Mgr Rey : propositions pour la réforme de la réforme liturgique (24/10/2011)

arton55-cf691.jpgDans le bimensuel « L’Homme Nouveau » du 22 octobre 2011 l’abbé Claude Barthe a constitué un excellent dossier sur l’œuvre missionnaire de l’évêque de Toulon-Fréjus, Mgr Dominique Rey.  Abordant, entre autres, la question liturgique, ce dernier déclare que le chantier de la réforme de la nouvelle messe « s’inscrit dans l’esprit du motu proprio Summorum Pontificum, c'est-à-dire dans le souci de l’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain. Mais c’est un long chemin qui est à parcourir, où en tout premier lieu la dimension sacrificielle et la dimension communautaire  inhérentes à la célébration eucharistique doivent être retrouvées ensemble ».

« Ce sujet, poursuit l’évêque, recouvre en réalité de nombreux domaines de réflexion, de portée inégale. Dans la suite des travaux de Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI, il faut rappeler que la position traditionnelle du prêtre à l’autel durant l’offertoire et l’anaphore ne peut que favoriser le sens de l’adoration et du religieux respect dans la célébration eucharistique. Cela vaut dans les deux formes du rite romain. Le Saint-Père donne aussi l’exemple de la remise en valeur de la communion sur les lèvres et si possible à genoux.(…)  On peut aussi souhaiter une place éminente pour le tabernacle, vu comme tente de la Présence, et sur l’autel lorsque c’est encore possible, comme particulièrement éducative pour la foi des fidèles (cf. Sacramentum Caritatis, n° 69).

" Par ailleurs, il faut bien reconnaître que les textes romains, avec insistance, encouragent la remise en honneur de la langue latine. On constate d’ailleurs que cela ne pose aucun problème pour un certain nombre de pièces de la célébration, et que paradoxalement les jeunes générations n’ont aucun a priori sur ce point.

« D’un autre côté, j’entends des prêtres désireux de célébrer dans l’une et l’autre forme qui demandent aussi, comme élément important du rapprochement désiré par le pape, de réfléchir à l’intégration ad libitum des prières de l’offertoire traditionnel, ce qui pourrait d’autant plus facilement se justifier que ces prières sont privées et secrètes. Cela mérite une réflexion approfondie dans le sens de la réforme de la réforme. Sans tomber dans le ritualisme, des éléments plus secondaires de la forme extraordinaire peuvent peut-être aussi aider à faire mieux ressortir le sens du sacré, comme par exemple les signes de révérence du prêtre vis-à-vis du Saint-Sacrement.

« Il me semble que d’ores et déjà le Canon romain est davantage utilisé en un certain nombre de grandes célébrations, comme signe très fort de communion, tant horizontale que verticale, avec toute notre tradition romaine. Et que, de même, la récupération d’une « culture » des ornements et objets liturgiques de qualité est largement entamée, surtout dans le jeune clergé. A quoi devrait être lié le respect, dans l’architecture sacrée, des « formes reçues par la tradition chrétienne », comme disait l’ancienne norme canonique.

« En sens inverse, le calendrier liturgique de la forme extraordinaire devrait sans doute être mis à jour et intégrer des éléments du nouveau calendrier. De même un enrichissement du « lectionnaire » dans la forme extraordinaire pourrait être le bienvenu.

« Tout cela, de toute façon, doit mûrir patiemment, progresser sans heurt et avec le souci de la communion. Nous devons en même temps rester pragmatiquement attentifs à tout ce qui favorise le sentiment profond de la Présence et du sacré, et par suite la vitalité spirituelle et missionnaire de nos communautés (…). »

14:14 | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook | |  Imprimer |