Ecole : le retour au bon sens ? (29/08/2011)

"L’école catholique réécrit ses programmes" annonce aujourd'hui la Libre sous la plume de Laurent Gérard. Il ne s'agit malheureusement pas encore d'abandonner l'inepte pédagogie des compétences mais de prendre acte de ses lacunes et de ses échecs, et notamment de sa contre-productivité pour les enfants issus de milieux modestes. Il est dur de reconnaître ses erreurs; cependant, la réintroduction des savoirs et un retour à une certaine rigueur pédagogique doivent être salués comme des pas dans la bonne direction. Mais que de temps perdu, d'élèves sacrifiés et de maîtres déboussolés durant tout ce passé récent!

(C'est nous qui soulignons en mettant en gras certains passages et les italiques sont de notre cru.)  

"...En 1993, la société évoluant, nous avons sorti notre Piasc (programme intégré adapté aux socles de compétences) qui sera adapté en 2000, à la suite du décret sur les missions de l’enseignement" (dixit Godefroid Cartuyvels, secrétaire général de la Fédération de l’enseignement fondamental catholique) A partir de 1993, l’essentiel, ce n’est plus tant les savoirs que la maîtrise des compétences, qui consistent à mobiliser des savoirs et des savoir-faire pour résoudre des situations complexes. (...) "On est passé d’une pédagogie visible à une pédagogie invisible." (?!)

Aujourd’hui, l’enseignement catholique essaye "de remettre le balancier à sa juste place", entre savoirs et compétences... aujourd’hui, l’idée est que les savoirs et les savoir-faire sont nécessaires, mais pas suffisants". (tiens, tiens!)

A l’origine du virage actuel, les difficultés exprimées par les enseignants eux-mêmes qui se disaient souvent "perdus". (...)

"On passe d’un programme très prescriptif sur la méthode et très peu dans les contenus, à un programme qui vise à identifier "qui" doit faire "quoi" et "quand", poursuit Godefroid Cartuyvels...

Le secrétaire général tient également à souligner que le fait de mieux identifier les savoirs et les moments où ils doivent être emmagasinés "n’a rien à voir avec une démarche élitiste" (Ouf!!!). Au contraire, "ce que nous faisons ici, ce n’est pas pour les forts. La définition d’un cadre, d’un enseignement explicite, est indispensable aux familles défavorisées. Car, avec la focalisation sur les compétences à maîtriser, il est parfois possible pour un élève de résoudre une situation via un chemin qui escamote les savoirs. Dans la classe moyenne, les parents compenseront sans doute, par exemple en faisant répéter les tables de multiplication aux enfants. Mais dans les familles défavorisées, on ne compensera pas". "On ne peut pas éternellement aller consulter le "Bescherelle" (dictionnaire de conjugaison, NdlR) ou les outils technologiques, appuie Mme Wilmot. Il faut asseoir les fondements". Ce travail de réécriture des programmes ne risque-t-il cependant pas d’apparaître à certains comme un retour en arrière ? (quelle horreur ce serait!) Et puis, il y avait une telle demande de clarification chez les enseignants. (...)
Et Monsieur Cartuyvels  de conclure : "La liberté pédagogique (existe-t-elle encore?) n’est valable que si les objectifs sont clairs. Sinon, c’est casse-cou."

08:21 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |