La situation chaotique de la Somalie responsable du désastre humanitaire (09/09/2011)

Sur le blog "Les Efflorescences", un article consacré à la situation en Somalie s'interroge sur la façon dont on est informé à propos de cette catastrophe humanitaire. Eclairant! C'est ici : http://ethnolyceum.wordpress.com/2011/08/31/une-indigesti...

Extrait :

En réalité, c’est la situation politique chaotique de la Somalie, et l’effondrement de l’État, qui ont complètement désorganisé l’agriculture. À Mogadiscio, où 100000 Somaliens sont venus se réfugier ces derniers mois, la famine est « absolument liée aux destructions causées par la crise somalienne », déclarait Donald KABERUKA, le président de la Banque africaine de développement, dans Le Figaro.

J’avais déjà évoqué ici cette guerre civile qui, depuis vingt ans, a précipité la Somalie dans le chaos. Dans son blog, l’historien Bernard LUGAN explique comment la Somalie est déchirée par «une guerre tribale que se livre des clans rivaux». Après 2004, un nouveau mouvement est venu compliquer la situation: les Tribunaux islamiques dont les milices, les Shebab (Jeunes) ont pris le contrôle d’une partie du territoire, au sud et au centre. En 2009, les Shebab ont interdit aux agences humanitaires de l’ONU et aux ONG de venir aider les populations locales, au motif que ces organisations étaient occidentales et « anti-islamistes ». Dans Le nouvel observateur, un article de  Jean-Baptiste NAUDET, paru le 4 août, raconte comment les Shebab, qui terrorisent la population locale, ont contribué à aggraver l’insécurité alimentaire:

« Si tous les circuits de distribution, les marchés, les voies de communication n’étaient pas désorganisés dans la zone contrôlée par les Shebabs, la crise serait beaucoup moins grave« , estime un humanitaire qui travaille depuis cinq ans sur la Somalie. Beaucoup d’organisations humanitaires, parce qu’elles travaillent en zone contrôlée par les milices islamistes ou parce que, expulsées, elles espèrent y retourner, gardent le silence sur la responsabilité des Shebabs dans le désastre. Mais les réfugiés, eux, sont plus prolixes : « On fuit les Shebabs et la faim. Les Shebabs, parce que si tu n’es pas d’accord avec eux, ils te coupent les mains et les pieds« , dit un réfugié. Ils font ce qu’ils veulent. Si tu as une femme jeune et jolie, ils la prennent. » « Ils prennent aussi les enfants pour les envoyer sur la ligne de front. On ne les revoie jamais », ajoute un autre.

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