Un conte de noël ? (27/12/2011)

Christ au Zodiaque.jpgJésus est-il vraiment né le 25 décembre ? Il semblerait que oui d’après les études du professeur Shemarjahu Talmon, de l’Université hébraïque de Jérusalem.

Ce professeur est parti d’un passage de l’évangile de Luc (1, 5-13) dans lequel il est dit qu’il y eut, aux jours d’Hérode, roi de Judée, un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d’Abìa, marié à Elisabeth et il advint « comme il remplissait devant Dieu les fonctions sacerdotales au tour de sa classe qu’il fut, suivant la coutume sacerdotale, désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y brûler l’encens » ; un ange lui apparut alors et lui prophétisa la naissance d’un fils, qui serait appelé du nom de Jean (le Baptiste).

Dans l’antique Israël, ceux qui appartenaient à la caste sacerdotale étaient répartis en 24 groupes qui, alternant dans un ordre immuable, devaient assurer le service liturgique au temple pendant une semaine, de samedi à samedi, deux fois par an. La classe de Zacharie, celle d’Abìa, était la huitième dans la liste officielle.

 

En s’appuyant sur le calendrier de la communauté essénienne de Qumrân, le professeur Talmon a reconstitué les « roulements », dont le second tombait à la fin de septembre. Les anciennes Eglises d’Orient célèbrent, en effet, la conception de Jean entre le 23 et le 25 septembre. Selon l’évangéliste Luc, l’annonciation de l’ange Gabriel à Marie est survenue le sixième mois après la conception de Jean (Lc, 1, 26).

Les liturgies orientales et occidentales s’accordent sur l’identification de cette date au 31 du mois d’Adar, qui correspond à notre 25 mars, date à laquelle l’Eglise célèbre en effet l’annonce de l’ange et la conception de Jésus. La date de la naissance, par conséquent, devrait se situer 9 mois plus tard, soit le 25 décembre.

Toutefois, les études du professeur Talmon n’ont pas fait taire les voix qui soutiennent que cette date n’est pas fondée, car elle s’oppose au récit évangélique de Luc qui parle des bergers passant la nuit en plein air, évoquant un contexte plus printanier qu’hivernal.

Mais à ce propos, les règles relatives à la pureté des races typiques de l’hébraïsme ont été évoquées, rappelant d’anciens traités dans lesquels on distinguait trois types de troupeaux : ceux composés uniquement de brebis à laine blanche, considérées comme pures et qui après les pâturages pouvaient rentrer dans la bergerie de la ville ; ceux composés de brebis à laine en partie blanche et en partie noire, qui pouvaient rentrer le soir au bercail mais obligatoirement en dehors de la ville ; ceux composés de brebis à laine noire, jugées impures, qui ne pouvaient rentrer ni en ville ni dans la bergerie, devant donc rester toujours dehors avec leurs bergers, à quasiment toutes les périodes de l’année.

L’Evangile pourrait donc se référer à des troupeaux de brebis noires qui devaient forcément rester dehors. Luc, en outre, rappelle que les bergers faisaient des tours de garde, ce qui indiquerait une nuit longue et froide, appropriée au contexte hivernal.

C’est justement la nuit que se déroule la Messe la plus traditionnelle de Noël, celle de minuit, qui rappelle l’usage établi à Rome des trois Eucharisties célébrées par le pape pour cette fête, dont la première commençait autour de notre minuit, dans la basilique Sainte Marie Majeure où, selon la tradition, se trouvent les reliques de la mangeoire dans laquelle a été déposé l’Enfant Jésus. Le souverain pontife célébrait ensuite la messe pour la communauté grecque dans l’église Sant’Anastasia, peut-être en souvenir de l’« Anastasis », la résurrection ; c’était la célébration qui aujourd’hui dans le Missel figure comme Messe de l’aurore. Enfin, la troisième Messe était celle que nous appelons « du jour », que le pape célébrait à Saint-Pierre, à l’extérieur des murs romains, pour ceux qui vivaient de l’autre côté de la porte, essentiellement la population rurale. »

Sources/références : Site sur la culture catholique (italien), "Le Jour du Seigneur" (question à un prêtre)

Tout le dossier ici, sur le site d’Aleteia :Tout lire

Cqfd…  mais est-ce que les Pères de l’Eglise, si attentifs au texte de la sainte Ecriture, ont jamais excipé de ce genre d’argument basé sur le comput d’un calendrier essénien ? Et s’il était aussi évident, pourquoi donc les chrétiens auraient-ils attendu la fin du quatrième siècle pour fixer la célébration de la naissance de Jésus au solstice d’hiver, où selon la politique évangélisatrice de l’Eglise à l’époque, elle christianise la fête païenne du Sol invictus qui saluait la montée du soleil à l’horizon des jours ?  Car, comme on le chante encore aujourd’hui, le Christ est le seul soleil qui ne connaisse pas de déclin, étoile toujours brillante, soleil né de l’étoile (« sol occasum nesciens, stella semper rutilans, sol de stella ») .

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