Égypte - La liberté mise à mal (09/11/2011)
Même si l’Égypte est membre des Nations-Unies (ONU), cela ne l’empêche pas de faire piètre figure sur le plan du respect des droits de l’Homme. La liberté d’expression est mise à mal régulièrement et des blogueurs du Printemps arabe sont toujours derrière les barreaux. Bien entendu, cette situation affecte la liberté de religion pourtant garantie par l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme – document fondateur de l’ONU.
Malheureusement, l’Égypte n’est pas une exception. Plus de 15 % des membres de l’ONU bafouent les droits des chrétiens, soit par de la discrimination, soit par des arrestations et des tortures. En Égypte, c’est depuis le président Nasser (1952) que les discriminations se font sentir. Par exemple, pensons aux chrétiens qui doivent obtenir un permis pour bâtir une église, alors que les musulmans, eux peuvent installer leurs mosquées presque partout et sans le moindre permis; à ces autres chrétiens à qui des postes clés de l’administration ne sont jamais attribués; à ces filles chrétiennes à qui on veut faire porter le voile; ou encore à ces écolières non musulmanes qui doivent réciter des versets du Coran.
Il serait aisé de croire que seuls les chrétiens sont victimes de discriminations et de persécutions. Pourtant d’autres groupes sont visés, notamment les Baha’i, les Bédouins du Sinaï, les Soufis et les Nubiens.
Depuis que l’armée a dispersé de manière violente une manifestation des Coptes – à laquelle participaient aussi des musulmans – à Maspero (Caire), le 9 octobre dernier, les chrétiens ne se sentent plus en sécurité. (Rappelons que cette manifestation a fait 27 morts et plus de 200 blessés.)
Dans de telles circonstances, beaucoup veulent quitter le pays. D’ailleurs ils pourraient être des milliers à être déjà partis. L’exode des chrétiens du Moyen Orient se poursuit sans que l’Occident ne dise un mot.
La situation égyptienne ne s’explique pas par un conflit interreligieux. La plupart des événements violents des derniers mois ont pour source un conflit politique, un conflit de clans ou encore la circulation de fausses informations. Dans ces cas, la religion devient un prétexte pour mobiliser les groupes et provoquer des affrontements.
Il y a des zones de lumière parmi toutes ces difficultés. À titre d’exemple, cette église construite par des catholiques épaulés par des musulmans résidant dans le même village; ou ailleurs ces familles chrétiennes hébergeant d’autres familles ayant perdu leurs maisons qui ont été incendiées; ou encore ces musulmans et ces chrétiens s’alliant pour contrer les salafistes qui ne sont jamais bien loin.
De nouvelles écoles ouvrent et ce, aux différents groupes religieux pour qu’ainsi la méfiance tombe. Grandir ensemble, c’est souvent permettre à l’esprit de s’ouvrir et s’offrir un futur commun.Qu’attendent les Coptes de nous? Que nous cessions de nous taire et que nous dénoncions leur situation au niveau international pour que le monde sache, enfin, qu’ils ont besoin de notre soutien financier pour maintenir la vitalité de cette petite communauté de 250 000 catholiques coptes.
Par Marie-Claude Lalonde, novembre 2011
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