Le retour de l’Europe des clochers ? (11/02/2011)

images.jpgDans une tribune parue dans Le Figaro, le ministre français des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, revient sur la nécessité, de reconnaître les sources chrétiennes du Vieux Continent.

« Assumons l’Europe des clochers », écrit le ministre, alors que la polémique sur l’agenda européen omettant les fêtes chrétiennes n’est pas retombée. Pour Laurent Wauquiez, « au-delà de la polémique, cet agenda manqué est la partie émergée d’un mal plus profond : celui d’une Europe qui n’assume pas son identité et préfère la diluer dans un universalisme bon teint. »

Alors que la France avait été en pointe contre la reconnaissance de l’héritage chrétien dans le préambule du projet de constitution européenne, une telle prise de position signale un changement de pied notable. Le drame des chrétiens d’Orient et la montée de la christianophobie partout dans le monde participent certainement de cette nouvelle prise de conscience : « C’est le même mal qui est à l’oeuvre quand l’Europe fait preuve de fausse pudeur au moment de défendre les chrétiens d’Orient ou qu’elle refuse d’afficher ses valeurs ou ses héros sur les billets d’euros, au profit de ponts imaginaires. »

Laurent Wauquiez pense que cette « omerta » sur les racines de l’identité européenne a pesé lourd dans l’échec de la Constitution en 2005 : « Ne pas reconnaître les racines chrétiennes a choqué bien au-delà des cercles catholiques. C’était une profonde erreur. D’abord parce qu’une identité refoulée est une identité qui se venge, qui ouvre la porte aux extrémismes. Ensuite parce qu’à force de craindre de heurter telle ou telle susceptibilité, on risque de vider l’Europe de sa substance et de perdre de vue son projet collectif originel. »

Il est salutaire de rappeler que l’Europe n’est pas née en 1945, et qu’elle « trouve sa source dans l’hellénisme, la romanité et surtout le christianisme ». « Reconstituer le “roman” européen, redonner vie aux racines qui innervent notre identité n’est pas une tâche réservée à l’historien. Elle engage aussi le politique : à lui notamment la responsabilité de donner une définition volontariste de l’identité européenne. »

Que propose le ministre pour revivifier le projet européen ? « Réactiver la mémoire », « mobiliser l’Histoire ». Tout au long de l’année, annonce-t-il, « j’organiserai une série de forums pour débattre des valeurs qui fondent l’identité européenne ».

[Source : Le Figaro, 7 février 2011]

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