Pressions des pays occidentaux sur les pays d'Amérique Latine pour leur imposer la libéralisation de l'avortement (10/08/2011)

Le Salvador, Costa Rica, le Chili, le Brésil, la Bolivie, Belize and l’Argentine font parties des pays récemment pris pour cibles grâce à la procédure RPU: les pays Européens ont recommandé à ces pays de reformer leur législation concernant les “droits” à l’avortement et à la contraception.
La procédure RPU consiste en un dialogue interactif entre les diverses délégations diplomatiques nationales au sujet de la situation des droits de l’homme dans un pays déterminé. En guise de résultat, les délégations déclarent parfois à l’Etat examiné qu’il doit modifier sa législation pour se conformer à leurs recommandations.
Ces trois dernières années, les pays européens ont choisi les pays d’Amérique Latine comme sujets d’examen. La principale source des d’inquiétudes : les «droits sexuels et procréatifs », souvent considérés par les pays Européens comme comprenant l’avortement. Ces derniers cherchent dès lors à imposer leur conviction que l’avortement est un droit de l’homme en droit international, en recommandant avec persistance que l’absence d’accès à l’avortement en droit interne soit une violation du droit international des droits de l’homme.
Le Luxembourg a récemment appelé le Salvador à « améliorer l’accès des femmes aux droits et services de santé sexuelle et procréative », alors que le Royaume Uni demandait au Costa Rica de « … fournir aux femmes une information adéquate sur les mode d’accès aux [services] et soins médicaux, ainsi qu’à l’avortement dans les cas où il est autorisé ». Pour sa part, la Suède a recommandé au Chili de faire « plus d’efforts pour assurer que la législation concernant l’avortement soit en conformité avec les obligations du Chili dans le domaine des droits de l’homme. »
Cependant, de telles recommandations n’ont aucun fondement en droit international ; ni en droit des traités, ni en droit coutumier. Piero Tozzi, conseiller juridique à l’Alliance Defense Fund, a déclaré au Friday Fax : « Il n’existe aucun « droit » à avortement en droit international. Un Etat peut protéger le droit à la vie de l’enfant à naître (et devrait le faire) tout en respectant le droit international. Les institutions des Nations Unies ainsi que les acteurs extérieurs outrepassent gravement leurs compétences lorsqu’ils exigent des Etats souverains qu’ils changent leur législation nationale protégeant l’enfant à naître, et les Etats devraient opposer un refus catégorique à des exigences aussi infondées. »
C’est en partie à cause des fortes pressions économiques de la part des pays occidentaux, qui soumettent l’aide économique à l’adoption forcée de certaines conceptions de politique sociale, que certains pays d’Amérique Latine ont été contraints de se conformer aux recommandations des pays Européens. Le Salvador a déclaré que « le gouvernement fera la promotion d’un dialogue national complet et participatif… sur le droit des femmes à la santé procréative et sur les implications de législations restrictives dans le domaine de l’avortement ». Et Belize d’affirmer que l’Etat « prendra des mesures concrètes pour améliorer l’accès des femmes aux services de santé sexuelle et procréative, telles que recommandées, entre autres, par le CEDAW [le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes ] ».
La révision périodique universelle, mise en place par la résolution 60/251 l’Assemblée Générale des Nations Unies en mars 2006, est une procédure quadriennale de suivi de l’état du respect des droits de l’homme dans les 192 Etats Membres des Nations Unies. Conformément à cette procédure, chaque Etat doit soumettre un rapport sur les mesures et actions mises en place sur leur territoire pour améliorer le respect de certains droits de l’homme.
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Commentaires
A mon grand regret, il faut également noter qu'Amnesty International s'est rangé derrière ces projets d'imposer la légalisation de l'avortement aux pays qui ne l'autorisent pas (encore).J'invite donc les partisans de la culture de vie à réfléchir à deux fois avant de lui apporter leur soutien.
Écrit par : JLC | 11/08/2011