Halloween vs Toussaint (28/10/2011)
"...Halloween est un résidu folklorique de la fête traditionnelle celtique de Samain.
Une fête d’outre-Atlantique !
Halloween demeure un dérivé du syncrétisme américain, une contre-fête servant de relais au matérialisme ambiant ! Il faut méditer sur ce détournement de sens et sur les amalgames opérés entre Samain et Halloween. En effet, la perversité du monde moderne réside dans le fait de vanter explicitement Halloween, pour des raisons qui appartiennent à un hédonisme pratique, à un ludisme jouisseur et à une transgression de la religion et de la morale chrétienne tout en favorisant consciemment ou inconsciemment un satanisme festif. C’est en tout cas, au nom de la réhabilitation d’une fête « traditionnelle » que les publicistes et chargés de communication des grandes entreprises revendiquent leurs marques associées à Halloween. On est pourtant là en présence d’une contrefaçon d’une fête traditionnelle. Il n’est guère étonnant que les manipulateurs de symboles que sont les agents de communication fassent leur sale boulot. Toute l’année, ils lancent des campagnes de publicité en utilisant les termes de jeunesse, de liberté, d’abondance - toutes valeurs traditionnelles inscrites dans tous les grands textes sacrés - mais comprises cette fois-ci dans un sens exclusivement matériel et non plus spirituel. Halloween participe du même processus où l’on se sert d’un vernis identitaire pour une entreprise de désintégration spirituelle et culturelle. « Pour la civilisation celtique, comme d’ailleurs pour les autres civilisations traditionnelles, la société ne peut se construire que sur le Beau, le Bon et le Vrai, toutes valeurs que l’on ne retrouve nullement dans la fête d’Halloween contemporaine », affirme avec raison Tugdual de Kervran, bon spécialiste de la tradition celtique. Il ajoute: « De plus, l’intégrité de la tradition celtique s’exprimait dans le sacerdoce druidique et uniquement en lui, nous pourrions dire paraphrasant la tradition chrétienne ‘hors du sacerdoce des druides, point de salut !’ (...) S’il a survécu quelques traits celtiques dans la fête d’Halloween, ils ne peuvent qu’être extrêmement altérés par le passage de la tradition celtique à la tradition chrétienne et surtout par le passage d’une réalité spirituelle réservée, quant à sa compréhension profonde, aux seuls initiés à des réjouissances profanes ne bénéficiant en aucune façon de l’encadrement traditionnel nécessaire »[1)
Nous allons donc assister à un vrai déferlement de têtes de mort et de squelettes, de sorcières et de vampires, de toiles d’araignée et de monstres en tous genres sans oublier les pauvres citrouilles évidées au sourire grimaçant. La mort n’est-elle pas suffisamment omniprésente dans l’actualité durant toute l’année ?
La réponse va de soi, mais les enjeux financiers commandent de vendre la mort. Il ne s’agit d’ailleurs pas pour nous, entendons-nous bien, d’évacuer le thème de la mort dans les mentalités et représentations sociales. Le thème de la mort a sa raison d’être en tant que logique aboutissement de la vie (les sociétés chrétiennes concevaient la mort comme naturelle et paradoxalement les peuples en avaient moins peur qu’aujourd’hui où elle est exaltée médiatiquement avec effroi). Le psychiatre catholique Tony Anatrella a d’ailleurs bien observé que si la société moderne a « évacué la mort, [Halloween] fait renaître chez les vivants la terreur des morts ». La mort décontextualisée et autonomisée de la vie des individus pose problème. Halloween n’a pas de mal ainsi à se développer car comme de nombreuses « fêtes » accompagnant la modernité, elle n’est plus insérée dans un cycle annuel ou un calendrier liturgique, mais au contraire séparé de ceux-ci.
La montée en puissance de l’horreur banalisée, de la violence et de la culture de mort constitue-t-elle un progrès ? Je pose la question aux défenseurs inconditionnels de la modernité avancée ! Bien sûr que non ! C’est la dictature de la marchandise qui impose sa loi. Plus de régulateur religieux, plus de morale publique, plus de conscience identitaire, plus d’encadrement familial réel, les individus-consommateurs sont livrés à un totalitarisme mou à base de publicité exponentielle et de consommation de masse. C’est donc une fois de plus, le capitalisme industriel et financier qu’il faut mettre en accusation ! Halloween dépend certes d’une démission des clercs et des institutions religieuses, culturelles et politiques - c’est pourquoi nous appelons à un ressaisissement chrétien - mais ne saurait faire oublier que le libéralisme cosmopolite et ses acteurs permettent de commercialiser n’importe quoi au motif que la loi du rendement et l’axiomatique de l’intérêt doivent l’emporter sur toute autre considération. Alors, allons-nous laisser faire ? Est-ce que les commerçants vont collaborer à cette entreprise américanoïde et morbide ? Est-ce que les parents qui ont la charge d’éduquer leurs enfants vont collaborer à cette contre-fête de la laideur et de la mort ? Est-ce que les professeurs dans les écoles et les lycées vont collaborer à cette manifestation de décérébration mentale et infernale ? Est-ce que les citoyens français vont collaborer à cette initiative massive de déportation des âmes ? Autrement dit, allons-nous être les résistants ou les collabos du commerce de l’occulte ? Allons-nous être les résistants ou les collabos de la culture de mort ? Allons-nous être les résistants ou les collabos de ce matraquage consumériste américanomorphe ?
Avoir raison d’Halloween
Ces questions me semblent les seules valables. Pour nous, en effet, aucun doute n’est possible. Il faut résister ! Nous choisissons le parti de la résistance face au parti de la culture de mort parce que nous incarnons et défendons le parti de la vie. Le parti de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui s’étant révélé et incarné et ayant été crucifié, puis étant ressuscité, pour la rédemption de nos péchés, nous a montré la voie. Pour Halloween, il s’agit de faire revenir les morts sur la Terre pour faire peur aux vivants. Le 2 novembre, au contraire, les chrétiens rendent hommage aux défunts et implorent le Ciel pour que leur âme repose en paix. Il s’agit d’un jour de prières libératrices. Or Halloween a pour but non avoué bien sûr, mais la réalité saute aux yeux, de se substituer à la Toussaint et à la fête des défunts. Elle profite de l’individualisme de masse, pour imposer son culte festif infrahumain. En effet elle supplée à l’isolement des individus qui recherchent un moyen ludique de communiquer et d’exister pendant un temps. Autrement dit, elle comble un vide. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas nous contenter de critiquer. Une alternative communautaire en conformité avec notre tradition chrétienne doit être proposée. Cette alternative consiste à retrouver le sens de la fête de la Toussaint que nous devons préparer en sollicitant les anges, les saints patrons, des personnages de Lumière directement liés à notre religion chrétienne, religion d’Amour, d’humilité et de rédemption mais aussi, car il n’y a pas de raison que les républicains en peaux de lapin galvaudent ces mots, de liberté personnelle, d’égalité devant Dieu et de fraternité humaine.
Esprit de mission
À ce sujet, Mgr André Vingt-Trois tenait à préciser dans son journal diocésain, en l’an 2000: « Est-il plus sain pour l’intelligence des enfants de fantasmer sur les sorcières ou de connaître l’histoire des grands saints qui ont façonné notre patrimoine culturel ? » Des propos similaires à ceux de Mgr Hyppolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand et vice-président de la Conférence épiscopale et du Père Stanislas Lalanne, porte-parole de la Conférence des évêques de France. C’est ce à quoi nous allons nous employer pendant tous ce mois d’octobre jusqu’au 2 novembre. Les chrétiens doivent repartir à l’offensive. Reconquérir les esprits ! Regagner les consciences! Remplir les églises ! Affirmer sans complexe leur foi ! Avoir l’esprit missionnaire !
Cette exigence est nécessaire si nous voulons au nom de l’ici-haut et avec son aide, transformer positivement l’ici-bas. Des hommes d’Église, trop peu nombreux, se font entendre. C’est à nous de les soutenir et de se mettre à leur service. Halloween n’aura pas raison de nous, c’est nous qui aurons raison d’Halloween. En effet, l’anti-Être ne peut terrasser l’Être puisqu’il n’existe que grâce à lui. Dans un monde enténébré comme le nôtre, et dont Halloween représente la quintessence, tournons-nous vers la lumière de l’Espérance invaincue. Au nom du Christ souffrant et glorieux ! Dieu premier servi !
[2] Cnah: 73, bd du Cdt Charcot, 92200, Neuilly-sur-Seine. Venez consulter notre site Internet (http: //cnah.ifrance.com).
Arnaud Guyot-Jeannin - L’homme nouveau, no 1287 - 6 octobre 2002
14:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Imprimer |