Les prévisions contestables de l'ONU sur les perspectives démographiques (30/08/2011)

Friday-Fax-Header-French.jpgANALYSE : Le problème des nouvelles prévisions de l’ONU sur la natalité

NEW YORK, 25 août (C-FAM) L’ONU vient d’opérer un revirement après une décennie de spéculations quant à l’hiver démographique dans l’occident. Elle affirme maintenant que chaque pays devrait atteindre un taux de natalité permettant le remplacement des générations d’ici à 2100, ce qui permettra d’atteindre une population globale de 10 milliards sur la planète. Le problème ce changement de cap n’est basé sur aucune preuve scientifique.

Les agences de l’ONU considèrent ces nouveaux chiffres comme de preuves de la surpopulation dans le tiers monde, et s’en servent de justification pour des décennies de politiques antinatalistes dans les pays développés. Cependant les fondements scientifiques des dernières prévisions de l’ONU sont faibles.

Les changements les plus significatifs que révèlent ces nouveaux chiffres sont une augmentation du taux de convergence de 1,85 enfant par femmes, ce qui est inférieur au taux de remplacement, à 2,1 qui est égal au taux de remplacement.

Alors que l’ONU prétend qu’il existe un consensus dans ce domaine, les démographes ont longtemps considéré qu’il n’existe aucune preuve qui confirme l’hypothèse que la natalité globale atteindra un niveau de convergence. Aucune preuve ne conforme d’autre part que toutes les nations passent par les trois phases de changement démographique : un déclin du taux de natalité semblable à celui des pays en voie de développement, à un taux inférieur au taux de remplacement dans tous les pays développés à l’exception des Etats Unis, et enfin, une reprise par une croissance vers des taux de natalités proche du taux de remplacement, tels ceux atteints actuellement par certains pays d’Europe du Nord.

Les sympathisants de l’hypothèse de la reprise affirment que le creux dans les taux de natalité européens est dû au fait que les femmes décident d’avoir des enfants plus tard. Mais d’après une nouvelle étude RAND ? « les changes dans les âges de la maternité n’ont qu’un effet à court terme sur les taux de natalité » mais « ces effets sont modérés, et le résultat des [grossesses] tardives peut être permanent pour une population entière alors qu’il ne sera pas permanent pour une femme seule. »

Pour les jeunes de 15-24 qui entrent sur le marché du travail ou dans l’armée, les nouveaux chiffres signifieraient que l’avantage démographique prévu de l’Inde sur la Chine pourrait être écourté. L’Inde auraient 75 millions de jeunes de moins d’ici 2050, et 324 millions de moins d’ici 2100, alors que la Chine en attendrait 26 millions de plus que ce qui  était prévu jusque maintenant.

La population jeune d’Allemagne en 2050 augmenterait de 8,5% à 10% d’après les nouvelles prévisions de l’ONU, ce qui revient à doubler le nombre de jeunes allemands d’ici à 2100. En Russie, les prévisions du nombre de jeunes seraient le double de ce qui était prévu jusqu’aujourd’hui, et le Japon obtiendrait une augmentation du nombre de ses jeunes de 7,7% en 2050, et de 10,4% en 2100.

A la différence de l’ONU, les gouvernements des Etats membres restent pessimistes. De récents rapports de la Commission européenne et du gouvernement japonais prévoient que les taux de natalité futurs resterons similaires aux taux actuels, qui sont de 1,3 au Japon, et 1,4 en Allemagne.

Pour obtenir ces nouvelles prédictions, si différentes des précédentes, la direction de l’ONU pour les populations a créé un « modèle de probabilité » qui utilise des ordinateurs très puissants pour élaborer 100,000 scenarios de la fertilité de chaque pays.

Alors que ce nouveau modèle est verni du sceaux de l’exactitude scientifique, il est basé sur des taux de fertilité arbitraire et non vérifiés. Le simple fait que les démographes ont aujourd’hui la capacité de pondre des milliers de scénarios différents pour chaque pays n’est pas une garantie de l’exactitude scientifique de leurs résultats.

Les annalistes politiques devraient rejeter les nouvelles prédictions à taille unique de l’ONU et s’appuyer plutôt sur des données prenant en compte les nombreux facteurs locaux qui contribuent à la taille familiale désirée.

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