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BOKO HARAM EST-IL VRAIMENT DERRIERE LE CHAOS NIGERIAN?

La question peut paraître incongrue, mais elle est posée par l'une des meilleures spécialistes américaines du Nigeria. Jean Herskovits, professeur à l'université de New York, a publié hier un article dans le New York Times intitulé Au Nigeria, Boko Haram n'est pas le problème: "Les gouvernements et les journaux du monde entier ont attribué les attentats horribles du jour de Noël contre des églises au Nigeria à Boko Haram - un groupe obscur couramment décrit comme une organisation extrémiste islamiste basée dans le nord-est du Nigeria. En effet, depuis l'accession au pouvoir en mai du président Goodluck Jonathan, un chrétien du delta du Niger, Boko Haram a été blâmé pour pratiquement chaque flambée de violence au Nigeria. Mais les médias et les décideurs américains sont à la poursuite d'une menace insaisissable et mal définie: il n'y a aucune preuve que, bien organisé, un groupe terroriste idéologiquement cohérent appelé Boko Haram existe encore aujourd'hui. Les preuves suggèrent au contraire que, tandis que le noyau originel du groupe reste actif, des bandes criminelles ont adopté le nom de Boko Haram pour revendiquer la responsabilité des attaques quand cela les arrange". Et, en parlant de la menace faite aux chrétiens de quitter le pays sous trois jours: "Quelqu'un qui prétend être un porte-parole de Boko Haram - avec un nom que personne ne reconnaît et que personne n'a été en mesure d'identifier ou de rencontrer - a proféré des menaces et des déclarations affirmant la responsabilité des attaques. Remarquablement, le gouvernement nigérian et les médias internationaux ont tout simplement accepté ce qu'il dit". Le reste de l'article invite à y regarder de plus près du côté du pouvoir nigérian actuel.