La foi du mathématicien
 (20/01/2011)

OLIVIER REY. 
Chercheur au CNRS, professeur de mathématiques
 à  l’École polytechnique
 et de philosophie à la Sorbonne, cet homme
 de savoir vit sa foi comme un long cheminement intérieur… et extérieur.

« Je n’ai pas eu de conversion brutale. Je dirais plutôt que c’est un long chemin qui n’est d’ailleurs pas encore achevé. Curieusement, c’est la lecture de Nietzsche, philosophe violemment antichrétien, qui m’a amené vers la religion. D’après Nietzsche, ce sont les principes chrétiens qui ont fini par tuer Dieu. Pour moi, ce sont les principes nietzschéens qui m’ont progressivement conduit, à travers l’étude des auteurs que lui-même avait lus, jusqu’aux Évangiles et à la tradition biblique ! »

À la question de savoir si les mathématiques vont à l’encontre de la foi, Olivier Rey répond par la négative: « On oppose souvent le récit biblique à la science alors que ces deux domaines ne s’adressent pas aux mêmes facultés en nous. La science nous parle du rapport à l’objet quand la religion nous parle du rapport au sujet. Cette controverse est un peu ridicule. D’autant que l’on ne peut pas se construire uniquement grâce à la pensée scientifique, il faut d’abord passer par d’autres récits nécessaires à la construction de l’adulte. » Le professeur s’érige contre cet affrontement entre deux camps, la science et la religion, cette dernière ayant actuellement tendance à être vécue sur le mode purement émotionnel de l’effusion.
Et Olivier Rey de rappeler que l’on doit vivre sa relation à Dieu avant tout dans la non-maîtrise et dans son rapport à autrui. Un homme pour qui la foi ouvre aux autres : « La fraternité repose sur le fait que nous avons tous le même Père. »

Voir: "La foi du mathématicien" par Fanny Bijaoui

et : "Dio è morto, ma era un sosia" par Antonio Giuliano (entretien avec Olivier Rey, en italien) 

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