"Réforme de la réforme liturgique" : le pape freiné par des forces contraires ? (27/08/2011)

b0455009f0a11c7f470.jpgTel est le sentiment de Mgr Negri, évêque de Saint-Marin et ami personnel du pape Benoît   XVI. Paix Liturgique  y consacre un intéressant article :

"Le 19 juin dernier, Benoît XVI s’est rendu en visite apostolique à Saint-Marin, l’un des plus petits diocèses d’Italie mais aussi l’un des plus petits États d’Europe. La raison de cette visite tient en partie à la personnalité de l'évêque du lieu : Mgr Luigi Negri, l’un des ratzinguériens les plus notables de l’épiscopat italien.

Tout comme son ami Angelo Scola, le Patriarche de Venise qui vient d’être nommé archevêque de Milan, Mgr Negri était un collaborateur très proche de Mgr Luigi Giussani (mort en 2005, peu avant l’élection de Benoît XVI), fondateur du mouvement Communion et Libération et qui a eu un très grand poids dans l’Église italienne à l’époque de Jean-Paul II. Chaque année, les colloques de Rimini, ville proche de Saint-Marin, sur la côte adriatique, organisés par le mouvement, étaient l’occasion d’un rassemblement où se pressaient les majeures personnalités politiques et religieuses italiennes.

C’est en concluant la réunion de 1990 que le cardinal Joseph Ratzinger, 15 ans avant son élection au Siège de Pierre, avait prononcé un discours particulièrement frappant, sur l’Église « toujours à réformer », dans lequel il ne citait pas une seule fois Vatican II, mais traitait de la réforme de l’Église, non pas à continuer, non pas à appliquer, mais de la réforme à faire, et même « à découvrir ». Il y stigmatisait « la réforme inutile » caractérisée par une liturgie refabriquée en permanence par les communautés, et expliquait que « l’essence de la vraie réforme » consisterait en une « ablation » de toutes les scories qui obscurcissent l’image de l’Église, notamment du point de vue du culte.

voir la suite ICI, lettre 297

Extrait :

Mgr Luigi Negri : "Je suis heureux que le Pape poursuive une « réforme de la réforme » liturgique du Concile, selon le mot de Don Nicola Bux. Mais je dois dire avec clarté que le Pape a du mal à faire cette « réforme de la réforme » car il est confronté à des forces de résistance, pas forcément passives d’ailleurs.

La réforme liturgique venue après le Concile s’est le plus souvent manifestée par de pseudo-interprétations quand elle n’a pas fait valoir des exceptions comme la norme : il n’y a qu’à penser à la langue de la célébration et à la distribution de la communion dans la main. Il y a eu de vrais coups de force des conférences épiscopales vis-à-vis de Rome. Il y a eu certainement, aussi, une faiblesse des réactions vaticanes, due probablement à des tensions au sein même des structures qui devaient fixer l’interprétation exacte et la mise en œuvre du Concile. Maintenant, en ayant bien à l’esprit ces données avec lesquelles le gouvernement de l’Église doit forcément composer, l’alternative qui se présente est entre une « sociologisation » de la liturgie – en quelque sorte l’adéquation des lois aux comportements de la communauté chrétienne rassemblée pour célébrer l’eucharistie, qui devient ainsi le sujet de la célébration et non plus son interlocuteur privilégié – et la remise au centre de la célébration de celui qui en est le véritable sujet : Jésus-Christ en personne..."

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