Le Saint Suaire de Turin n'est pas un faux (15/12/2011)

sindovolto.jpgVatican Insider (La Stampa.it) a mis en ligne hier un article rendant compte des recherches menées par l'institut scientifique italien ENEA sur le Saint Suaire. Nous vous en donnons la traduction ci-dessous en vous priant d'excuser certaines approximations de cette traduction et de vous reporter à l'article en italien et à l'étude scientifique dont il rend compte.

"Le Saint Suaire n’est pas un faux

« Enea » a procédé à de nouvelles recherches sur le Saint Suaire conservé à Turin
Marco Tosatti
Rome

Enea, l'Agence Nationale pour les Nouvelles Technologies, l'Energie et le développement économique durable, a publié un rapport portant sur cinq ans d'expériences menées dans le centre ENEA de Frascati sur la «coloration similaire à celle du linceul de tissus en lin obtenue par rayonnement ultraviolet ». Pour faire simple: on a essayé de comprendre comment s’est imprimée sur la toile de lin du Suaire de Turin cette image si particulière qui en constitue tout l’attrait, et de résoudre la question la plus importante et la plus radicale : «identifier les processus physiques et chimiques qui peuvent produire une coloration similaire à celle du Saint Suaire ».

Dans l'article en lien (http://opac.bologna.enea.it:8991/RT/2011/2011_14_ENEA.pdf), on trouve exposé le processus de la recherche. Les scientifiques (Di Lazzaro, Murra, Santoni, Nichelatti et Baldachini) partent du dernier (et seul) examen complet mené en interdisciplinarité du linge, achevé en 1978 par l'équipe de scientifiques américains du STURP (Shroud of Turin Research Project). Une base de départ dont, trop souvent, ceux qui écrivent et discutent du Saint Suaire préfèrent ne pas tenir compte, en dépit de l’évidence des données vérifiées par un contrôle serré et approuvées par d'autres scientifiques de manière objective et indépendante.

Le rapport de l'Enea, avec beaucoup de fair-play, presque «en passant», dément très clairement, l'hypothèse selon laquelle le Suaire de Turin pourrait être l'œuvre d'un faussaire médiéval. Cette hypothèse a été soutenue, malgré de nombreux arguments de poids, au terme de mesures – discutées et sans doute biaisées – effectuées au carbone14. La fiabilité de ce test s’est révélée très fragile, non seulement en raison des difficultés objectives (les risques de contamination du tissu lors d’on ne sait quelle partie de sa trajectoire historique sont très élevés), mais aussi en raison d’erreurs de calcul factuelles avérées, et de l'impossibilité d'obtenir les vérifications nécessaires des "données brutes" des laboratoires, en dépit de demandes répétées. Omission qui, à elle seule, peut jeter l’ombre d’un doute assez pesant sur l'exactitude scientifique de cet épisode.

Le rapport note: «La double image (avant et arrière) d'un homme flagellé et crucifié, à peine visible sur la toile de lin du Suaire de Turin a de nombreuses caractéristiques physiques et chimiques qui le rendent si particulier qu’il est actuellement impossible d'obtenir en laboratoire une coloration qui lui soit identique dans toutes ses composantes, ainsi qu’il en a été fait état dans de nombreux articles listés dans les références. Cette incapacité à reproduire (et donc à falsifier) ​​l'image du Suaire empêche de formuler une hypothèse fiable sur le mécanisme de formation de l'impression. En fait, aujourd'hui, la science n'est pas encore en mesure d'expliquer comment l'image du corps s’est formée sur le Saint Suaire.

Pour se justifier en partie, les scientifiques se plaignent de l'impossibilité d'effectuer des mesures directes sur le tissu du Suaire. En fait, la dernière analyse expérimentale in situ des propriétés physiques et chimiques de l'image corporelle du Saint Suaire a été faite en 1978 par un groupe de 31 scientifiques sous l'égide du « Shroud of Turin Research Project, Inc » (STURP). Les scientifiques utilisèrent un équipement d’avant-garde pour l'époque, mis à disposition par plusieurs fabricants équivalant à un montant de deux millions et demi de dollars, et firent un certain nombre de mesures non destructives en recourant à la spectroscopie à l’infrarouge, visible et ultraviolet, à la fluorescence aux rayons X , à la thermographie et à la pyrolyse, à la spectrométrie de masse, à l'analyse micro-Raman, à la photographie en transmission, microscopie, prélèvement de fibres et tests microchimiques.

Les analyses effectuée sur le Saint Suaire n'ont pas trouvé de quantités significatives de pigments (colorants, vernis) ou de traces de dessins. Sur la base de résultats de plusieurs dizaines de mesures effectuées, les chercheurs du STURP ont conclu que l'image du corps n’est ni peinte ni imprimée, ni obtenue par un procédé recourant à la chaleur. En outre, la coloration de l'image se trouve sur la partie la plus externe et la plus superficielle des fibrilles constituant le fil du tissu de lin; des mesures récentes effectuées sur des fragments du tissu du Suaire démontrent que l'épaisseur de la coloration est extrêmement mince, s'élevant à environ 200 nm = 200/1000000000 d'un mètre, soit un cinquième d’un millième de millimètre, correspondant à l'épaisseur de ce que l’on appelle la paroi cellulaire primaire d’une seule fibrille de lin. Rappelons qu’un seul fil de lin est composé d'environ 200 fibrilles.

Les autres informations importantes découlant des résultats des mesures effectuées par le STURP sont les suivantes: le sang est humain, et il n'y a aucune image en dessous des taches de sang ; le dégradé de la coloration contient des informations tridimensionnelles du corps; les fibres colorées (par l’image) sont plus fragiles que les fibres non colorées, la coloration superficielle des fibrilles de l'image provient d'un processus inconnu qui a causé l'oxydation, la déshydratation et la conjugaison de la structure de la cellulose du lin.  « En d'autres termes, la coloration est le résultat d'un processus de vieillissement accéléré du lin. »

Comme déjà mentionné, jusqu'à présent, toutes les tentatives pour reproduire sur le tissu une image présentant des caractéristiques similaires ont échoué. Certains chercheurs ont obtenu des images ayant une apparence similaire à l'image du Saint Suaire, mais personne n'a jamais été capable de reproduire simultanément toutes les caractéristiques microscopiques et macroscopiques. "En ce sens, l'origine de l'image du Suaire est encore inconnue. Cela semble être le noyau central de ce qu’on appelle le « mystère du Saint Suaire » : indépendamment de l’âge du linge du Suaire, qu’il soit médiéval (1260 - 1390) comme il ressort de la datation controversée au carbone14, ou plus âgé, comme il résulte d'autres enquêtes, et indépendamment de la portée réelle de documents historiques controversés sur l'existence du Saint Suaire dans les années précédant 1260, la question la plus importante, la « question des questions » reste la même: comment l'image du corps s’est-elle produite sur le Saint Suaire »?

Il y a deux possibilités, écrivent les scientifiques, sur la façon dont le linge du Saint Suaire a été placé autour du cadavre : placé au-dessus et en dessous (pas complètement en contact avec l'ensemble du corps raidi par la rigidité cadavérique) ou appliqué sur le corps et lié de manière à avoir un contact avec presque toute la surface du corps.

"La première façon est confirmée par le fait qu'il ya une relation précise entre l'intensité (la nuance) de l'image et la distance entre le corps et le tissu. En outre, l'image est également présente dans les zones du corps qui ne sont pas en contact avec le tissu, comme, par exemple, immédiatement au-dessus et en dessous des mains, et autour de la pointe du nez. Le deuxième mode est moins probable, car on constate l’absence de déformations géométriques typiques d'un corps tridimensionnel reporté sur un drap à deux dimensions ne sont pas constatables. Par ailleurs, il n’y a pas d'empreinte des flancs du corps. Par conséquent, nous pouvons déduire que l'image ne s’est pas formée au contact du linge avec le corps. "

C'est justement cette observation, « couplée avec la superficialité extrême de la coloration et l’absence de pigments » qui « rend extrêmement peu probable la possibilité d'obtenir une image semblable à celle du linceul grâce à des réactions chimiques obtenues par contact, que ce soit dans un laboratoire moderne ou, à plus forte raison, du fait d’un hypothétique faussaire médiéval. » Sous les taches de sang il n'y a pas d'image. Cela signifie que les traces de sang se sont déposées avant l'image. Ainsi, l'image s’est formée à un moment postérieur à la déposition du cadavre. En outre, toutes les taches de sang ont des contours bien définis, sans bavures ; on peut donc supposer que le cadavre n’a pas été ôté du drap. « Il n’y a pas de signes de putréfaction au niveau des orifices, telles qu’elles surviennent environ 40 heures après le décès. Par conséquent, l'image ne dépend pas de gaz de la putréfaction et le cadavre n’est pas resté dans le linge plus de deux jours. »

Une des hypothèses relatives à la formation de l'image était celle d'une forme d'énergie électromagnétique (comme un flash de lumière à courte longueur d'onde), ce qui pourrait avoir les propriétés requises pour reproduire les caractéristiques de l'image du Suaire, comme la superficialité de la coloration, le dégradé de la coloration, l'image même dans les zones du corps qui ne sont pas en contact avec le tissu et l'absence de pigments sur le drap.

Les premières tentatives pour reproduire le visage du Suaire par des radiations ont utilisé un laser CO2 qui ont produit une image sur une toile de lin semblable à l'échelle macroscopique. Cependant, l'analyse microscopique a mis en évidence une coloration trop profonde et de nombreux fils de lin ont été brûlés, ce qui constitue des caractéristiques incompatibles avec l'image du Suaire. Au lieu de cela, les résultats de l'ENEA « montrent qu'un éclair très bref et intense d’un rayon VUV directionnel réussit à colorer instantanément une tissu de lin de façon à reproduire de nombreuses caractéristiques propres à l'image du Suaire de Turin, y compris les nuances de couleur, la couleur de la surface des fibrilles les plus externes de la trame du lin, ainsi que l'absence de fluorescence. » Cependant, les scientifiques de l’ENEA avertissent : « il convient de noter que la puissance totale du rayonnement VUV nécessaire pour colorer instantanément la surface d’un linge correspondant à un corps humain de taille moyenne (la surface corporelle étant égale à 2000 MW/cm2 17 000 cm2 = 34 000 mille milliards de watts) rend aujourd'hui impossible la reproduction de l'image entière du Suaire en utilisant un laser à excimère unique, parce que cette puissance ne peut être produite par aucune source de lumière VUV fabriquée à ce jour (les plus puissants qu’on trouve sur le marché atteignent quelques milliards de watts ). »

Ainsi, l’image du Saint-Suaire « présente quelques caractéristiques que nous ne sommes pas encore parvenus à reproduire, - nous l’admettons - par exemple, le dégradé de l'image dû à une concentration variable de fibrilles de coloration jaune en alternance avec des fibrilles sans coloration. » Il ils avertissent: « Nous n’en sommes pas arrivés à la conclusion, nous en sommes à assembler les pièces d'un puzzle scientifique complexe et fascinant. » L'énigme de l’origine de l'image du Saint Suaire de Turin reste encore « un défi à l'intelligence », comme l’avait dit Jean-Paul II.

09:44 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |