L'ONU, complice de la crise liée à l'avortement sélectif en Asie? (24/08/2011)

Friday-Fax-Header-French.jpgLa sélection contre nature : Le choix des garçons au détriment des filles et des conséquences d’un monde plein d’hommes Par Susan Yoshihara, Ph.D.

(2ème partie) : A quel point l’ONU est-elle complice de la crise liée à l’avortement sélectif en Asie ?

NEW YORK, 19 août (C-FAM) Un nouveau livre a provoqué des grincements de dents parmi les partisans de l’avortement : l’auteur aborde la question de la responsabilité du Fonds de l’ONU pour le développement des 160 millions de femmes manquantes en Asie, avortés par préférence pour les garçons.

Le livre de Mara Hvistendahl, La sélection contre naturelle : Le choix des garçons au détriment des filles et des conséquences d’un monde plein d’hommes est, d’après le Wall Street Journal, « l’un des livres les plus importants jamais écrits pour la campagne anti avortement » ; les qualités académiques du livre on reçu les acclamations de l’assistance entière lors d’un événement animé par l’économiste Nicholas Eberstadt, à l’American Enterprise Institute de Washington, USA.

Alors que les conservateurs acclament ces recherches capitales, les progressistes chicanent à propos de ses conclusions. La critique du journal libéral The Guardian a suscité une lettre de réponse de l’UNFPA condamnant Hvistendahl pour avoir conclu que l’UNFPA et les organisations féministes avaient fait peu pour faire cesser la pratique. Dans la lettre, l’UNFPA se targue d’avoir convaincu Chine de rendre la sélection du sexe de l’enfant illégale en 1994.

La législation en question n’a cependant pas eu beaucoup d’effet. L’avortement sélectif persiste en Inde malgré une interdiction similaire, et le taux comparatif des naissances de garçons et filles en résultant est très déséquilibré. Naturellement, 105 garçons naissent pour 100 filles. Cependant en Chine, 120 garçons naissent pour 100 filles. Cela incité le trafic de femmes pour la prostitution, ainsi que l’aggravation du phénomène d’achat des épouses.

Dans sa réponse à la lettre de l’UNFPA, Hvistendahl a évité un conflit direct avec l’agence de l’ONU et a critiqué l’article du Guardian pour avoir « induit en erreur » ses lecteurs en laissant croire qu’elle avait prouvé l’existence d’une complicité directe de l’UNFPA avec la politique de l’enfant unique chinoise, qui a nourri la pratique de l’avortement sélectif. « Il y a une différence entre le financement direct d’une injustice et l’indifférence à une injustice existante », affirme-t-elle. Il n’est pas sûr qu’elle convaincra ses lecteurs.

Mara Hvistendahl a très bien montré que, bien qu’elle affirme que sa mission est de combattre la discrimination sexuelle, l’agence de l’ONU s’est abstenue de prendre parti sur la question de l’avortement sélectif. Les autorités officielles de l’UNFPA lui ont affirmé en privé que c’est parce qu’ils sont coincés par le fait que, comme l’affirme un démographe travaillant en collaboration avec l’UNFPA, « le droit d’avorter reste un des « dossiers prioritaires » de l’UNFPA ».

« Comment peut-on se voir accuser de discrimination tout en parlant simultanément de droit à l’accès à un avortement sans danger? lui a déclaré un cadre de la UNFPA. Cela a été un défi énorme pour nous... Nous marchons sur une corde raide. »

Les directives internes de la UNFPA conseillent à ses cadres de repousser la faute, en soulignant que les « femmes sont battues par leur mari ou menacées de divorce si elle ne produisent pas un héritier ». Une brochure conseille aux partisans d’ « éviter un langage qui tienne la femme pour responsable…elle a peu de contrôle sur la décision…un choix qui n’est pas autonome n’est pas un choix. »

Hvistendahl a cité une note de service qui avertit les cadres de l’UNFPA détachés dans les Etats membres de garder leur distance par rapport à la déclaration de 1995 de Beijing qui condamnait « la sélection prénatale et l’infanticide féminin » et d’éviter d’associer les pratiques avec les droits de l’homme.

Dès lors qu’ils ont fait le constat du nombre de femmes subissant plusieurs avortements pour obtenir un garçon, un sociologue canadien a affirmé à la journaliste « Le Vatican sera le premier à affirmer « bannissez l’avortement, pénalisez l’avortement ! »

La peur du « mot-en-A », conclut-elle, a « immobilisé les personnes mêmes qui devraient être en train de crier à l’oppression ».

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