Printemps arabe : une révolution trop tard venue au Maroc ? (14/06/2011)

Sur le blog de notre ami Pierre Piccinin, nous trouvons cette analyse à propos de la révolution oubliée du "Printemps arabe", celle du Maroc.

 

"Le « Printemps arabe » se meurt lentement, dans la chaleur de l'été naissant, tandis que le bilan, amer, se conclut par la stabilité des régimes, en Tunisie, en Égypte et ailleurs : partout, dans les coulisses des gouvernements, les establishments qui avaient soutenu les dictateurs restent aux commandes et la jeunesse, qui avait été à l'origine des révoltes, est laissée pour compte et se retrouve exclue des organes décisionnels.

Au Maroc, toutefois, une "révolution" commence... trop tard.

Le Mouvement du 20 février (date à laquelle fut organisée la première grande manifestation), né à l'initiative d'un groupe d'étudiants, attentifs aux événements qui secouaient alors la Tunisie, tente aujourd'hui d'obliger le roi Mohammed VI, monarque absolu et de droit divin, à accepter la monarchie constitutionnelle. Chaque mois, un dimanche, ont lieu dans plus de cent villes et villages, d'immenses manifestations qui réclament la fin de la dictature.

Mais, comme en Égypte ou en Syrie, la seule opposition bien organisée et écoutée par la rue, c'est le mouvement islamiste.

Le Mouvement du 20 février peine à mobiliser les milieux populaires, dont la majorité voit toujours dans la personne sacrée du souverain le "Commandeur des Croyants", intouchable, incontestable.

Aussi, après voir laissé faire, le pouvoir, sûr de son autorité sur les masses, a décidé de réprimer. Depuis le 15 mai, la violence policière et les arrestations vont crescendo. Rachid Niny, directeur du seul groupe de presse réellement indépendant de l’État, a lui aussi été jeté en prison.

Tout cela dans l'indifférence générale des médias étrangers, qui n'y ont pas consacré une ligne, et, dès lors, de l'opinion publique internationale qui, n'étant pas informée, ignore la tragédie marocaine.

Nous avons rencontré l'opposition, qui, derrière un optimisme de façade, cache mal ses craintes et son désarroi...

lire la suite ici : http://pierre.piccinin-publications.over-blog.com/article...

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