Un autre regard sur le printemps arabe (20/05/2011)
Quel regard portez-vous sur le « Printemps arabe » ?
Si j'avais à regarder ces événements populaires dans d'autres pays pour lesquels je sais qu'il existe des problèmes graves d'ouverture au peuple, de participation des différents partis au gouvernement, alors je dirais que c'est un réveil populaire pour les libertés. Mais il faut aussi aller regarder au fond des choses pour comprendre qu'une partie de la population veut prendre le pouvoir des mains d'une autre qui accapare soi-disant l'autorité. En ce qui concerne la Syrie, on parle d'une majorité religieuse dont l'adhésion va à l'Islam sunnite et qui veut reprendre le pouvoir dans un pays convaincu que l'autorité a été usurpée par une minorité. Or cette minorité a été - durant des siècles- bannie et même abusée, car elle n'est pas de la même famille religieuse. On comprend pourquoi on manifeste surtout après la prière du vendredi. Il s'agit donc de remplacer un pouvoir par un autre. Mais cet autre pouvoir n'est pas un parti. Ces gens demandent leurs droits civils au nom d'une majorité religieuse. Celle-ci pourrait jouer un rôle de réunificateur sur la base de la religion. Certains disent que les Syriens pourront trouver leur voie dans la démocratie. Ce n'est pas si clair. Un changement n'est pas toujours pour le mieux. Un changement empreint de vengeance serait vraiment catastrophique dans un pays aussi complexe que la Syrie.
Quelle est la situation des chrétiens en Syrie ?
Quel message souhaitez-vous transmettre à l'occasion de votre venue en France?
Vous suggérez à l'Union Européenne des observatoires sur le terrain ?
Pourquoi ne pas être authentiques et fidèles aux principes de démocratie, de liberté de religion et de conscience ? Mais certains pays dans l'Union Européenne ne veulent pas en savoir plus. Catherine Ashton (la Haute Représentante de l'UE pour les Affaires Etrangères et la politique de sécurité, ndlr) n'est pas intéressée. On veut remettre ça à un moment plus opportun. C'est ce qu'on appelle un langage politiquement correct et j'ajoute : « économiquement opportun ».
Que peuvent faire les chrétiens en France ? (et ailleurs...)
« Dire la Vérité dans la Charité », comme enseigne le Saint-Père. Dire la vérité avec respect. Il faut à tout prix dire cette vérité et ne pas avoir peur des réactions. Si l'on dit cela, les chrétiens seront encore plus persécutés, etc. Non ! Nous avons déjà notre lot de souffrance. Pourquoi ne pas avoir le courage de faire plus de pressions sur le gouvernement pakistanais et sa loi anti-blasphème ? Le seul ministre chrétien dans ce gouvernement a été assassiné. On doit prendre des mesures concrètes et fortes. L'Europe compte aussi des extrémistes qui pourraient influencer ceux qui sont neutres. C'est là le danger pour l'Europe. Nous, au Moyen-Orient, avons bu la coupe de la persécution. Nous craignons fort pour l'avenir de l'Occident et des autres pays fondés sur l'éthique, la civilisation et la culture judéo-chrétienne de la liberté.
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