Togo : Le printemps de la foi (04/10/2011)
Un frère mariste togolais évoque le moment où il a abandonné l’animisme traditionnel :
Remy Sandah allait à l’église dans sa communauté rurale du Togo pour ne pas avoir à travailler aux champs.
Aujourd’hui, l’administrateur du conseil général des maristes, Frère Sandah, évoque sa première expérience du christianisme comme un signe que Dieu se sert de tout pour nous attirer à lui –même le manque d’enthousiasme d’un enfant pour le travail.
Frère Sandah est aujourd’hui loin de sa terre natale, l’Afrique occidentale. Il travaille à Rome, où il a été interviewé à l’émission de télévision « Là où Dieu pleure ».
Q : quel est votre environnement familial ?
Frère Sandah : Je suis issu d’un milieu rural. Un grand nombre de zones rurales du Togo sont pauvres. Les gens travaillent très dur, mais ne font pratiquement rien, et ce n’est pas une question de paresse. Les zones rurales sont tributaires de l’agriculture et quand l’année est mauvaise, il n’y a aucune garantie d’assurance, et vous mourez de faim.
Vos parents travaillaient dans l’agriculture ?
Je travaillais aux champs avec mes parents et mes frères. J’avais six ans. Nous travaillions en harmonie et aidions les autres – une sorte de coopérative.
Vous aviez le temps d’aller à l’école ?
Dans mon village, on commence l’école à six ou sept ans. Je travaillais seulement les samedis et dimanches. J’ai essayé d’échapper au travail en disant à mon père que je devais aller à l’église. Mon père n’était pas chrétien, mais il m’a autorisé à aller à l’église.
Vous alliez à quel genre d’école ?
Une école publique dans le village, mais les missionnaires n’étaient pas très loin, et ils venaient nous enseigner le catéchisme et des chants religieux. J’ai eu mes premiers contacts avec les maristes au collège.
Le Togo est-t-il un pays chrétien ?
Je ne peux pas dire que le Togo soit un pays chrétien parce qu’il y a 25% de catholiques, 9% de protestants et 15% de musulmans. La majorité appartient à des religions traditionnelles, qui représentent environ la moitié de la population. Ce n’est pas un pays chrétien, mais nous avons une importante population chrétienne. La liberté religieuse est respectée et il existe des relations de bon voisinage entre toutes les religions.
Si vos parents n’étaient pas croyants, comment se fait-il qu’ils vous ont permis d’aller dans une école catholique ?
Ma famille n’était pas chrétienne, mais elle l’est maintenant. Le christianisme est entré dans la famille avec mon frère aîné. Il est allé de lui-même dans une école chrétienne dirigée par les frères maristes, loin de notre village. Il voulait avoir une éducation et mon père ne s’y est pas opposé. Quand il est revenu, il nous a parlé de la "Bonne Nouvelle" et c’est ainsi que la famille a embrassé peu à peu le christianisme. J’ai pu aller à l’église, grâce à lui. Mon père nous a laissé faire, si c’est ce que nous voulions. Au début, je faisais les deux choses. J’allais à l’église mais j’offrais également des sacrifices à nos ancêtres avec mon père, dans la religion traditionnelle.
Comment êtes-vous passé de la religion traditionnelle à la conversion au catholicisme ?
En fait, j’ai été baptisé dans mon enfance, mais je ne pratiquais pas. C’est seulement quand j’ai grandi, que je suis allé au catéchisme et que j’ai connu le christianisme, que j’ai abandonné complètement la religion traditionnelle. J’ai dit à mon père : "On nous a dit à l’église que nous ne devons pas offrir des sacrifices si nous allons à l’église. Il nous faut choisir." Il a répondu : "Alors choisis." C’est ainsi que j’ai choisi l’Eglise. Il ne s’est pas opposé et je lui en suis très reconnaissant.
Qu’est-ce qui vous a attiré le plus dans le catholicisme ?
Dieu use de tous les moyens pour nous amener à lui et, dans mon cas, je dirais qu’il a utilisé mon "mauvais côté." J’allais à l’église par paresse – pour échapper aux travaux des champs. J’aimais l’église pour ses chants, et au bout de quelque temps j’y allais non plus pour m’échapper mais pour entendre les chants. Quand ensuite je suis allé à l’école des maristes, cela a été quelque chose d’autre. J’ai vu leur dévouement pour l’éducation, leur travail, leur vie communautaire. C’est ceci qui m’a attiré, et aussi leur joie de vivre, la façon dont ils travaillaient ensemble. J’ai commencé alors à me poser des questions, ensuite je suis allé parler avec l’un d’eux et, après un temps de discernement, j’ai décidé d’être frère quand j’aurai l’âge de décider.
Découvrir la suite ici : ZENIT - Découvrir l’Eglise au Togo
13:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Imprimer |