Euthanasie, fatigue de vivre et solidarité (08/10/2011)

Jeanne Smits, sur son blog, dénonce, avec raison, l'ouverture de plus en plus large dont bénéficie l'euthanasie aux Pays-Bas et en Belgique :

"L'idée est en train de s'installer aux Pays-Bas, la Belgique suit. Il faudrait – selon le Pr Herman Nys, modifier l'application de la loi d'euthanasie belge afin de la rendre applicable en certains cas aux personnes très âgées qui sont simplement « fatiguées de vivre ».

Il a fait cette déclaration lors d'une journée d'études sur l'euthanasie… à l'université catholique de Louvain, où il dirige le Centre du droit et de l'éthique biomédicale."

Il est clair qu'il faut dénoncer cette atteinte au respect inconditionnel de la vie, de la conception à la mort naturelle, qui fait partie de ces valeurs intangibles à l'égard desquelles nous ne faisons aucune concession. Mais il faut, en même temps, s'interroger sur ce qui conduit une personne à préfèrer mourir que continuer à vivre.

Dans notre société désolidarisée, la solitude et le désespoir guettent des personnes oubliées dans des institutions où leurs propres enfants ne les visitent plus et où elles se morfondent, livrées à leur ennui, à leurs souffrances, à leurs insomnies, à leur sentiment d'impuissance... On a tout fait pour allonger la durée de la vie et voilà que cette interminable fin de vie devient, pour beaucoup, une épreuve difficilement supportable.

Dès lors, dénoncer l'euthanasie n'a de sens que si l'on paie de sa personne pour être aux côtés de celles et ceux qui "sont fatigués de l'existence" pour leur démontrer qu'ils comptent pour nous et que leur existence a véritablement un sens. Ce n'est qu'en les maintenant dans un tissu relationnel et en rendant moins lourd ce poids des ans et de souffrances qu'ils portent que nous pouvons nous inscrire de façon crédible dans un combat contre tous ceux qui font miroiter la mort comme quelque chose de souhaitable ou de désirable.

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