Catholique à la sauce pluraliste (08/12/2011)

Selon Christian Laporte, dans la « Libre » d’aujourd’hui l’université flamande de Leuven« » entend bien se distancer des autorités ecclésiales qui seront toujours les bienvenues mais évidemment pas ou plutôt plus dans un rôle de belle-mère ».

Et le journaliste précise : « Ce n’est que quelques jours avant Noël que le Pouvoir organisateur (PO) de la KU Leuven prendra définitivement position sur le fait de maintenir ou non le K (atholieke) dans sa dénomination au terme d’un long débat interne. Il ne fait cependant plus de doute que les autorités de l’université flamande opteront pour son maintien même si en version internationale, ce ne sera plus que la "University of Leuven". La précision est utile car d’aucuns croient toujours que l’université est pontificale, ce qu’elle n’a jamais été. Et en même temps, ces mêmes autorités devraient emprunter la voie déjà suivie jadis à l’UCL : si l’archevêque de Malines-Bruxelles restera membre du PO en sa qualité de Grand chancelier, ce ne sera plus qu’un titre honorifique. Et le PO ne le gardera plus comme président, ce poste devant revenir à un laïc. ./...

Comme l’a expliqué le recteur de la KU Leuven, Mark Waer, à "Veto", le magazine estudiantin louvaniste, la solution de compromis apparaîtra sans doute comme une "tjevenoplossing"; entendez : une solution de calotins un brin torsiveux pour ne pas dire jésuites mais elle aura le mérite de respecter à la fois la tradition et de montrer en même temps l’ouverture de l’université louvaniste à tous les grands courants de pensée mondiaux. Traduisons : Leuven ne renoncera pas à l’approche personnaliste et humaniste chrétienne tout en cultivant un pluralisme et une diversité de pensée de bon aloi mais l’Alma Mater entend bien se distancer des autorités ecclésiales qui seront toujours les bienvenues mais évidemment pas ou plutôt plus dans un rôle de belle-mère. Mark Waer ne veut cependant pas laisser penser que ce serait parfois encore le cas : la hiérarchie ecclésiale n’a pas eu le dernier mot dans le dossier de la scission, tout au contraire. Dans les années 1960 et par la suite, le cardinal Suenens s’est même désintéressé du dossier à la grande colère de feu Mgr Massaux. Et ce n’est pas un secret d’Eglise de rappeler que le cardinal Danneels laissa une très grande autonomie tant à la KUL qu’à l’UCL. Davantage encore, les autorités de la KU Leuven "plancheront" aussi sur le cours obligatoire de religion ou de sciences religieuses actuel; il devrait faire place à un cours où les étudiants pourront découvrir les autres conceptions philosophico-religieuses ».

La question est de savoir si tout et n’importe qui faisant ce qui lui plait peut ainsi se décerner à lui-même le label de « catholique ». Un vrai problème ecclésial celui-là, où la responsabilité des évêques est, en conscience, engagée. Affaire à suivre.

 

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