Les médias et Mgr Léonard, c'est reparti! (26/04/2011)

Nous avions déploré que la fête de Pâques soit parasitée par une interview de Mgr Léonard au sujet des affaires de pédophilie et de Mgr Vangheluwe en particulier. Comme nous l'avions prévu, le Sanhédrin médiatique s'est aussitôt ému du manque d'empathie du prélat à l'égard des victimes, de la lenteur de l'Eglise à obtempérer aux injonctions de la Commission présidée par Karine Lalieux, laquelle, telle le grand prêtre déchirant sa robe, a fait part de son étonnement scandalisé et a menacé de recourir à des sanctions financières contre l'Eglise de Belgique. L'opinion publique, soumise à ce nouveau battage médiatique, va évidemment dans le sens attendu par les journaleux de service. C'est ainsi qu'un sondage en direct sur le Soir demande aux gens s'ils sont favorables à ces sanctions financières et personne ne s'étonnera qu'ils le soient à plus de 70%.

Christian Laporte qui nous inspire des sentiments contradictoires mais qui a parfois un certain sens de la déontologie journalistique laisse la parole à Mgr Léonard dans La Libre d'aujourd'hui, sous le titre "Mgr Léonard : encore un peu de patience" (voir ci-dessous), mais dans le même temps il accorde une large tribune à l'inévitable Gabriel Ringlet trop content de profiter de l'occasion pour hurler avec les loups en accablant l'archevêque de Malines-Bruxelles. Quant à l'éditorial signé par le même Christian Laporte, il va dans le même sens et prononce l'arrêt définitif : "Mgr Léonard n'a pas ramené la joie pascale dans la communauté chrétienne". Non Tartuffe n'est pas mort!

"Mgr Léonard, interpellé dimanche après-midi par "La Libre", dit ne pas comprendre qu’on accuse l’Eglise de ne pas agir davantage.

"Ce reproche n’est pas exact. Tout au long de la Semaine sainte, nous avons évoqué le drame de la pédophilie et il était quand même normal qu’en ce jour de Pâques, nous parlions surtout de cet événement majeur pour l’humanité que fut la Résurrection du Christ. Comme vous l’avez déjà écrit, un des gestes forts fut de fait de demander lors du renouvellement de la promesse des prêtres de faire acte de pénitence pour leurs confrères."

Mgr Léonard réfute aussi l’accusation récurrente de manque de sympathie pour les victimes : "Là encore, que ce soit dans le communiqué commun des évêques ou dans les différentes célébrations, on l’a exprimée avec le respect qui sied."

L’archevêque dit aussi "avoir voulu briser l’image que seul l’archevêque peut parler de l’Eglise. Les deux évêques de référence, Mgr Harpigny et Mgr Bonny, ont déjà abondamment pris la parole. Nous nous retrouvons dans cette collégialité".

A propos du silence de l’Eglise sur le rapport de la commission Lalieux, Mgr Léonard réagit, aussi surpris : "Les deux évêques précités travaillent sur ce dossier d’une manière qui m’édifie. Entourés de spécialistes de bords divers, ils préparent le signal qu’il faut à destination des victimes et de la société. Le monde politique ne doit pas faire preuve de son impatience : le dossier est trop délicat pour réagir sur un coup de tête. Je rappellerai aussi que le rapport n’a été voté que le 7 avril par la Chambre dont les commissaires ont aussi, je pense, mis du temps à s’accorder. Nous ne sommes que deux bonnes semaines plus tard C’est peu par rapport à ceux qui doivent depuis des mois et des mois remettre en selle un nouveau gouvernement pour notre pays "

Mgr Léonard rejette dès lors toutes les accusations de blocage : l’Eglise réagira selon l’expression bien connue du roi Baudouin à propos du Congo belge, "sans atermoiements funestes, ni précipitation inconsidérée".

Enfin, n’en déplaise à ses adversaires, André-Joseph Léonard ne voit pas l’avenir de manière nécessairement négative pour l’Eglise : "L’on peut faire un parallèle avec ce que nous venons de vivre, il y a eu l’épreuve de la Croix et puis la Résurrection. Ma première année à la tête de l’archevêché a été marquée à la fois par des moments terriblement éprouvants et par de très belles choses. Je n’oublierai pas la ferveur autour de mon installation mais je me réjouis aussi de celle manifestée lors de l’ordination de mes trois auxiliaires et la démonstration que les Belges peuvent et veulent encore faire bien des choses ensemble. Puis mes visites aux doyennés furent très positives aussi. Je dirai que la crise peut à terme s’avérer bénéfique parce qu’elle débouche sur une purification et même sur une remobilisation car des confrères me confirment que les assemblées sont non seulement plus nourries mais aussi plus ferventes "" 

source : lalibre.be

Lire aussi la réaction d'Eric de Beukelaer après les déclarations de Karine Lalieux.

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