Encore le célibat des prêtres et l’ordination sacerdotale des femmes (23/02/2011)

00_queston.jpgDans la  livraison en ligne, (à paraître le 27 février) de « Dimanche », le journal hebdomadaire des paroisses francophones de Belgique,  son directeur, le P. Charles Delhez, s.j.  enfourche à nouveau l’un de ses canassons favoris : le célibat des prêtres et l’ordination des femmes. Voici un extrait de sa prose obsessionnelle :

« (…) Il faut bien distinguer les deux dossiers. L’un est disciplinaire, l’autre théologique.

«  À propos de l’obligation du célibat, il y a déjà une diversité reconnue à l’intérieur de l’Église catholique. Les églises catholiques orientales – non latines, mais en communion avec Rome – n’ont jamais adopté cette règle. Un homme marié peut donc devenir prêtre, mais un prêtre célibataire ne peut plus se marier. Telle est la règle. Dans l’Église latine, on n’ordonne prêtre que ceux qui font la promesse de rester célibataires. Ne pourrait-on cependant pas imaginer, dans l’Église latine, la même diversité qu’à l’intérieur de l’Église catholique dans son ensemble ? C’est que les Églises locales évoluent bien différemment aujourd’hui. Des réponses adaptées à la situation de chaque pays ou de chaque région du monde serait sans doute heureuses.

« Tout autre est la question posée par l’ordination des femmes. Elle est théologique. L’Église est-elle tenue par le fait que Jésus n’a choisi comme apôtres – les Douze – que des hommes, alors qu’il était entouré également de femmes ? Elles ont d’ailleurs joué un rôle très important, comme premiers témoins de sa résurrection, par exemple. S’agirait-il d’une donnée culturelle ou d’une volonté divine ?(…) ».

C’est trop peu dire aux chers paroissiens de « Dimanche » que l’obligation du célibat sacerdotal est simplement disciplinaire. La raison est aussi théologique. Mgr Cabello, Vicaire Régional de la Prélature de l’Opus Dei en Belgique en avait fait la démonstration au Père Delhez, dans la Libre Belgique du 2 décembre dernier :

« Quels sont les raisons théologiques pour le célibat ?

Le sacerdoce ministériel est plus qu’un office sacré exercé au service de la communauté. C’est une transformation sacramentelle de la personne du prêtre en celle du Christ. Dans le sacerdoce, la personne est assumée par Dieu au point de pouvoir dire : ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20). On comprend ainsi que le prêtre accepte avec joie de vivre ce célibat dont le Christ est prototype et exemple.

Benoît XVI a précisé cette idée en rappelant que le centre de la vie des prêtres est la célébration de l’eucharistie. Les paroles de la consécration sont ici centrales : "ceci est mon corps, ceci est mon sang". Le prêtre parle donc in persona Christi. Le Christ l’unit à son "moi". C’est une union au Christ ressuscité, avec la plénitude de vie qui est propre à la résurrection et dont Jésus parle aux Sadducéens (cf. Mt 22). C’est une vie nouvelle dans laquelle le prêtre est déjà au-delà du mariage. Le célibat est donc une anticipation du monde de la résurrection (cf. Osservatore Romano éd. fr., 15-6-10, p. 6).

En outre, le célibat manifeste de façon excellente la charité pastorale du bon pasteur qui se livre sans réserves au service de son troupeau. Et dans sa tâche pastorale et paternelle, son cœur s’élargit et sa virginité sacerdotale devient féconde.

Voilà donc, brièvement évoquées, des raisons historiques et théologiques en faveur du célibat sacerdotal. En conclusion : l’ordination d’hommes mûrs mariés (viri probati) ne serait pas contraire à la tradition, mais elle comporterait son lot de graves difficultés pratiques, dont la création de deux classes de prêtres ne serait pas la moindre. Elle rendrait moins transparente l’identification du prêtre avec le Christ et l’empêcherait de vivre une disponibilité totale pour ses fidèles. Et pour vraiment être conforme à la vie de l’Eglise telle que nous l’ont léguée les apôtres, elle exigerait de ces hommes et de leurs épouses une continence totale et perpétuelle. »

Lors du colloque tenu  sur ce même sujet à Ars du 24 au 26 janvier derniers, le cardinal Mauro Piacenza, nouveau préfet nommé à la tête de la Congrégation romaine pour le Clergé par Benoît XVI, a redit la même chose en d’autres termes  « Il faut dépasser la réduction, si diffuse en certains milieux, du célibat à une simple loi ecclésiastique. C’est une loi pour la seule raison qu’il s’agit d’une exigence du Sacerdoce et de la configuration au Christ opérée par le Sacrement. En ce sens la formation au célibat, en plus de tous les aspects humains et spirituels, doit comporter une solide dimension doctrinale, car on ne peut pas vivre ce dont on n’en comprend pas le motif ! » et il a ajouté plus sévèrement : «  le « débat » sur le célibat qui réapparaît périodiquement au cours des siècles, ne favorise pas la compréhension sereine de la part des jeunes générations à propos d’une donnée aussi déterminante de la vie sacerdotale ».

S’agissant, en second lieu, des interrogations théologiques du P. Delhez sur la possibilité d’un sacerdoce féminin, ne lui faisons pas l’injure  de le renvoyer  aux motifs exposés dans la Lettre Apostolique «Ordinatio Sacerdotalis  » de Jean-Paul II, laquelle se conclut solennellement comme suit « Afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église (…) » ni à l’article 1378 du code de droit canonique qui précise : «  tant celui qui attente la collation de l’ordre sacré que la femme qui attente la réception de l’ordre sacré, encourent l’excommunication latae sententiae réservée au Siège Apostolique ».

Sur ce point le débat théologique doit être considéré comme clos dans l’Eglise catholique.
Il est regrettable que des médias d’Eglise, sauf erreur, y reviennent sans cesse. L’article se trouve ici : Célibat des hommes et ordination des femmes, par P. Charles Delhez

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