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Les cardinaux Brandmüller et Burke alertent tous les cardinaux sur les dangers de l’“Instrumentum laboris” du Synode amazonien pour le dépôt de la foi

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De Jeanne Smits sur son blog :

05 septembre, 2019

Synode amazonien : Brandmüller et Burke alertent tous les cardinaux sur les dangers de l’“Instrumentum laboris” pour le dépôt de la foi

Les cardinaux Walter Brandmüller et Raymond Burke ont décidé de prendre les devants face aux prévisibles attaques contre la foi et la doctrine de l’Eglise lors du synode sur l’Amazonie qui se tiendra à partir du 6 octobre prochain en interpellant directement à l’ensemble de leurs confrères du collège cardinalice – en fait pour les rappeler à leur devoir de princes de l’Eglise. Chacun de son côté a pris la plume pour écrire une lettre, en italien,  adressée à chacun des autres cardinaux, pour les alerter quant à la « dissonance », voire le caractère « contraire » au dépôt de la foi de certaines affirmations contenues dans l'Instrumentum laboris du Synode sur l'Amazonie.

Leurs lettres, dont la Catholic News Agency a eu connaissance, dénoncent avec gravité le « flou » du document, qui « semble » même en certains points, « au regard de l’enseignement authentique de l’Eglise, lui être contraire », a ainsi écrit le cardinal Brandmüller. Faut-il rappeler que celui-ci était également signataire, avec le cardinal Burke et les défunts cardinaux Caffarra et Meisner, des Dubia sur la l’exhortation apostolique Amoris laetitia – leurs questions n’ayant pas reçu de réponses à ce jour ?

Le cardinal Brandmüller n’a pas hésité à faire référence à la manière dont les récents synodes sur la famille et la jeunesse ont déjà été l’occasion de manœuvres peu catholiques :

« Comme le montre l’expérience de ces derniers synodes, il faut craindre que l’on tente non seulement de manipuler la session mais aussi d'exercer une forte pression sur elle », a-t-il averti.

« Les formulations nébuleuses de l’Instrumentum, tout comme la proposition de créer de nouveaux ministères ecclésiastiques pour les femmes, et, surtout, la proposition de conférer l’ordination sacerdotale à des viri probati font surgir le fort soupçon de voir le célibat sacerdotal remis en question », selon le cardinal Brandmüller.

Et d’invoquer comme preuve la participation au synode du cardinal brésilien Claudio Hummes, qui préside le Réseau ecclésial pan-amazonien (REPAM), institution qui, selon Mgr José Luis Azcona, évêque émérite de Marajó (Brésil), a joué un rôle majeur dans la rédaction du texte. REPAM fait depuis sa création à la suite de la publication de Laudato si’ la promotion de l’indigénisme au sein de l’Eglise, chantant les louanges du style de vie et des vertus des tribus primitives vivant dans leur milieu naturel dans la forêt amazonienne.

« Le fait même que le Cardinal Hummes en soit le président et qu’il exerce ainsi une influence sérieuse dans un sens négatif est suffisant pour que notre préoccupation soit fondée et réaliste, comme dans le cas des évêques (Erwin) Kräutler, (Franz-Josef) Overbeck, etc », a écrit Brandmüller, mettent en évidence les noms des prélats qui font pression en vue de l’abolition au moins locale du célibat sacerdotal, à la manière de Mgr Overbeck qui a pu dire que le sommet sur l’Amazonie « pourrait changer l’Eglise pour toujours » en la menant  vers « un point de non-retour ».

Le même Overbeck s’était manifesté en mai de cette année en faveur de la « grève des femmes » contre l'Eglise en Allemagne, pour protester contre le refus du Pape François d'ordonner des diaconesses : une grève de la pratique religieuse, rien de moins. Il met également en cause la morale sexuelle traditionnelle de l’Eglise.

Mgr Kräutler est un évêque austro-brésilien, vice-président du très radical REPAM.

Le Cardinal Brandmüller, expert de l’histoire de l'Eglise et professeur d'université, a également écrit à l’ensemble des cardinaux : « Nous devrons faire face à de graves attaques contre l'intégrité du dépôt de la foi, contre la structure hiérarchico-sacramentelle de l’Eglise et contre sa Tradition apostolique. Tout cela a créé une situation inédite dans l'histoire de l'Église, telle qu’on n’en a  même pas connu lors de la crise arienne des IVe et Ve siècles. »

Si les menaces évoquées sont déjà clairement visibles dans l’Instrumentum laboris, le cardinal Brandmüller  ne semble pas exclure qu’elles se concrétisent dans le document qui fera suite au synode. Il a appelé ses confrères à prendre leurs responsabilités en affirmant que « se pose alors la grave question de savoir comment nous, cardinaux, dans cette situation historiquement inédite, pouvons agir à la hauteur de notre serment solennel de cardinaux, et comment nous pouvons réagir aux déclarations ou décisions éventuelles du Synode ».

Il évoque ici le document final qui pourrait en sortir par la volonté des pères synodaux, sans parler d’une éventuelle exhortation qui pourrait suivre des mains du pape.

Mais c’est sans langue de bois. Il a rappelé que l’ensemble des cardinaux doivent d’ores et déjà considérer de quelle manière ils réagiront « à toute déclaration ou décision hérétique de la part du synode. »

Le cardinal Brandmüller a poursuivi : « Certes, en tant que Cardinal, vous avez déjà réfléchi à la situation et même aux mesures qui pourraient être prises en commun. C'est pourquoi j'espère que Son Eminence, pour sa part, en profitera pour corriger, selon l'enseignement de l'Église, certaines positions exprimées dans l'Instrumentum Laboris du Synode de l'Amazonie, en utilisant aussi les réseaux sociaux », a-t-il conclu.

Un véritable appel à la mobilisation pour mettre fin à la confusion régnante ! En effet, les catholiques seraient extrêmement nombreux à être reconnaissants à l’égard des cardinaux qui s’acquitteraient ainsi du grave devoir de leur charge…

Pour sa part, le cardinal Raymond Burke a noté dans sa lettre également datée du 28 août qu’il « partage pleinement la profonde préoccupation du cardinal Brandmüller concernant le prochain Synode sur l’Amazonie, sur le fondement de ce qui est contenu dans l’Instrumentum laboris.

Il a qualifié celui-ci de « long document marqué par un langage qui n’a pas une signification claire, spécialement en ce qui concerne le dépôt de la foi ».

Outre les points mentionnés par le cardinal Brandmüller, le cardinal Burke a plus précisément épinglé la manière dont l’Instrumentum laboris envisage les relations au monde de la nature qui est au cœur du discours écologiste et indigéniste que celui-ci adopte sans ambages (et qui relève en réalité d’un paganisme panthéiste, comme je l’ai déjà indiqué à plusieurs reprises sur ce blog).

L’Instrumentum « contredit l’enseignement constant de l’Eglise sur la relation entre le monde créé et Dieu, Créateur incréé, et l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu pour coopérer avec lui en tant que gardien du monde créé », écrit le cardinal Burke.

Il a également souligné que dans le document de travail du Synode « la vérité selon laquelle Dieu s’est révélé pleinement et parfaitement à travers le mystère de l’Incarnation du Rédempteur, le Fils de Dieu, est obscurcie, sinon niée. »

« La conséquence logique de cela est que la mission de l'Eglise, sa mission d'évangélisation, est niée au profit d’un “enrichissement réciproque des cultures en dialogue” », comme l’affirme le paragraphe 122 du document.

De cette façon, « le rôle juste de l'inculturation dans la mission d'évangélisation est contredit, à tel point que la culture en vient à conditionner la vérité révélée, au lieu que la vérité révélée purifie et élève toute culture », poursuit le cardinal Burke dans sa lettre.

De plus, a-t-il averti, certains points soulevés par le cardinal Brandmüller « laissent présager une apostasie de la foi catholique ».

Le cardinal Burke a achevé sa lettre sur une prière :

« Que notre enseignement, par la grâce de Dieu, soit efficace dans la lutte contre la grande menace qui pèse actuellement sur l'Eglise. Que la Vierge Mère de Dieu, saint Joseph, protecteur de l'Église universelle, les saints Pierre et Paul et les grands saints cardinaux intercèdent avec force pour le Collège des Cardinaux en ces temps agités et troublants », a-t-il conclu.

Quelle sera la réponse des cardinaux ? Ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas…

Sources :

• Catholic News Agency : Burke and Brandmüller say Amazon synod challenges deposit of faith

• Infocatolica : Brandmüller y Burke alertan al resto de cardenales de la ruptura del depósito de la fe en el Instrumentum Laboris del Sínodo para la Amazonia

Commentaires

  • Comprenne qui pourra ! Mais ces braves cardinaux sont en train de nous dire qu'il faut se préparer au pire puisqu'il s'agit d'une situation inédite dans l'histoire de l'Église et qui laisse présager d'un dénouement apocalyptique, même si personne n'ose le dire.
    C'est une situation qui a été suffisamment annoncée et dénoncée au point qu'à défaut de lui avoir opposé des réactions appropriées, elle en est devenue irréversible. Il est temps de ne plus se faire d'illusions car bientôt il va falloir affronter la réalité des conséquences de ce synode.

  • Préparez-vous en effet !
    Viennent d'être nommés cardinaux :

    - Mattéo Zuppi (Bologne), qui a préfacé le livre du Père James Martins. Le bouquin encourage une nouvelle approche de l'Eglise envers l'hommosexualité. Il s'agit du seul européen nommé, qui plus est; italien, déjà sur-représenté au sein du collège.

    - José Tolentino Mendonçan qui a rédigé un éloge du livre de la religieuse (surnommée par la BBC de religieuse la plus radicale d'Europe), soeur Maria Teresa Forcada prônant l'avortement légal et l'ordination des femmes.

    - Miguel Angel Ayuso Guixot qui a rédigé le document qu'on signé le pape François et l'imam à la mosquée El-Azhar à Abou-Dhabi qui dit en autre que Dieu a voulu la diversité religieuse.

    - Le jésuite Michaël Czerny, sous-secrétaire de la section migrants au Vatican et nommé secrétaire spécial du Synode pour l'Amazonie. Fervent adepte de l'immigration que nous connaissons en ce moment.

    - Michael Louis Fitzgerald, exilé par Benoit XVI parce-qu'il allait trop loin dans le dialogue inter-religieux avec en autre l'islam.

    Tirez vos propres conclusions, mais je pense que c'est mal barré.

  • Merci Dan, pour votre commentaire. Il est toujours consolant et même rassurant de découvrir qu’on n’est pas seul sur le chemin de la réalité, de la Vérité.
    Voici d’ailleurs un article qui révèle combien le monde vraiment catholique s’inquiète, s’effraye à juste titre de l’évolution de la situation :
    http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/09/07/a-rome-le-5-octobre-une-veillee-de-priere-pour-leglise/
    Ne doit-on pas s’inquiéter lorsque le pape François trouve que le cardinal Müller "a de bonnes intentions et c'est un homme bon, mais il est comme un enfant".
    https://gloria.tv/article/Bru9yXwkBcJ114GEipxZvaGy7
    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, nommé préfet de la C.D.F. par Benoît XVI en 2012, a été écarté de sa fonction en 2017 par François sans aucune raison.
    En février 2019, il a publié son « Manifeste pour la foi » qui ne relève certainement pas de l’enfantillage mais révèle plutôt ce que la tête de l’Eglise catholique pense de la Vérité.
    Cela peut nous donner un aperçu de « l’ambiance » qui prévaut dans l’Eglise et de ce qui va se passer, de ce qui nous attend. Il ne sera pas bon d’être contre la raison du grand nombre ou des plus forts.
    Les gens attendent des signes tangibles avant de se prononcer pour ou contre ceci ou cela.
    Ils ne vont pas manquer d’en avoir prochainement. Mais pourvu que cela ne les plonge pas encore plus dans la confusion et dans le doute. Il va falloir choisir sans se tromper. Il n’est guère possible que ceux qui se sont bien instruits des affaires de Dieu et de son Eglise puissent se tromper dans leur choix et qu’ils ne l’aient déjà pas fait malgré de sombres menaces.
    « Elle accomplit des prodiges étonnants : jusqu'à faire descendre, aux yeux de tous, le feu du ciel sur la terre ».

  • Reconnaissance aux cardinaux Brandmüller et Burke ainsi qu'au cardinal Müller pour leur courage, et pour le soutient qu'ils apportent au croyants qui souffrent de voir l'Eglise catholique se transformer en une Eglise Bergoglienne n'ayant plus pour credo que les valeurs de ce monde. Lentement mais sûrement, une nouvelle religion est en train de supplanter celle qui fut fondée par Jésus-Christ. Pour les disciples de cette pseudo-Eglise "le christianisme a fait son temps. Place à présent à un message humaniste, place à l'homme et non à Dieu, place à la terre et non au ciel, place à la vérité plurielle et non à Celui seul qui est la vérité, place aux mythes et aux symboles et non à la véracité des miracles, place aux compromis inter-religieux et non à l'évangélisation...Certes, ce nouveau message convient parfaitement au monde. Les médias applaudissent, les athées, les francs-maçons et les responsables des religions non-chrétiennes aussi. Reste ce petit troupeau aussi humilié que méprisé qui, conscient de l'état d'apostasie qui atteint l'Eglise jusqu'au plus haut sommet, s'efforce de tenir bon. A vue humaine, le catholicisme vit ses derniers jours. Et quand on sait qu'au prochain conclave, la majorité des cardinaux sera bergoglienne, je ne peux que me dire qu'à moins d'un miracle, il n'y a plus rien à espérer. "Rome perdra la foi et deviendra le siège de l'anti-Christ" nous dit la prophétie de la Salette. On le sait par les Saintes Ecritures, le contexte de l'époque dans laquelle aura lieu le second avènement du Christ sera, non pas un monde meilleur et une Eglise fidèle, mais celui du chaos et de l'apostasie, celui où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, celui où le Fils de l'homme ne trouvera peut-être plus la foi sur la terre.. Et c'est peut-être là que se trouve la seule bonne nouvelle à laquelle le petit troupeau resté fidèle peut se raccrocher: celle qui veut que les temps que nous vivons annoncent de plus en plus le retour glorieux de notre Rédempteur..

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