Médias : Aymeric Pourbaix et l’engagement politique chrétien (28/08/2011)

famille chrétienne,hebdomadaireLe site web libertepolitique.com poursuit son enquête estivale sur les médias chrétiens. Ce 27 août, Antoine Besson a interrogé Aymeric Pourbaix (photo), directeur de la rédaction de  Famille Chrétienne.

Cet hebdomadaire n’est ni une revue d’idées ni un journal de pure actualité. C’est un magazine généraliste bien informé et bien rédigé, compétent et fidèle au Magistère de l’Eglise, à la fois confessionnel et familial. La politique qui touche aux enjeux profonds d’une société entre naturellement dans l’ordre de ses préoccupations. « Sur le fond, souligne Aymeric Pourbaix, nous nous intéressons aux enjeux qui nous paraissent les plus importants, à l’échelle du pays et pour un chrétien »

Antoine Besson a notamment interrogé Aymeric Pourbaix sur cette « dimension politique » :

 

Extraits :

A ce propos, quelle est la spécificité de l’engagement du chrétien dans la cité selon vous ?

Le chrétien ne doit pas désespérer ! Face au monde tel qu’il est, c’est-à-dire blessé par le péché originel, il ne faut ni être naïf, ni succomber à la tentation d’attendre dans notre coin que le monde soit conforme à l’Evangile pour nous y engager. La cité chrétienne n’existe pas et n’existera sans doute jamais sur cette terre ! Il faut donc des chrétiens pour s’engager en politique et mener le combat, et ce dans tous les partis. C’est un combat qui est d’abord spirituel, mais le chrétien doit aussi pouvoir dénoncer les positions inacceptables, discuter, argumenter et donner des repères essentiels à notre monde, tirés de la doctrine sociale ou morale de l’Eglise. Pour cela, il faut se former.

On s’imagine souvent que l’Eglise est contre, mais c’est faux ! Elle a une très haute opinion de l’homme et cela implique aussi une très haute exigence à son égard. Il faut voir tout ce que les civilisations d’origine chrétienne ont créé de beau en matière artistique ou sur les questions sociales. L’Eglise ne vise que le bien de l’homme. Elle ne veut rien pour elle-même car elle n’a rien à défendre, si ce n’est le Christ. Ainsi, elle est entièrement libre et elle use de cette liberté pour annoncer son message à temps et à contretemps. Si elle ne le faisait pas, elle trahirait ce message d’espérance et de vérité qui est à son fondement. Le chrétien n’a pas le droit de se taire ! Il doit témoigner en particulier qu’il n’y a qu’une vérité dans notre société faite de consensus et de relativisme (…)

Vous disiez tout à l’heure que la cité chrétienne n’existait pas. Que peuvent alors espérer les chrétiens qui s’engagent ?

(…) Si la vie politique peut paraître désespérante, il ne faut pas oublier que nous avons les hommes politiques que nous méritons. La France a eu de nombreux intellectuels chrétiens comme Bernanos ou Péguy, qui ont eu une réflexion culturelle en amont de la politique. Aujourd’hui, ils se font beaucoup plus rares. En plus de l’engagement pratique, les chrétiens ne doivent pas déserter le domaine des idées. Nous avons besoin d’intellectuels catholiques et s’ils n’existent pas ou peu, il faut que nous nous donnions les moyens de les former.

Enfin, il me semble que nous ne valorisons pas suffisamment la sainteté en politique. On pense bien sûr immédiatement à Thomas More, saint patron des hommes politiques, mais on pourrait également citer, plus récemment, Shahbaz Bhatti, ministre des minorités religieuses du Pakistan assassiné le 2 mars dernier, qui écrivait dans son testament spirituel « Je veux servir Jésus en tant qu’homme du peuple ».

Que vous inspire aujourd’hui l’actualité des élections présidentielles 2012 ?

(…) Aujourd’hui, si les chrétiens veulent être entendus dans le débat public, il faut qu’ils commencent par abandonner leurs querelles de chapelles pour faire front commun. Cela concerne tout à la fois l’Eglise, les associations, et les médias. Nous sommes dépositaires d’un trésor au service du bien de l’homme. Nous devons donc avoir une parole commune forte pour qu’elle soit féconde. Cette conjugaison d’énergie est vitale, car la division est le meilleur outil de l’adversaire. Nous avons donc besoin d’unité ! Sommes-nous capable aujourd’hui de nous entendre sur l’essentiel ?

Lire toute l’interview ici : Aymeric Pourbaix : « Le chrétien ne doit pas désespérer »

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