La fade tisane du vice-recteur émérite (03/10/2011)
Le « prêtre, journaliste, écrivain, théologien et vice-recteur émérite de l'UCL Gabriel Ringlet » se confie dans le Vif.be ce lundi 3 octobre. Les colonnes des médias sont largement ouvertes à cet ecclésiastique dont les positions ouvertement en porte-à-faux par rapport à celles de l’Eglise sont d'autant plus appréciées. Il est intéressant de comparer ce traitement avec celui qui est réservé par ces mêmes médias à Mgr Léonard ou à toute autre personne en communion avec Rome. Gabriel Ringlet est évidemment plus proche de Frédéric Lenoir (qui n’est pas catholique) que de Benoît XVI. La tactique du vice-recteur est sempiternellement la même : il incarne la compréhension, l’esprit de dialogue, l’empathie, l’humanité face à une hiérarchie butée, bloquée, sourde, incapable de rencontrer et de secourir l’homme d’aujourd’hui. Quelle prétention ! Heureusement que les députés anglais, et même allemands, qui ont réservé au pape une « standing ovation » de plusieurs minutes ne l’on pas entendu de cette oreille, ni les intellectuels réunis aux Bernardins, ni la foule immense rassemblée devant les Invalides, ni les deux millions de jeunes présents à Madrid. Mais les discours doucereux de l’abbé Ringlet sont hélas en phase avec certains milieux catholiques belges dont l’apostasie rampante est manifeste.
Extraits de cette interview (http://www.levif.be/info/actualite/) :
"Quand j'étais au séminaire (dans les années d’après concile, n.d. belgicatho), nous jouissions tous d'une très grande autonomie de pensée. On pouvait se poser là les questions existentielles les plus radicales, et même remettre en cause l'existence de Dieu." (c’est nous qui soulignons ; on en a vu les fruits, avec le nombre de prêtres formés de la sorte qui ont abandonné le sacerdoce…)
(Mais !) "Aujourd'hui, il y a un manque d'assise morale et intellectuelle, et pas seulement spirituelle, dans la formation proposée aux jeunes prêtres." (Ah si le prêtre, journaliste, écrivain, vice-recteur émérite pouvait restructurer le programme des études dans les séminaires, vous m’en diriez des nouvelles !)
"Ma génération et la suivante sont très à l'aise dans une société pluraliste et multiculturelle" (on n'en doute pas en ce qui le concerne, mais la généralisation n'est-elle pas un peu hâtive ?).
"Je pense, moi, que si une telle débandade se produit aujourd'hui, c'est parce qu'on n'a pas assez appliqué les décisions du concile Vatican II, et non pas qu'on les a trop scrupuleusement suivies." (« magister dixit ? » ; à propos de Vatican II, n'aurait-il pas besoin d'approfondir la question portant sur « l’herméneutique » de la continuité…)
"…l'Eglise ne va pas tenir (sur la question des divorcés qui se remarient). (…) C'est comme décider que l'Evangile ne s'applique pas dans certaines situations ! (L’Evangile qui proclame que l’homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni ?) (…) L'Eglise n'a pas le monopole de l'amour (le prétend-elle ?). D'accord qu'elle indique les voies qu'elle privilégie si elle accepte qu'il existe d'autres chemins et d'autres balises (lesquels ?), et tant mieux si on peut collaborer ensemble (avec qui ? avec les amis de la Loge?) pour améliorer l'humanité (dans quel sens ?). Une Eglise comme ça, oui, ça changerait tout (effectivement !!!).
"La crise actuelle de l'Eglise est une crise de positionnement : son discours peut être étendu mais c'est sa prétention à l'amener dans l'espace public qui pose problème." (Tiens donc ! Les catholiques n’auraient pas le droit de se faire entendre dans l'espace public pour la défense de la famille, de la vie à naître, du mariage en tant qu’union entre un homme et une femme, etc ?)
"Il y a plus d'arguments qui plaident en faveur de l’ordination des femmes que contre. Je suis tout prêt à entendre des arguments pertinents de la part de l'Eglise, qui affirme que c'est théologiquement impossible, mais je ne vois rien venir (notre vice-recteur émérite feint-il de ne pas connaître l’abondante littérature théologique publiée sur ce sujet ?). C'est une question d'orgueil sacerdotal (???!!!) : l'Eglise continue de croire qu'il y a une supériorité masculine (où va-t-il chercher ça ? Va-t-il nous faire le coup du concile qui s’est interrogé pour savoir si la femme a une âme ?!). Tout le système est d'ailleurs masculin. On en est encore, comme il y a des siècles, à craindre qu'une femme impure (quel tissu de stupidités !) s'approche de l'autel ! Or on voit bien dans l'Evangile que Jésus fiche ce système en l'air et rencontre des femmes dans des circonstances audacieuses" (mais sans les inclure parmi les apôtres…).
"…l'Eglise réelle (celle de Malèves-Sainte-Marie ?) est celle du terrain, beaucoup plus complexe que les déclarations du pape. Il se pourrait certes que mon franc-parler en bloque certains dans l'Eglise, mais il n'y a pas de provocation de ma part (que serait-ce si c’était le cas !)."
"…En France, 700 000 catholiques pratiquants ont quitté l'Eglise et ont opté pour le bouddhisme, afin d'échapper à une structure qui ne leur convenait plus (c’est l’interprétation de G. Ringlet ; et s’ils étaient partis parce qu’on les a sevrés de spiritualité authentique ?). C'est éloquent." (Oui, c’est éloquent, mais pas dans le sens indiqué par le vice-recteur de l’UCL.)
"Je suis un prêtre qui a toujours fait place à la femme et s'est toujours senti bien en sa compagnie. (…) Vivre et réussir de grandes amitiés féminines, ce qui est risqué et représente en tous temps un exercice de corde raide, est très stimulant pour ma vie, y compris sacerdotale. Bien sûr, on n'est pas à l'abri de tomber amoureux. Ce risque m'habite. (…) Il est arrivé à certains de tomber amoureux de moi. Je ne fuis pas, dans ces cas-là. Quand ce genre de chose survient, il me semble qu'il faut d'abord se dire : « Quelle chance ! Que c'est beau ! » Et puis avancer sur son chemin. (…) quelle chance exceptionnelle d'avoir pu, dans ma vie, rencontrer quelques femmes. Etre accompagné par une parole féminine qui compte est très créateur." (No comment...)
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Commentaires
L'abbé Ringlet pousse jusqu'à la caricature une mentalité hélàs fort répandue dans le clergé "conciliaire" (ou ce qu'il en reste)sans parler du peuple qui a été perverti dans la même ligne depuis la fin des années soixante, avec les fruits amers que l'Eglise récolte aujourd'hui.
On ne sait pas si l'on doit rire ou pleurer des propos qui clôturent les épanchements du vice-recteur émérite: "Je suis un prêtre qui a toujours fait place à la femme...". Ne pensons pas qu'il va nous parler de sa dévotion pour la Mère de Dieu !
Écrit par : Tchantchès | 03/10/2011
Mon cher professeur de presse, journalisme et société aurait eu mieux fait de rester dans sa matière et son domaine que de parler de choses qu'il a oubliées et qu'il retrace de sa mémoire fort sélective et qui méritent bien les commentaires de notre bloggeur.
Ce pharisien, cet idéologue de la bonne pensée qui veut à tout prix incarner l'Eglise devant les médias se répand en propos lénifiants et serviles sur l'Eglise, un discours qui a le mérite de faire fuir bon nombre de chrétiens, quitte à en faire perdre la foi. Ce n'est pas les impies que l'on doit craindre mais les mauvais chrétiens.
Écrit par : Bernard | 03/10/2011
Parmi les qualificatifs au sujet de l'Abbé Ringlet on pourrait ajouter "poète"car cela flatte particulièrement son égo surdimensionné. Quelle prétention sous le masque d'une prétendue authenticité évangélique. Avez-vous remarqué son arrogance, sa morgue, cette façon d'interrompre l'interlocuteur qui a l'audace de ne pas partager ses vues dans les débats TV ?
Manque d'audace dans la formation morale et intellectuelle dans les séminaires ? Vraiment je crois que certains professeurs vont apprécier les propos de l'éminent abbé.
L'Eglise doit accepter d'autres critères et balises pour améliorer l'humanité ?
On croirait entendre le discours du "vénérable" lors de l'initiation du nouvel initié dans une "confrérie" particulièrement chère à l'abbé susdit.
L'Eglise ne veut pas de "femme impure" près de l'autel ? Là permettez-moi de prendre l'abbé Ringlet en flagrant délit de mauvaise foi. Quand il lui est arrivé de venir comme prêtre invité pour l'homélie à la cathédrale de Bruxelles lors des messes festives de l'aumônerie des artistes il a pu constater que les dames qui y participent comme lectrices, par exemple, se joignent au prêtre à l'autel et y communient sous les deux espèces au calice directement à l'autel avant de distribuer la communion aux fidèles. Enfin dans l'Eglise très fréquentée de St. Nicolas à la Grand-Place c'est une dame qui lit les Ecritures, apporte les offrandes etc, est assise près du prêtre, en aube blanche. Femme impure vraiment ? L'abbé Ringlet disjoncte comme d'ailleurs il délire quand il prétend qu'il y aurait 700.000 bouddhistes en France. D'après les chiffres officiels ils seraient 50.000. Il ne suffit pas d'assister à une conférence du Dalaï Lama pour être "converti".
On ne doute pas que l'égo de notre humble évangélique prêtre soit flatté par le fait que certains soient tombés amoureux de lui, les poètes tourmentés ont toujours fait basculer les coeurs, pas plus que ses amitiés féminines tellement affichées dans les lieux culturels bruxellois où il adore déclencher un "buzz" à l'entracte au foyer, en examinant bien par dessus ses lunettes s'il produit son petit effet escompté.
La question que je me pose : pourquoi s'obstine-t-il à prétendre être catholique? Question subsidiaire : quid du silence assourdissant de l'Episcopat à son égard ?
Écrit par : Brise | 03/10/2011
Il me semble que l'appartenance à la franc maçonnerie, c'est comme avoir répondu positivement aux tentations de Satan au désert. C'est donc carrément tourner le dos à Dieu. Ces gens ont l'orgueil de se considérer comme des élites (auto proclamées), et se coupent du petit peuple profane. Ils visent aussi l'appât du gain, en se faisant frères avec tous des notables au bras long. Ils pratiquent le secret, aussi bien pour leurs rites d'initiation, que pour leur appartenance. Je ne vois vraiment pas en quoi c'est compatible avec le catholicisme.
Écrit par : Pauvre Job | 03/10/2011
Les énormes et prétentieuses inepties développées par le sinistre abbé Ringlet ont été très justement relevées par les commentateurs des incantations qu’il a livrées au « Vif ». Le fait de courir après les honneurs comme il le fait depuis tant d’années est très peu compatible et avec l’esprit universitaire et avec l’exigence d’humilité évangélique ! Son passé de Vice-Recteur de l’UC( ?)L, il l’utilise comme un certificat de compétence : une preuve qu’il n’a pas encore compris qu’une vertu cardinale de la Science est de rappeler à la modestie ceux qui font profession de la servir. Et comment ne pas souligner l’indécence qui consiste à faire état de sa qualité de prêtre pour mieux contester l’autorité de l’Institution qui lui a précisément conféré cette qualité ? À ce propos, on peut se demander si la hiérarchie ecclésiale ne serait pas fondée à sévir contre cet « entrepreneur de démolition » (et pas mal d’autres). L’abbé Ringlet appartient à cette redoutable catégorie de « catholiques » dont la dangerosité est d’autant plus grande qu’elle se cache derrière une « convivialité » doucereuse. Ce n’est tout de même pas un hasard si ce prêtre-écrivain-théologien-psychosociologue omniscient a pu, de longue date, entretenir des « liaisons dangereuses » avec les ennemis les plus sournois de la catholicité, surtout quand ces ennemis évoluent en tapinois au sein même de l’Église. Comme je l’ai rappelé dans un récent essai (À contretemps, Regards politiquement incorrects, Mols 2010), la prudence commanderait, semble-t-il, que les catholiques – et en premier lieu, leurs bergers – se souviennent d’une prédiction terrible : Les ennemis de l’homme seront les gens de sa propre maison (Matth. 10, 36). Mutien-Omer Houziaux.
Écrit par : Mutien-Omer Houziaux | 04/10/2011
L'interessant dans le discours de monsieur l'abbé ringlet c'est que celui-ci le dispense de se situer clairement quant à son appartenance et à sa fidélité...Je ne me permets de juger sa personne c'est strictement déconseillé et ridiculisé par l'Evangile...La condition même de la clarté de son discours est fonction de l'ambiguité de son appartenance ainsi que de sa fidélité...Il n'est pas le seul dans ce cas, ainsi nombre de gens qui se disent catholiques ne le sont pas (ils ne le savent pas ou ils le savent et mentent à ce propos ou encore ils le savent mais ne veulent pas en tirer les conclusions eu égard une sorte de nostalgie).
Monsieur l'abbé Ringlet, qui est prêtre et qui à ce titre doit être respecté, oppose ce que Dieu, en Jésus-Christ uni, à savoir, que la miséricorde n'est pas sans la justice et que l'amour n'est pas sans la vérité mais aussi que la liberté n'est pas sans l'obéïssance déférante et reconnaissante envers les autorités qui sont celles de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique...Il y a donc exigence et appel à la conversion que le Père Eternel nous adresse par son Fils Unique et Eternel qui est l'Auteur Admirable de notre salut et le Dispensateur Véritable de l'Esprit-Saint qu'Il nous envoi d'auprès du Père Eternel.
En ce sens monsieur l'abbé Gabriel Ringlet pense justifier l'homosexualité, par exemple, afin de ne pas stigmatiser les personnes homosexuelles au prétexte de faire preuve de tolérance, d'ouverture et de miséricorde (Il s'agit d'un protocole compassionnel)...alors que la véritale miséricorde consiste à libérer la personne homosexuelle en ne légitimant pas l'homosexualité qui est réprouvée par Dieu Même...et cela dés les premiers textes de la Bible quelle que soit les lectures actualisantes que l'on croit pouvoir en faire. Jamais nous n'aurons le droit de condamner quiconque mais jamais nous n'aurons le droit de justifier les pratiques réprouvées par Dieu Même. Admettre cela est le seul remède qui puisse sauver la personne de ses choix qui, parfois, peuvent être mauvais...
Concernant la communion des personnes divorcées et remariées...L'Eglise serait-elle juste en approuvant cela dont les enfants souffrent et souffriront toute leur vie? L'on ne se marie pas pour soi mais en vue des enfants et lors d'une séparation les dégats subis par les enfants sont ineffaçables...refuser que les personnes remariées communient c'est considérer la dignité des enfants et ne pas entériner, simplement, ce qui constitue un échec...comme il peut en arriver dans la vie d'un chacun...
Écrit par : nsomwé | 04/10/2011
Quand on lit cela, on a certes envie d'entarter Monsieur Ringlet. Nonobstant, ne faut-il pas se poser aussi cette question très simple : quid d'une hiérarchie qui laisse sévir dans ses rangs de pareils énergumènes ? Qui est le fautif dans l'histoire, le loup dans la bergerie où celui qui l'a laissé entrer et ne prend à son égard, toujours à l'heure actuelle, aucune mesure disciplinaire ?
Écrit par : Christophe | 04/10/2011