Jérusalem : dix mille catholiques à la procession des Rameaux (20/04/2011)

Sur le site de l'Oeuvre d'Orient

Dimanche 17 avril, environ 10 000 catholiques (selon la police israélienne et l’AFP) ont défilé pour la procession des Rameaux à Jérusalem, qui ouvre la Semaine Sainte. Comme à l’accoutumée, elle a tiré son long du Mont des Oliviers jusqu'à la Vieille ville. Une journée de joie religieuse et de fierté, celle d’être chrétien dans un pays blessé. Ambiance.

La procession des Rameaux est chaque année l’un des grands moments de la vie des chrétiens de Terre sainte.

Elle suit l’itinéraire tracé par le Christ pour son entrée solennelle à Jérusalem où il fut acclamé par une foule agitant des palmes. Mais, ce jour-là – et il ne faut pas l’oublier – commémore aussi la Passion du Christ et sa mort sur la croix. Le matin, les rameaux avaient été bénis par le Patriarche au St Sépulcre. L'après-midi, à pas lents, martelant le sol d'un bâton, les kawas, pantalons bouffants, tarbouche sur la tête et sabre au côté, ont ouvert la marche avec les fanfares des scouts. Le Patriarche latin Mgr Fouad Twal conduisait la tête du cortège avec à ses côtés ses vicaires patriarcaux, le Custode de Terre Sainte, le père franciscain Pierbattista Pizzaballa, Mgr Antonio Franco qui est le nonce apostolique pour Israël et le délégué apostolique de la Palestine.

Les évêques melkite, Mgr Jules Zerey, et syrien-catholique Mgr Boutros Melki, se sont joints à la procession ainsi que Mgr Bathish et le cardinal Miloslav VLK, archevêque émérite de Prague.

Deux mille ans après le triomphe de Jésus, environ 10 000 catholiques ont donc suivi le parcours du Christ. La foule s’est rassemblée devant l’église de Bethphagé, là où Jésus est monté sur l'ânon, ovationné par la foule. A 14h45, la procession s’est mise en branle. Trois heures durant, un long défilé avec son panache de palmes tressées et de rameaux d’oliviers est descendu du mont des Oliviers. Là, aux cris de "Hosanna" s'étendait le panorama éternel de Jérusalem. Puis le cortège a remonté la côte pour entrer dans la Ville Sainte par la porte Saint-Étienne (et non comme Jésus par la Porte Dorée. Celle-ci ayant été murée au 11ème siècle par les Musulmans car elle donne directement sur l’Esplanade des Mosquées). L’éclat du soleil donnait à la fête sa joie et sa majesté.

Jérusalem accueille son Messie et son Roi.

Disciples de Jésus, ils sont venus de Pologne, de Californie, de Croatie, de Russie, de France…. Ils sont venus en pèlerins. Et, ils ont côtoyé les fidèles palestiniens, les représentants des différents ordres religieux hiérosolymitains, ou les communautés sur place.

Dans le passé, la procession réunissait jusqu'à 20 000 fidèles, mais les restrictions d'accès imposées par Israël aux Palestiniens de Cisjordanie tend à réduire le nombre. Encore cette année, les paroissiens de Naplouse ont dû attendre 4 heures au checkpoint avant de pouvoir rejoindre leur frères pour la procession. Les scouts donnaient du tambour et de la grosse caisse. Leurs uniformes sont pleins de badges et d'insignes et souvent, héritage du mandat britannique, leurs ceinture est un tartan écossais. Jusqu’à la Basilique Sainte-Anne, les chants en arabe, en français, en italien et en latin, et dans les autres langues du monde ont scandé la longue marche. Là, chez les Pères blancs, le Patriarche a terminé la célébration en donnant sa bénédiction. Il a évoqué un message d’union en voyant ce peuple de chrétiens rassemblés dans la joie.

Le dimanche des Rameaux est suivi de la semaine de la Passion qui commémore les souffrances et la mort de Jésus Christ et qui s'achève par la fête de Pâques. Cette année Pâques sera célébrée par les Eglises orthodoxe et catholique le même jour, le 24 avril.

Christophe Lafontaine


Selon les chiffres AFP les chrétiens ne représentent plus qu'1.5% de la population totale d'Israel et des territoires palestiniens ( vs 25% au XIXème)

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