Une dépêche de l'AFP parmi tant d'autres... (21/04/2011)

La Libre met régulièrement en ligne des dépêches de presse sans commentaires. C'est encore le cas aujourd'hui sous le titre "Benoît XVI : les chrétiens tendent à devenir le peuple de l'incrédulité". Il s'agit de l'homélie du pape (cfr l'extrait publié ci-dessous) à l'occasion du Jeudi Saint.

Les termes utilisés ne sont pas neutres mais fortement connotés comme on peut le constater ci-dessous :

"Benoît XVI a regretté jeudi que les chrétiens soient "devenus en grande partie un peuple de l'incrédulité et de l'éloignement de Dieu" (...)

...le pape allemand a observé qu'en Occident notamment, "les pays centraux du christianisme" étaient "fatigués de leur foi et, lassés de leurs propres histoire et culture". Ils "ne veulent plus connaître la foi", a-t-il ajouté.

...Ne sommes-nous pas, nous, peuple de Dieu, devenus en grande partie un peuple de l’incrédulité et de l’éloignement de Dieu ?" s'est interrogé avec angoisse le pape qui vient de fêter ses six ans de pontificat.

"Ne permets pas que nous devenions un non-peuple !", a-t-il supplié, s'adressant à Dieu (...)

Déjà mercredi, pendant l'audience générale (...) Benoît XVI s'était lamenté d'"une "somnolence", d'une sorte d’insensibilité de l’âme au pouvoir du mal" (...) Il avait aussi évoqué "l’aversion naturelle" des hommes pour la mort, parlant en outre d’une véritable "aversion pour Dieu".

Joseph Ratzinger, élevé en Bavière dans une ambiance très pieuse, se dit très frappé par la déchristianisation rapide de son pays et de tout l'Occident. Il déplore régulièrement dans ses discours une certaine honte des baptisés de se dire chrétiens ainsi qu'un déni des racines chrétiennes de la civilisation occidentale."

Alors, désespéré, le pape ? On finirait par le croire, quand, à travers cette prose, on apprend que ce "pape allemand", "élevé en Bavière dans une ambiance très pieuse" "déplore régulièrement", "s'interroge avec angoisse", "supplie", ou encore "se lamente". Les extraits sélectionnés ne livrent qu'une approche négative sans les recadrer dans la perspective générale de l'homélie. C'est comme cela qu'on attribue au message du pape une tonalité quasiment dépressive qui ne donne vraiment pas l'envie de le lire. Cela fait partie du travail de désinformation auquel nous sommes accoutumés.

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