Le sectarisme n’est pas toujours là où vous pensez (07/07/2011)
Epinglée par « Le salon beige », cette réaction d'un lecteur, parue dans le n° 1746 de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :
"Nous avons été révoltés de la une de votre dernier numéro 1743 du 11 au 17 juin 2011 (http://www.famillechretienne.fr/informations-sur-un-numro_80.php?Num=1099): une photo d'un prêtre "tradi" qui célèbre dans des habits anciens, dos aux fidèles, et certainement loin d'eux. C'est faire trop d'honneur aux "tradis" de leur accorder cette une. Avec leurs célébrations, leurs habillements et leurs coutumes ancestrales, ils font fuir et repoussent les jeunes et les chrétiens "moyens" d'aujourd'hui. Quand Jésus a institué la Cène, il a dit : "Prenez et mangez". Il n'a pas dit : "Ouvrez la bouche et passez la langue"... A Noël dernier, nous avons abonné deux de nos jeunes ménages à votre hebdomadaire en leur disant qu'il s'était modernisé... Vous imaginez leurs réflexions !"
L'abbé Eric Iborra, vicaire à la paroisse St Eugène (Paris 9e), qui est le prêtre en photo, répond sur Facebook :
"Quelque peu piqué au vif, le prêtre "tradi" dont le dos a tant scandalisé voudrait "se retourner" pour faire observer à ses contradicteurs ce qui suit :
1 - Abonné depuis son ordination, il y a plus de 20 ans, à FC, il a accepté en 2007 d'être affecté à une paroisse où il célèbre alternativement les deux formes du rite romain. Il a donc appris la forme extraordinaire il y a 4 ans seulement et pratique depuis avec bonheur "l'enrichissement mutuel" des deux formes dans un esprit d'apaisement qui est celui que voulait justement promouvoir ce dossier.
2 - Comme Benoît XVI lui-même, il observe avec une nuance d'étonnement, dans sa paroisse de S. Eugène, à Paris, que nombre jeunes n'ayant jamais réussi à s'ancrer dans une forme ordinaire qui se voulait pourtant proche de leurs préoccupations supposées ont eu le coup de foudre en assistant (ou en "participant" si vous préférez) à la forme extraordinaire. Au point qu'ils s'y sont engagés jusqu'à - pour un certain nombre - entrer au séminaire ou au noviciat quelques années plus tard. En 20 ans, la communauté "forme extraordinaire" de S. Eugène, qui ne dépasse pas 300 personnes, a donné une trentaine de prêtres et de moines, sans compter ceux qui sont en cours de formation et qui, pour la plupart, ne proviennent pas de familles "tradies". Actuellement, nous avons 2 à 3 entrées par an, soit près d'1 % de notre effectif ! Chaque année, de jeunes adultes demandent le baptême ou la confirmation pour des motifs profondément spirituels, qui ne sont ni sociologiques ni politiques. Loin de faire fuir les jeunes, la forme extraordinaire en attire un bon nombre : la photo en cause me montre célébrant la messe du samedi au pèlerinage de Chartres de 2009 pour 8000 personnes dont 80 % ont moins de 25 ans.
3 - Un mot enfin de l'orientation. Depuis les origines, la messe se célèbre face à l'Orient, face au soleil levant, symbole du Christ ressuscité, récapitulant le cosmos dans sa victoire. Le missel de Paul VI, dans sa version latine, précise à 3 reprises qu'à l'autel le prêtre se retourne vers le peuple : ce qui signifie bien que le reste du temps il lui tourne le dos parce qu'il est, avec l'ensemble des fidèles, "tourné vers le Seigneur". En conclusion, je dirai que la forme extraordinaire exprime de manière plus convaincante la verticalité du culte et l'indisponibilité de ses rites. Et j'avoue que je n'y suis pas insensible..."
Le Père Éric IBORRA est un spécialiste de l’œuvre de Joseph Ratzinger, dont il a traduit en français de nombreuses publications ainsi que l’importante « Introduction à la théologie de Benoît XVI » que le dominicain britannique Aidan Nichols, professeur à Oxford, Cambridge et à l’Angelicum de Rome, a fait paraître aux éditions Ad Solem. Lui-même dispense à l'école cathédrale de Paris, au collège des Bernardins, un cours sur la pensée de Joseph Ratzinger, dont il fait bénéficier également les paroissiens de l'église Saint-Eugène-Sainte Cécile (Paris IXe) où il est vicaire.
En septembre de l'an dernier, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège avait réuni deux cents personnes pour écouter sa conférence de rentrée : un exposé magistral sur la pensée théologique de Benoît XVI.
Comme quoi, il faut toujours tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ou sept fois sa plume dans l’encrier avant d’écrire. Cela vaut aussi pour les correspondances électroniques…
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Commentaires
effectivement les "avancées post conciliaires induits par les "largesses" du concile oecumpénique pastorale mais non dogmatique...ont été les causes des distordions voires des perversions dans la relation d'obéissance que l'homme pêcheur doit à Dieu...et véritablement, né en 1964...et formé, voire déformé, par ces avancées...j'arrive à un âge où j'ai la certitude d'avoir été trompé par les personnes qui ont défendu les "avancées" post conciliaires...Et cela dans tous les domaines qui concernent la vie d'un catholique conséquent...l'espérence qui m'habite est de voir et de savoir que cette tyranie théologique autant qu'idéologique ne peut plus aisément s'affirmer...que la Trois fois Sainte et Glorieuse Trinité bénisse le père Ibora amen
Écrit par : nsomwé | 07/07/2011