Le Misoprostol agréé par l'OMS (05/06/2011)
NEW YORK, June 4 (C-FAM) L’autorisation de l’usage d’un simple produit pharmaceutique par l’OMS a simultanément éveillé l’espoir de sauver les vies de milliers de femmes et des craintes que ce produit soit utilisé pour tuer peut-être des millions d’enfants. Le Misoprostol est utilisé pour mettre fin, lors de l’accouchement, au saignement, qui est la première cause de mort en couche. Cependant il peut aussi être utilisé pour provoquer un avortement chez soi, ce qui est particulièrement dangereux dans les régions rurales des pays pauvres, dû au manque de matériel médical essentiel ou d’urgence.
Les craintes se justifient par le fait que l’OMS a approuvé l’usage du produit par un personnel non qualifié, et que l’OMS et le « Gynuity Health Projects », l’organisation qui demandait l’approbation du produit, encouragent tous deux l’usage de ce produit pour avorter en dehors des institutions de santé et des hôpitaux.
L’OMS affirme que d’après l’un de ses plus récent rapports, « les travaux des trois dernières décennies ont contribué de manière significative à l’émergence et la réception largement favorable du mode de traitement actuellement recommandé » pour l’avortement médial. D’après le rapport, l’OMS a formé des sage-femmes des pays en développement aux procédures d’avortement afin de mettre fin au problème du manque de médecins. Rien qu’au Vietnam, affirme l’OMS, des essais ont été accomplis sur 1 734 femmes, et les avortements par Misoprostol sont effectués jusqu’à 63 jours de grossesse.
Gynuity travaille à étendre l’usage du Misoprostol à des avortements qui seraient effectués par la femme enceinte elle-même, à domicile. D’après le rapport Gynuity 2009, l’organisation travaille au milieu des communautés pour présenter l’avortement individuel de manière positive, et pour « s’opposer à la législation locale ou fédérale qui étend le concept de personne au fœtus ».
La décision de l’OMS est similaire à celle de l’Autorité Fédérale des Médicaments (FDA) des Etats-Unis, qui garantit que le produit soit utilisable légitimement sans présence d’un médecin et qu’il soit disponible dans les pharmacies dans le monde entier.
Une autre crainte est que l’usage du Misoprostol cause des défauts de naissance. Le propre rapport de Gynuity 2002 montre que lorsque le Misoprostol est utilisé pour l’avortement, les risques de défauts de naissance augmentent. En résulte plus communément des pieds-bots, des anomalies des nerfs crâniens, et l’absence des doigts des mains.
Lorsqu’il est utilisé pour réduire l’hémorragie post-partum, le Misoprostol agit comme un « traitement miracle », affirme le docteur Joe DeCook, puisqu’il ne nécessite pas de réfrigération ou d’injection, utile dans des milieux ruraux rarement stériles. « Mais c’est comme de la morphine. Cela peut être utilisé pour le bien comme pour le mal ».
D’autres médecins sont encore plus sceptiques. Maternal Life International (MLI) a déclaré à l’OMS que l’approbation de l’usage de ce produit en dehors des institutions médicalisées mettait en place un double standard. « On attend des femmes vivant dans des régions aux ressources limitées qu’elles accouchent avec l’assistance de personnes non qualifiées ou partiellement qualifiées ». Dr George Mulcaire-Jones du MLI a déclaré : « Ce seul fait est la raison du taux de mortalité maternelle et infantile supérieur à celui des pays développés », et donne aux femmes la fausse certitude que leur accouchement sera « sans danger » ».
Un quart des avortements au Misoprostol échoue et requiert l’attention des médecins dans des institutions médicalisées, affirme DeCook ; et après sept semaines, les risques encourus par la mère augmentent fortement. D’après lui, « ils pourront démontrer une diminution du nombre de morts maternelles parce qu’ils diminueront le nombre d’accouchements grâce à l’avortement. Mais ils n’auront jamais d’idée exacte du nombre de mères qui en mourront »
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