Le président de Human Life International dénonce une véritable persécution (30/07/2011)

Dans "Spirit & Life", Monseigneur Barreiro, Président intérimaire de HLI, dénonce les atteintes légales qui menacent la liberté de l'Eglise :

"Depuis quelques années nous assistons dans le monde entier au montage d'une persécution contre l'Église catholique. Nous avons des pays qui ont pénalisé l'enseignement de la doctrine catholique sur l'homosexualité comme un crime, affirmant qu'une telle prédication conduit à une discrimination contre ceux qui ont un penchant homosexuel ou qui pratiquent ce type de conduite. Récemment, le gouvernement irlandais a proposé une législation en vertu de laquelle les prêtres risquent jusqu'à cinq ans de prison pour défaut de divulgation des crimes sexuels contre des mineurs, si les crimes ont été évoqués dans la confession sacramentelle. Il est triste de constater que c'est le gouvernement irlandais et pas une puissance étrangère coloniale qui serait de retour en Irlande comme au temps des lois pénales qui persécutèrent les catholiques et l'Eglise catholique. (à l'époque de domination anglaise ndt)

En Australie, le sénateur indépendant Nicolas Xénophon a demandé que le refus de révéler des cas d'abus sexuels divulgués au confessionnal soit considéré comme un crime. Au moment d'écrire cet article, la proposition du sénateur Xénophon n'a pas été soutenue par aucun des partis de la majorité en Australie, mais néanmoins elle constitue un précédent dangereux parce qu'il est explicitement liée à la proposition irlandaise.

Il devrait être évident que ces deux propositions législatives, ou toute autre qui porterait à forcer un prêtre à rompre de quelque façon le sceau de la confession, constitue une atteinte fondamentale à la liberté objective de l'Eglise de fonctionner en conformité avec la volonté de Jésus-Christ. C'est une attaque contre les droits objectifs de Dieu. Ces propositions constituent également une violation flagrante du droit des gens de pratiquer leur religion, et en conséquence, ils s'attaquent à la liberté donnée par Dieu à l'exercice intégral de la religion. Si ces propositions prenaient force de loi, nous avons la certitude que presque tous les prêtres refuseraient de leur obéir, et s'exposeraient à des poursuites judiciaires pour avoir simplement respecté l'intégrité des obligations de la prêtrise.

La loi du secret protégeant la confession dépasse toute autre forme de secret professionnel, comme celle qui lie le médecin à son patient ou l'avocat à son client .. Ces types de confidentialité peuvent souffrir des exceptions dans certains cas spéciaux, mais le secret du secret de la confession est absolu et ne souffre aucune exception. Quand une personne confesse ses péchés à un prêtre dans le sacrement de la Pénitence, un pacte sacré de confiance en résulte. Le prêtre doit garder le secret absolu et total de tout ce qu'une personne lui confie. Pour cette raison, les confessionnaux ont été développés avec des écrans ou des cabines insérées dans les murs des églises pour protéger l'anonymat du pénitent, et afin que personne ne puisse entendre la confession. En raison de la nature absolue du sceau de la confession, un prêtre ne peut pas la briser pour sauver sa propre vie, pour protéger sa réputation, pour réfuter une fausse accusation, pour sauver la vie, pour intervenir dans le cours d'une procédure en justice (comme faire état d'une crime), ou pour avertir d'une catastrophe publique.

Le secret sacramentel est mentionné brièvement mais avec force dans le rituel , "conscient qu'il a appris à connaître le secret de la conscience d'un autre seulement parce qu'il est ministre de Dieu, le confesseur est tenu par l'obligation de préserver le sceau de la confession absolument intact." Une violation directe de du secret inconditionnel de la confession dans laquelle l'identité du pénitent serait révélée, est punie d'une excommunication automatique du prêtre, avec une rémission de la peine réservée au Siège Apostolique (CCL c. 1388, 1). Dans la loi de l'Eglise, aucune distinction n'est faite entre les matières évoquées, qu'il s'agisse de l'acte constituant un péché en soi, des circonstances qui l'ont entouré, des actes de réparation et de pénitence qui ont été imposées au pénitent. Il nous faut souligner que tout ce qui a été communiqué dans la confession relève du secret, et qu'il est total et absolu.

De la sorte, beaucoup de prêtres sont morts en martyrs du sceau de la confession. D'abord et avant tout, c'est le cas emblématique de saint Jean Népomucène, qui a souffert le martyre à Prague dans les années 1393. Il fut le confesseur de la reine Joanna. Son mari, le roi Venceslas IV de Bohême, avait des soupçons sur sa fidélité, et a exigé du Père Népomucène qu'il divulgue les péchés qu'elle avait avoués, ce que le prêtre a refusé catégoriquement. Alors le roi a condamné le prêtre à être jeté dans la Moldau qui traverse Prague.

Il y a aussi le cas du Père Felipe Puig Ciscar, un prêtre espagnol qui a été martyrisé pendant la terrible persécution de 1936 pour protéger le sceau de la confession. Il a entendu la confession d'un confrère qui était en prison avec lui. Ses geôliers ont tenté de lui faire révéler les péchés du prêtre, et parce qu'il a refusé, il a été exécuté après un simulacre de procès. Nous avons aussi le cas du Père Francis Douglas Vernon, un missionnaire aux Philippines qui a été torturé à mort par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale pour avoir refusé de violer le sceau de la confession.

Ces lois proposées ne sont pas seulement injustes, mais elles sont aussi impossibles à appliquer si la confession est reçue de manière traditionnelle - au travers d'une grille et d'un voile; dans ce cas, le pénitent reste anonyme et il est physiquement impossible pour un confesseur d'attribuer les péchés à une personne en particulier, parce que son identité lui reste inconnue.

Ces lois peuvent très bien aussi avoir des effets secondaires imprévus et négatifs, comme le journaliste irlandais David Quinn le souligne: «Aucun agresseur d'enfants n'ira se confesser à un prêtre en sachant que le prêtre est tenu d'informer la police. En barrant l'accès à la confession à un agresseur d'enfants, il est moins probable qu'il se confie à quelqu'un qui pourrait le convaincre de passer à l'étape suivante."

Forcer un prêtre de divulguer ce qui s'est passé dans le confessionnal est également une étape très dangereuse pour une société libre. Il fait effectivement de chaque prêtre un agent de l'Etat, et en conséquence, il ouvre rapidement le chemin vers un état totalitaire dans lequel le gouvernement se sent en droit de connaître tout ce qui pourrait se dire dans une conversation privée.

Sincèrement vôtre dans le Christ,
  
Monseigneur Ignacio Barreiro-Carámbula
Président intérimaire, Human Life International

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