Signe de la radicalité des antagonismes, des attaques ont eu lieu contre des déplacés réfugiés dans des lieux de culte. Caritas Côte d’Ivoire témoigne d’une attaque à Abobo d’un groupe de jeunes réfugiés dans une mosquée, et d’une autre agression à la paroisse St Matthieu d’Abobo qui abritait plus de 1 000 déplacés. Le Forum ivoirien des confessions religieuses dans une déclaration du 10 mars témoigne : « On assiste ici et là à des destructions de lieux de culte. On aurait voulu que la crise politique que nous traversons se transforme en crise religieuse que l’on ne s’y serait pas pris autrement ». La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), dans une déclaration du 17 mars, exprime sa consternation devant les attaques dont cinq mosquées ont fait l’objet dans les communes de Bassam, d’Abobo et de Yopougon à Abidjan et face au meurtre d’un Imam dans la commune de Yopougon. Des partenaires du CCFD-Terre Solidaire redoutent une stratégie délibérée visant à créer des tensions interreligieuses au sein de la population.
Devant cet engrenage de la violence, nos associations appellent instamment la communauté internationale à ne pas se désintéresser de ce conflit et à imposer des solutions réellement contraignantes qui empêchent la guerre civile et permettent de protéger les populations civiles. Nos associations appellent l’ensemble des populations locales, quelle que soit leur confession, à ne pas céder à l’intimidation de la violence et à ne pas se laisser récupérer par des politiques partisanes. Nous assurons de notre soutien les communautés chrétiennes et musulmanes qui continuent à œuvrer pour la paix et l’unité nationale dans ce climat de tension qui fait peser une si lourde menace sur la population.
Signataires
Défap- Service Protestant de Mission
CCFD-Terre Solidaire
Secours Catholique-Caritas France
Secours Islamique France
source : secours-catholique.org