Des intégristes catholiques perturbent une célébration interreligieuse (16/11/2011)
C’est en tout cas ce que rapporte aujourd’hui le site de “La Vie”, en des termes fort connotés. Voici comment il écrit l’histoire:
“Une vingtaine de jeunes intégristes catholiques, chapelet au poing, ont fait irruption dimanche dans l'église Saint Denys de la Chapelle, à Paris (XVIIIe), lors d'une célébration interreligieuse organisée par la Famille franciscaine à l'occasion des 25 ans de la rencontre d'Assise.
Les perturbations dues à quelques intégristes catholiques, récitant leur chapelet à Saint Denys de la Chapelle, à la fin de la grande marche interreligieuse qui venait de traverser Paris, des Halles juqu’à Barbès, n'ont pas entamé la ferveur des quelque 500 pélerins issus de toutes les religions qui participaient ce dimanche 13 novembre à une célébration commune dans cette église du nord de Paris.
Assis aux premiers rangs, quelque vingt membres du Mouvement de la jeunesse catholique de France, proche de la Fraternité Saint Pie X et de Civitas (le mouvement d'extrême-droite qui s'oppose à la représentation de la pièce de Castelucci), ont commencé, dès le début de la rencontre, à hurler des slogans hostiles avant d'entonner une série de "Je vous salue Marie". Un tract résumait ainsi leur hostilité au dialogue interreligieux : "Assise, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois...". Ou encore : "Pie XI condamne les rencontres interreligieuses car les tenants de cette opinion repoussent du même coup la religion vraie et versent peu à peu dans le naturalisme et l'athéisme." Après quelques minutes d'hésitation, l'assemblée est venue les entourer, reprenant à tue-tête le chant spécialement écrit pour l'événement : "La force de l'esprit nous a poussés à la rencontre / Nous voilà réunis, témoins du feu au cœur du monde...".
Noyés sous le nombre, et surpris par la détermination des fidèles, les jeunes intégristes (des hommes et des femmes de 20 à 30 ans) ont d'abord accepté de se rendre au fond de l'église, continuant leur prière, sous le regard bienveillant d'un prêtre franciscain et d'un moine bouddhiste. Après moultes négociations, ils ont quitté les lieux une heure plus tard, sans heurts ni violences. "Cela ne pouvait pas se passer autrement", explique calmement Pascal Aude, un frère capucin, qui a passé beaucoup de temps à discuter avec les uns et les autres. "En tant qu'artisans du dialogue, il fallait que nous prenions le temps de leur parler et de les écouter. Nous ne les avons certainement pas convaincus, eux non plus d'ailleurs, mais une rencontre a tout de même pu avoir lieu. Et cela leur a permis de partir la tête haute."
Organisée par le Comité interreligieux de la famille franciscaine, avec le soutien de nombreux partenaires, cette célébration cloturait trois jours de réflexion commune, rassemblant des musulmans, des juifs, des bouddhistes, des hindouistes, des sikhs et des chrétiens. Tous attachés à la figure de Saint François d’Assise “ Ici: Des intégristes catholiques perturbent une célébration interreligieuse
Mais quel était l’objet de cette célébration commune ? s’il s’agissait de prier ensemble pour clore une rencontre interreligieuse, cette initiative, loin d’illustrer le véritable esprit d’Assise, y contrevenait tout simplement. Il n’est pas possible d’invoquer ensemble et à la fois le Dieu du Credo catholique, Allah ou le divin qui est dans l’éther. Les chrétiens de l’antiquité romaine ont payé de leur vie le refus de sacrifier à un tel syncrétisme, qui ne fait pas partie non plus du message de saint François d’Assise. Les autorités franciscaines et diocésaines devraient y être attentives.
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