Cabale anti-Léonard : Monseigneur Jousten répond à notre "lettre ouverte" (25/10/2011)

Lire et relire

Dans Pastoralia, le mensuel de l’archidiocèse, Mgr Léonard a publié quatre articles sur le sacrement du mariage. Il y a peu, les médias ont commenté très critiquement quelques phrases de l’article consacré au « problème des divorcés remariés ». Voici le passage incriminé : Comme tous les autres baptisés, les divorcés remariés peuvent donc et même doivent participer à la vie de l’Église sous ses divers aspects. Ils ne sont en aucune manière excommuniés! Ils éviteront cependant de solliciter des tâches qui les mettraient en position délicate de porte-à-faux, comme l’enseignement de la religion, par exemple, ou la direction d’une école catholique.

Les réactions que j’ai reçues de la part d’enseignants et même de jeunes confirmands m’ont amené à lire attentivement cet article. Je suis touché par deux constatations. D’un côté, Mgr Léonard explique à tous, de manière très claire et accessible, la position de l’Église catholique par rapport à la communion eucharistique et au sacrement de réconciliation. L’auteur précise bien qu’il s’agit là d’un point de vue « objectif » et que l’Église ne juge pas les personnes. D’un autre côté, Mgr Léonard fait preuve de beaucoup de compréhension, de douceur et d’amour pour les divorcés remariés. Il a consacré un petit ouvrage à ces frères et sœurs dans l’Église dont le titre est : L’Église vous aime.

J’ai rarement lu une contribution qui, en quelques pages, explique aussi bien l’attitude de l’Église catholique et la situation des divorcés remariés au sein de l’Église, Peuple de Dieu.

Le journal qui a divulgué un extrait de l’article a tronqué et déformé son contenu et son intention. C’est regrettable. Certains médias ont repris cette version (sans lire et se préoccuper du texte original). Dans le grand public l’effet a été néfaste. Je déplore vivement une telle manière de faire. Mgr Léonard s’adresse aux divorcés remariés pour leur expliquer la position de l’Église. Il ne vise pas les divorcés. Ensuite, il ne s’adresse pas aux divorcés remariés qui sont déjà professeurs de religion ou directeurs d’une école (catholique). Il veut faire réfléchir ceux et celles qui voudraient solliciter ou pourraient être sollicités pour une telle mission. À mon humble avis, l’auteur aurait mieux fait de ne pas citer les deux groupes, car d’autres sont aussi concernés. Dès lors, il vaut mieux se limiter à des considérations générales.

La levée de boucliers autour de ce texte (déformé par le journal !) montre bien, à quel point, la situation des divorcés remariés est devenue une question sensible et récurrente au sein de l’Église. Elle est une croix pour le Pape, les évêques et tous les pasteurs, personne ne voit comment et ne se croit habilité de s’en décharger. Il est donc d’autant plus important, voire indispensable que, au moins entre chrétiens, on veille à présenter objectivement la position de l’Église et à rencontrer, avec beaucoup de douceur et de patience, les personnes concernées qui très souvent sont blessées et éprouvées par l’échec de leur premier mariage, car l’amour de Dieu passe les limites des signes (humains) que sont les sacrements.

+ Aloys Jousten

Evêque de Liège

Nous prenons acte de cette réponse que Monseigneur Jousten a bien voulu nous faire parvenir et nous le remercions d'avoir donné suite à notre "lettre ouverte".

Bien sûr, cette réponse dénonce clairement la façon dont les médias ont instrumentalisé les propos de Monseigneur Léonard en les déformant et a le mérite de les présenter objectivement en les replaçant dans la perspective visée par leur auteur. De plus, l'évêque de Liège confirme qu'il s'agit bien de la doctrine de l'Eglise catholique, ni plus, ni moins.

Par ailleurs, si l'on perçoit clairement le souci de Monseigneur Jousten de rendre justice à son confrère - dont il souligne la sollicitude à l'égard des personnes divorcées et remariées -, on remarquera cependant que l'évêque référendaire pour l'enseignement évite de reprendre à son compte les conseils pastoraux tels qu'ils sont formulés par Monseigneur Léonard, spécifiant que, quant à lui, il aurait évité de désigner les deux catégories concernées (les directeurs d’écoles catholiques et les professeurs de religion) et s'en serait tenu à des "considérations générales", ce qui est évidemment plus confortable.

Enfin, sans prétendre faire la leçon à l’évêque de Liège, l'affirmation finale selon laquelle "l’amour de Dieu passe les limites des signes (humains) que sont les sacrements" nous étonne. En effet, nous lisons sur le site officiel de l'Eglise de Belgique (http://www.catho.be/index.php?id=7) :

"Quand l'Eglise confesse que tous les sacrements ont été institués par Jésus, elle ne l'entend donc pas dans un esprit juridique. Dans la foi, elle exprime que tous ces gestes de salut sont voulus par Jésus et ont leur source en Jésus. C'est lui même qui baptise et confirme maintenant et qui s'offre au Père et aux hommes. Il pardonne lui même les péchés. Il oint lui même les malades pour les sauver; il scelle lui même l'union conjugale; il communique lui même ses pouvoirs dans l'ordination. Il est toujours celui qui, en premier, confère le sacrement. Le rôle de l'Eglise est alors celui "d'intendant des mystères de Dieu" (1 Co 4, 1): les sacrements ne lui appartiennent pas en propre. Aussi estime-t-elle qu'elle ne peut omettre aucun des sept sacrements et qu'elle ne peut en ajouter d'autres. Elle ne les administre pas comme si elle en était l'auteur mais elle annonce et transmet aux hommes les grâces qui lui viennent du Christ. Ainsi, en tout temps, les paroles et les gestes du Seigneur restent perceptibles, afin qu'à chaque époque des hommes et des femmes puissent répondre à l'appel du Christ, qu'ils aient part à son mystère pascal et qu'ils participent à sa mission jusqu'à ce que "Dieu soit tout en tous" (1 Co 15, 28; Col 3, 11)."

Nous en concluons donc que les sacrements ne sont pas des signes "humains" mais bien des gestes efficaces qui réalisent ce qu'ils symbolisent, par l'action de l'Esprit Saint.

06:58 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : léonard, divorcés, divorcés-remariés, professeurs de religion, directeurs d'école, jousten, évêque de liège, référendaire pour l'enseignement, divorce, sacrement |  Facebook | |  Imprimer |