BELGICATHO

Curé de la paroisse catholique chaldéenne saint Thomas de Sarcelles, le père Sabri Anar a récemment prêché sur ce thème lors d’une « Journée à l’orientale » organisée par la paroisse de Vauréal (Val d’Oise) en solidarité avec les chrétiens d’Irak. Sa prédication nous donne quelques clés de décryptage."

"C’est par la fidélité à la vérité que les chrétiens d’Orient sont martyrisés depuis le début du christianisme à nos jours. Et le sang des martyrs, est devenu la semence du christianisme. Car par le martyr, c’est Dieu qui est condamné. Mais par son sang, c’est l’amour qui est répandu sur la terre et de cette terre, il n’y a que la vérité qui germe et qui survivra.

Frères et sœurs, la souffrance innocente est un gouffre, un mystère où les pêcheurs s’épuisent. Tout innocent humilié est le sacrement de Jésus crucifié. En Jésus, Dieu lui-même est broyé en tout homme qui souffre. Toutes détresse, la notre et celle des autres, n’a finalement qu’une clé de lecture : Jésus souffrant et mourant.

Nous sommes tentés de dire ; si Dieu existait, il ne permettrait pas la souffrance d’innocents, le meurtre des enfants, les enlèvements, les attentats qui ont ravagés les églises en Irak, au Pakistan, en Egypte…Mais, gardons à l’esprit que depuis le commencement Dieu répand son amour, tandis que l’homme, est trop tourné vers lui-même pour écouter la parole de Dieu et la répandre.

Ces communautés chrétiennes, fragilisées par leur nombre, qui ne cesse de diminuer, sont devenues des cibles faciles pour les terroristes. Car, ils savent qu’il n’y aurait ni vengeance, ni représailles, et non plus une force politique qui puisse prendre leur défense.

Profitant de cette situation, les groupes intégristes et fondamentalistes contre les minorités chrétiennes sont multipliés. Ils sont souvent influents, ils manipulent la religion et ils s’identifient par la violence.

Malheureusement, dans ces pays, la liberté religieuse et la liberté de conscience, qui sont pourtant les droits fondamentaux de la personne humaine, sont bafouées. Et si ce droit est supprimé, les aspirations démocratiques sont elles aussi niées. La résultante de cette situation, est l’absence de liberté et un épuisement total de la personne humaine. Ce triste constat, la rue le crie dans l’ensemble des pays du Proche Orient aujourd’hui.

Mais, il ne faut pas se tromper, il faut regarder Jésus sur la Croix et lire en lui le signe de l’amour plus fort que la mort, et du pardon plus puissant que la haine.

Seigneur, fais de nous des vrais disciples qui ne se contentent pas de t’appeler « Seigneur, Seigneur », mais qui de l’intérieur se laissent habiter et conduire par toi dans ce monde défiguré par la violence de l’homme. Amen !"