Conquérant, l'islam ? Sans doute mais... (28/08/2011)

Nous refusons d'alimenter des réflexes primaires d'hostilité ou de rejet à l'égard de la religion musulmane et des personnes qui adhèrent à cette religion. Après tout, si l'islam fait recette en comparaison de ce qui se passe pour le christianisme en Europe, cela devrait nous interroger davantage sur les causes de ce climat d'apostasie qui règne dans ce qui fut la chrétienté. Nous n'allons quand même pas reprocher à des fidèles adhérant à une autre religion d'être plus cohérents avec eux-mêmes en la pratiquant davantage et en en respectant les préceptes. Si le déséquilibre va croissant entre l'essor de l'islam et le déclin du christianisme, c'est surtout dû à la tiédeur des chrétiens qui abandonnent la pratique religieuse et n'assurent plus la transmission de leur foi à leurs enfants au sein de la famille, de l'école et des associations.

Cette mise au point nous paraît nécessaire avant d'examiner des chiffres comme ceux que livrait une enquête de l'IFOP réalisée à la demande de la Croix en juillet dernier et que "Benoît et moi" commente aujourd'hui en soulignant l'aspect conquérant de l'islam, réalité que l'on peut difficilement contester.

Le monde musulman bénéficie d'une natalité nombreuse alors que nos moeurs occidentales ont conduit nos pays à un grave déficit des naissances. Notre société vieillissante et sans relève suffisante crée un vide que l'excédent de population d'Afrique du Nord et d'ailleurs vient combler. C'est une réalité qui s'apparente à une sorte de "physique" des peuples (comme ce fut le cas en divers lieux et à diverses époques). En outre, l'injustice qui règne dans les échanges économiques entre les pays riches et les pays pauvres pousse les ressortissants des zones déshéritées à venir chercher chez nous une situation plus enviable.

Les pays musulmans riches, comme l'Arabie Saoudite, n'hésitent pas à consacrer des milliards de dollars dans la construction de mosquées partout dans le monde alors que, dans le monde qui fut chrétien, le soutien matériel au culte fait presque totalement défaut comme en attestent nos églises délaissées, désaffectées, vouées à la démolition ou à la réaffectation.

Que la propagation de l'islam bénéficie de la sympathie et du soutien inattendu d'une partie importante de la presse occidentale, du monde politique, culturel, etc, est un fait; ce n'est pourtant pas l'élément le plus important même s'il nous choque en regard des attaques incessantes dont est victime le christianisme et en particulier l'Eglise catholique.

Quand saint François voulut manifester devant le sultan la vérité du christianisme, il mit au défi des représentants du culte musulman d'entrer dans un brasier comme il était prêt à le faire. Le défi ne fut pas relevé. Aujourd'hui que nous sommes devenus tièdes et affadis, le défi qui nous est adressé est de raviver ce feu que le Christ est venu apporter sur la terre et de retrouver la saveur de l'Evangile, sans quoi, effectivement, nous ne serons plus bons qu'à être foulés au pied par les passants...

Développer trente-six sites exposant le danger que représente l'Islam et les crimes dont se rendent coupables les islamistes dans certains pays, c'est créer une sorte de psychose qui débouche sur des messages et des comportements agressifs qui excitent l'imagination de certains qui rêvent de croisades, de "bouclages", et d'autres opérations irréalisables (et d'ailleurs non souhaitables).

Enfin, il nous est demandé d'aller et d'évangéliser toutes les nations. Des musulmans qui se convertissent, il y en a. Il existe donc des chemins de conversion qui supposent une approche intelligente et d'abord une véritable connaissance de l'islam pour entrer en dialogue avec ceux qui lui appartiennent sans leur témoigner ni mépris, ni haine, ni rejet, mais bien en leur manifestant la beauté, la bonté et la vérité de notre foi.

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