Europe : l’arrivée d’un nouveau front anti-chrétien (24/02/2011)

par Marco Respinti, Bussola Quotidiana, 22-02-2011 (merci à la traductrice!)

Hier (le 21), les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont approuvé un texte de condamnation vraiment peu courageux. Parmi ceux qui souhaitaient une prise de position plus décisive, on trouve Sophia Kuby, Allemande, Directrice exécutive de l’European Dignity Watch, une ONG née l’année dernière mais déjà très active dans la défense de ceux qu’elle définit statutairement comme « les trois piliers les plus importants de la société : la vie, la famille et les libertés fondamentales ».

Le document venait à peine d’être rendu public que, pensant aux conditions dans lesquelles un très grand nombre de Chrétiens vivent, vous l’avez qualifié de « faible ». Pourquoi ?

Parce qu’il est trop générique. De plus, il ne faut pas se préoccuper seulement des persécutions violentes desquelles les Chrétiens sont victimes en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, mais aussi de celles, croissantes, qui les touchent en Europe même. En effet, la population n’a même pas vent de celles-ci, tandis que n’importe quel geste politiquement incorrect à l’égard d’un musulman provoque immédiatement un énorme scandale dans les médias.  Prenons, par exemple, les récentes attaques dont plusieurs prêtres catholiques ont été la cible en Allemagne, surpris en pleine nuit par des hommes encagoulés qui, parlant avec un accent étranger, les ont tellement battus qu’il a fallu emmener à l’hôpital. La nouvelle a été relayée par les journaux locaux et par quelques titres nationaux seulement, mais, à peine un jour plus tard, elle est tombée dans l’oubli. Imaginez ce qu’il se serait passé si cet incident était arrivé à un Imam…

Pourquoi les Chrétiens sont-ils persécutés ?

Permettez que je réponde en me focalisant à nouveau sur le scénario européen, dont s’occupe l’European Dignitiy Watch. En Europe, il existe une persécution « structurale » croissante, qui se traduit par une discrimination croissante des Chrétiens à travers des lois hostiles, des politiques vexatoires et des opinions publiques malveillantes. Nous recensons constamment des exemples de lois qui limitent les libertés fondamentales, tant au niveau européen qu’au niveau national, visant à créer une « justice » majeure mais qui se définit pourtant seulement comme un droit à la non-discrimination. Le critère qui semble guider les institutions communautaires aujourd’hui est donc l’égalité absolue qui rend n’importe quelle différence intrinsèquement illégitime sur le plan moral.  Mais la discrimination est une chose et la différence en est une autre. Je m’explique : pour un Chrétien, le mariage et la famille sont des valeurs centrales.  Dans la perspective chrétienne, le mariage entre un homme et une femme constitue une réalité tellement unique et précieuse qu’elle en devient un sacrement. Pour cette raison, les Chrétiens pensent que cette institution mérite une protection spéciale, un principe du reste intégré dans la plus grande part des constitutions des Etats européens. En résumé, il est naturel que les Chrétiens considèrent le mariage comme étant profondément différent de tout autre type d’union entre individus. Cela signifie-t-il pour autant que les Chrétiens discriminent ceux qui, ne se mariant pas, ne jouissent pas de cette protection particulière ?

L’Europe est sûrement en train de devenir le théâtre d’une persécution « blanche ». Mais, dan le reste du monde, là où l’on meurt chaque jour au nom du Christ, quelles sont, à votre avis, les situations les plus graves ?

En Asie et en Afrique particulièrement, l’Islam prend progressivement le contrôle des pays les plus pauvres. Ceci implique de nouvelles vagues de cruautés contre « les autres », comme on a pu le voir en Egypte, en Irak et en Turquie les derniers mois. Dans des pays comme le Nigéria et l’Indonésie, les Chrétiens étaient habitués à vivre leur foi librement, mais, aujourd’hui, ils sont devenus des citoyens de seconde classe, exclus de beaucoup d’activités publiques et leurs vies sont constamment menacées.

Actuellement, si en Afrique, en Asie ou au Moyen-Orient, il est clair que le danger vient uniquement de l’Islam radical, en Europe, la situation est différente.  En effet, encore que les minorités islamiques soient en train de faire mûrir chez nous aussi une conscience nouvelle qui ne provoque pas peu de problèmes dans les grandes villes et jusque dans les écoles, le problème central du Vieux Continent réside dans l’auto-élimination des valeurs chrétiennes opérée par les classes politiques, par les médias et par les institutions. Rappelons-nous, par exemple, la décision prise par la Cour européenne des Droits de l’Homme à propos de la supposée illégitimité de la présence des crucifix dans les écoles italiennes.  Autre exemple révélateur, le rapport rédigé par le Conseil de l’Europe en octobre au sujet des limites à imposer à l’objection de conscience des médecins et des hôpitaux qui refusent de pratiquer l’avortement. A l’heure qu’il est, l’Union européenne discute de cette directive sur le « principe de parité » qui conférerait à n’importe qui le droit d’accuser qui que ce soit de discrimination sur base d’un sentiment personnel d’ « inégalité ». Dans beaucoup de pays européens, les lois qui punissent l’incitation à la haine interdisent la citation en public de passages de la Bible, comme cela s’est produit il y a peu de temps en Grande-Bretagne. Bref, la liste grandit et, pour cette raison, il est indispensable de revenir à la raison. 

12:08 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |