Du confessionnal à l’aquarium (31/08/2011)
Les JMJ changeront-ils la donne ? Il reste que, depuis « Vatican II », les catholiques ne se confessent plus guère et, là où la pratique survit, d’étranges aquariums ouverts à tous les regards ont le plus souvent remplacé les bons vieux confessionnaux où l’on s’agenouillait en murmurant ses fautes dans la pénombre et le silence. Sur le blog « Ignite » Royal Duma y va de son petit commentaire nostalgique...
Extraits :
« Quinze cent quinze, … lançait le vieux vicaire en débutant son sermon,
« Marignan ! songeaient les paroissiens, amusés de la candeur du vieux vicaire à la voix douce,
« Quinze cent quinze, répétait-il
« Marignan ! murmuraient les autres,
« Quinze cent quinze, répétait-il encore,
« Quinze cent quinze, les premiers confessionnaux ! » concluait-il fièrement avant de dérouler son sermon amoureux des Sacrements, du Christ Rédempteur…
« Trente ans plus tard, je me souviens de ce doux épisode de ma jeunesse bretonne, et j’avoue, franchement, clairement, hésiter entre Quinze-cent-quinze-le-vieux-vicaire et -provocateur va !- une confession anonyme sur YouTube, Facebook, MSN.
« Car, amis, il faut bien avouer que les sacrements de réconciliation-chaises-en-métal-dans-le-bocal-d’accueil-illuminé-au-fond-de-l’église, pas trop pour moi ! Ni les bavardages avec le curé sourd sur un coin de banc avec la famille BCBG à 5 mètres de distance et lui et moi qui murmurons trop fort dans les échos de béton. Ni non plus le jeune père Emmanuel en rangers qui me confesse à la hussarde assis sur un talus, le long d’un champ de blé en queue de chapitre Ste-Thérèse dans la lumière claire d’un après-midi de mai.
"Honnêtement, en homme essayant de parler clair et vrai, tentant le courage même avec moi-même, ai-je vraiment envie de raconter en public et en stéréo les horreurs qui me hantent et dans lesquelles je me complais parfois, et d’accueillir intimement mon Sauveur devant un aéropages de bigotes ?
« Car j’ai besoin, envie de ce dialogue sérieux, fondamental, entre mon âme blessée, abîmée, qui veut dire son péché et reconnaître son Sauveur, et Celui-là, Celui-là même qui a dit qu’il me fallait fermer la porte de ma chambre pour lui parler.
« Et ce dialogue est-il possible dans les open spaces des sacrements de réconciliation modernes ? Ceux-ci sont-ils fait pour moi, avec leur dictature de la transparence, ont-ils été réellement pensés par des témoins de Dieu connaissant les âmes, par de vrais garagistes du tréfonds du coeur de l’homme, me donnant les trucs et astuces qui m’aideront à fuir, à résister à la tentation du péché en pensée, en parole, par action et par omission, ou bien par des gestionnaires du vivre ensemble sympa avec l’ami Jésus ?
« Car plus je connais mon Sauveur, plus mon péché me fait horreur, et l’ombre m’est libératrice dans mon aveu et mon travail (…).
« Donc, bref, en un mot, l’anonymat d’une appli web me tenterait bien s’il n’y avait cette idée ancienne, bien écolo, bien tradi, que 1515-les-premiers-confessionnaux, la nostalgie du bois et du sombre, l’anonymat garanti en mode unplugged, avec l’odeur de cire en plus !
"Mais non, pas encore, d’aucuns, dédaigneux d’une connaissance minimale des âmes, confessent encore en publics, comme des Mireille Dumas tripoteurs curieux des petits secrets.
« Et la confession, l’accueil fondamental du fils prodigue, ce jeu d’ombre et de lumière, si facile pour le pécheur et le prêtre, avant le grand éclairage dans la liberté, passe au speech un peu débilitant sur mes colères et mes gourmandises, comme un convoi naïf survole une mer pleine de sous-marins terrifiants, le tout sous un néon glauque et tremblotant à 50 Hertz.
« Seigneur donnez-nous des prêtres et rouvrez vos confessionnaux !
Amen ! »
C’est ici 1515 les premiers confessionaux, nostalgie du profond
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