Samedi-Saint : « Il est descendu aux Enfers » (23/04/2011)

Descente-aux-enfers_Angelico.jpgLors de l’émission religieuse « À son image » réalisée par la télévision italienne, ce vendredi 22 avril, l’une des sept questions (sélectionnées sur deux mille) posées par des internautes du monde entier au pape Benoît XVI concerne spécifiquement le Samedi où le corps du Christ repose au tombeau : « Sainteté, que fait Jésus dans le laps de temps entre sa mort et sa résurrection? Et puisque, dans le Credo, on dit que Jésus, après la mort, est descendu aux Enfers, pouvons-nous penser que cela nous arrivera à nous aussi, après la mort, avant de monter au Ciel?”.

Benoît XVI y répond avec la pédagogie et la clarté d’expression qui lui sont coutumières :

«  Tout d'abord, cette descente de l'âme de Jésus ne doit pas être imaginée comme un voyage géographique, local, d'un continent à l'autre. C'est un voyage de l'âme. Nous ne devons pas oublier que l'âme de Jésus touche toujours le Père, qu'elle est toujours en contact avec le Père, mais qu'en même temps, cette âme humaine s'étend jusqu'aux dernières frontières de l'être humain. C'est pourquoi elle va en profondeur, aux égarés, vers tous ceux qui ne sont pas arrivés au but de leur vie et elle transcende ainsi les continents du passé. Ce passage de la descente de Jésus aux Enfers veut surtout dire que même le passé est rejoint par Jésus. Il embrasse le passé et tous les hommes de tous les temps. Les Pères disent, avec une image très belle, que Jésus prend Adam et Eve par la main, c'est-à-dire l'humanité, et la guide en avant, la guide vers le haut. Et il crée ainsi l'accès à Dieu, parce que l'homme, par lui même, ne peut atteindre la hauteur de Dieu. Lui même, en étant homme, en prenant l'homme par la main, ouvre l'accès. Qu'ouvre-t-il? La réalité que nous appelons le Ciel. C'est pourquoi cette descente aux Enfers, c'est-à-dire dans les profondeurs de l'être humain, dans les profondeurs du passé de l'humanité, est une partie essentielle de la mission de Jésus, de sa mission de rédempteur et ne s'applique pas à nous. Notre vie est différente. Nous sommes déjà rachetés par le Seigneur et nous arrivons devant le visage du Juge, après notre mort, sous le regard de Jésus. Ce regard sera purifiant d'une part car je pense que tous, dans une plus ou moins grande mesure, nous aurons besoin de purification. Le regard de Jésus nous purifie et, ensuite, nous rend capable de vivre avec Dieu, de vivre avec les saints, de vivre surtout en communion avec les personnes qui nous sont chères et qui nous ont précédés. »

Loin des élucubrations catéchétiques et autres qui fleurissent sur le mystère pascal dans les officines de nos diocèses. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

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