Fête du Roi : le « Te Deum laïc » au Parlement (17/11/2011)

Ch. Laporte jubile dans la Libre de ce 16 novembre : « on ne saurait jamais assez rendre grâce à Herman De Croo et Armand De Decker, alors présidents de la Chambre et du Sénat, d’avoir imaginé à l’entame du XXIe siècle une version civile de la Fête du Roi, à côté du Te Deum désormais organisé par l’Eglise de Bruxelles (mais toujours très suivi). » Le fameux chroniqueur de l’ex-journal catholique est fidèle à lui-même, puis qu’il y a dix ans, alors qu’il était alors membre de la rédaction du « Soir »,  il annonçait triomphalement : « La fête du roi, laïque et citoyenne, se déplace au Parlement » (« Soir » du 15 novembre 2001).

La majorité laïque voulait à l’époque la suppression du Te Deum. Elle n’y parvint pas pour celui du 21 juillet (la famille royale, les corps constitués, le corps diplomatique et le public sont toujours fidèles à ce rendez-vous de la Fête nationale).  Ils ne parvinrent pas à effacer celui du 15 novembre (Fête du Roi), uniquement à le privatiser : l’invitation n’émane plus du Ministère de l’Intérieur, mais de l’Eglise en Belgique (et non « de Bruxelles » !). Grâce à la fidélité de la famille royale (hier, aux côtés des trois couples princiers, la Reine Fabiola était encore présente, vaillante sur sa canne malgré sa santé quelque peu chancelante), du corps diplomatique et de membres des corps constitués (qui assistent à titre privé, mais en corps), la cérémonie a toujours lieu, même si l’homélie de Mgr Léonard était plutôt banale (cf billet de Belgicatho).

Pour en revenir au Te Deum laïque au Parlement (consacré cette année au thème du bénévolat), il est étonnant que Laporte n’ait pas cité cet autre passage du discours (creux et d’un français douteux) de son ami anticlérical André Flahaut, président de la Chambre : « Nous sommes loin des dames de charité, des bonnes soeurs (sic !) dans les orphelinats d’antan, du paternalisme, de l’amateurisme auxquels il n’est pas question de jeter la pierre, mais seulement de considérer l’évolution sociétale et les glissements qu’elle génère. Certaines institutions structurantes de l’engagement collectif ont vu se diluer leurs soutiens historiques : les églises, les partis politiques ont perdu une bonne part de l’action militante. »

Laporte ne pipe mot du beau discours (pour une fois, car  la Fête du Roi au Parlement est souvent une punition avec ses trois discours officiels avec variations et répétitions sur le même thème) du Premier ministre. Yves Leterme charma son auditoire en citant la « chanson pour l’Auvergnat » de Georges Brassens et l’amusa en prévenant : « N’ayez pas peur, je n’essaierai pas de la chanter. » !

Surtout, comme en écho au discours du Saint-Père adressé aux bénévoles catholiques  (cf Belgicatho du 12 novembre), il cita en préambule la phrase de Saint Jean : « Petits enfants, n’aimons pas en parole ni de langue, mais en action et vérité. » et se référa aussi au professeur Yves Zoberman, qui dans son récent livre « Une histoire du chômage » déclare que les ordres mendiants créés au 13ème siècle par saint Dominique et saint François, constituent la première aide organisée pour les pauvres.

Merci, Monsieur le Premier ministre ! Et vive le Roi !

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