protestant. En parallèle, il existe tout un réseau d’Églises chrétiennes souterraines.

    Le plan de « sinisation » des religions, adopté en 2015 par Xi Jinping, aspire à rendre les différentes confessions compatibles avec la « culture communiste chinoise ». Il a engendré un resserrement drastique du contrôle sur les communautés religieuses, officielles et clandestines.

    (1) Un pseudonyme impératif utilisé pour des raisons évidentes de sécurité.

    (2) L’Association patriotique des catholiques chinois est une structure politique communiste mise en place après l’arrivée de Mao au pouvoir en 1949 dont le rôle est de contrôler la vie des diocèses, les évêques et les prêtres, sous l’autorité supérieure du Bureau des affaires religieuses au niveau national.

  • Chine Rouge

    IMPRIMER

    walter-chine-rouge-tome-2-9782755404500_Small.jpgCollaborateur d’Alain Peyrefitte durant une vingtaine d’années, Xavier Walter a consacré de nombreux ouvrages à la Chine dont il est un spécialiste reconnu. Le rédacteur en chef du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy, l’a interrogé sur ce grand pays à l’occasion de la publication du second volet d’une imposante fresque sur son émergence actuelle, Chine rouge.

    Extraits :

    Pourquoi le christianisme n’a-t-il pas « pris » en Chine ? Peut-il être le complément de lumière nécessaire au confucéisme ?

    « En l’an 3000, les JMJ auront lieu à Pékin », disait le P. Bro, op, revenant de Chine en 1997. Je veux bien, mais ce ne sera pas facile, en raison même du confucéisme. Lu  Zhengxiang, ministre de la République chinoise de 1912 à 1919, converti au catholicisme, bénédictin après son veuvage, mort à Bruges (2) en 1949, nourrissait une confiance totale en la capacité du confucéisme de mener les Chinois au Christ. « Le confucianisme dont les normes de vie morale sont si profondes et si bienfaisantes, trouve dans la révélation chrétienne et la vie de l’Église catholique, la justification la plus éclatante de tout ce qu’il possède d’humain ; il y trouve aussi le complément de lumière qui résout les problèmes devant lesquels nos sages ont eu l’humilité de s’arrêter, comprenant qu’il ne revient pas à l’homme de trancher le mystère du Ciel ». Je partage cette analyse. Mais il me faut reconnaître aussi que confucéisme et culture du ren, « vertu d’humanité, bienveillance envers autrui, participation de l’homme à la vertu du Ciel », prêchent une morale si saine qu’elle peut contenter l’âme chinoise plus jalouse d’ordre et de paix ici-bas que soucieuse de transcendance.

    Quelle est la situation des chrétiens actuellement en Chine ?

    Il y a bientôt vingt siècles qu’en Chine – vingt siècles, oui : l’apôtre Thomas est allé là-bas (65-68) –, l’Église connaît « la situation douloureuse de fortes oppositions », lit-on dans la Lettre à l’Église catholique en Chine de Benoît XVI (2007). Le P. Vermander, sj, patron de l’Institut Ricci à Taipei, voit au sein de la forêt luxuriante des religions chinoises le christianisme comme « un arbre en pot », une plante exotique. De l’« exotisme » la Chine n’a jamais admis que ce qui lui permît de s’enrichir sans s’altérer. Au regard du christianisme, la suzeraineté romaine n’est pas seule cause des suspicions chinoises, les protestants sont suspects aussi. Adopter la religion chrétienne était criminel hier, reste plutôt « nationalement incorrect ». Le P. Arotçarena des Missions étrangères est fondé à déclarer : « L’Empereur reçoit un mandat du Ciel, est le lien entre la Terre et le Ciel. Le christianisme introduit un élément perturbateur dans ce schéma, est potentiellement subversif. » L’Empereur, pense l’Occidental, c’était hier. Or, aujourd’hui, le clivage : Ciel, Fils du Ciel, Terre, persiste, les dirigeants de la République populaire se demandent « comment les chrétiens peuvent-ils être fidèles à l’Empereur », garant terrestre de l’ordre cosmique. De la Chine, il faut se le dire, « son peuple demeure le vassal lige de l’Empereur Jaune » – le légendaire fondateur de l’Empire.

    Tout l’article ici : « J'aime le peuple chinois »