Vision chrétienne de l'écologie (26/02/2011)

pollutionchine.jpgComment demeurer indifférents face aux problématiques qui découlent de phénomènes tels que les changements climatiques, la désertification, la dégradation et la perte de productivité de vastes surfaces agricoles, la pollution des fleuves et des nappes phréatiques, l’appauvrissement de la biodiversité, l’augmentation des phénomènes naturels extrêmes, le déboisement des zones équatoriales et tropicales? Comment négliger le phénomène grandissant de ce qu’on appelle les «réfugiés de l’environnement»: ces personnes qui, à cause de la dégradation de l’environnement où elles vivent, doivent l’abandonner – souvent en même temps que leurs biens – pour affronter les dangers et les inconnues d’un déplacement forcé? Comment ne pas réagir face aux conflits réels et potentiels liés à l’accès aux ressources naturelles? Toutes ces questions ont un profond impact sur l’exercice des droits humains, comme par exemple le droit à la vie, à l’alimentation, à la santé, au développement.

Toutefois, il faut considérer que la crise écologique ne peut être appréhendée séparément des questions qui s’y rattachent, étant profondément liée au concept même de développement et à la vision de l’homme et de ses relations avec ses semblables et avec la création. Il est donc sage d’opérer une révision profonde et perspicace du modèle de développement, et de réfléchir également sur le sens de l’économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres. L’état de santé écologique de la planète l’exige; la crise culturelle et morale de l’homme le requiert aussi et plus encore, crise dont les symptômes sont évidents depuis un certain temps partout dans le monde. L’humanité a besoin d’un profond renouvellement culturel; elle a besoin de redécouvrir les valeurs qui constituent le fondement solide sur lequel bâtir un avenir meilleur pour tous. Les situations de crise qu’elle traverse actuellement – de nature économique, alimentaire, environnementale ou sociale – sont, au fond, aussi des crises morales liées les unes aux autres. Elles obligent à repenser le cheminement commun des hommes. Elles contraignent, en particulier, à adopter une manière de vivre basée sur la sobriété et la solidarité, avec de nouvelles règles et des formes d’engagement s’appuyant avec confiance et avec courage sur les expériences positives faites et rejetant avec décision celles qui sont négatives. Ainsi seulement, la crise actuelle devient-elle une occasion de discernement et de nouvelle planification.

Benoît XVI "Si tu veux construire la paix, protège la création" (1/1/2010)

Il existe en effet un lien très étroit entre le respect de l'homme et la sauvegarde de la création. « Les devoirs vis-à-vis de l'environnement découlent des devoirs vis-à-vis de la personne considérée en elle-même, et en relation avec les autres » (ibid., 12). Si l'homme se dégrade, s'il dégrade le milieu dans lequel il vit; si la culture tend vers un nihilisme, sinon théorique, du moins pratique, la nature ne pourra qu'en payer les conséquences. En effet, on peut constater une influence réciproque entre le visage de l'homme et le « visage » de l'environnement: « Quand l'écologie humaine est respectée dans la société, l'écologie proprement dite en tire aussi avantage » (ibid.; cf. Enc. Caritas in veritate, n. 51). Je renouvelle donc mon appel à investir dans l'éducation, en se proposant pour objectif, outre une transmission nécessaire de notions techniques et scientifiques, une « responsabilité écologique » plus vaste et approfondie, fondée sur le respect de l'homme et de ses droits et devoirs fondamentaux. Ce n'est qu'ainsi que l'engagement pour l'environnement peut devenir vraiment éducation à la paix et construction de la paix.

Benoît XVI, homélie du 1er janvier 2010

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