L'homme va-t-il devenir un "humanoïde incassable" ? (10/01/2012)

La synthèse de presse de bioéthique (genethique.org) s'interroge : "Transhumanisme, qu'allons-nous faire de nous" :

"Le 6 janvier 2012, le quotidien La Croix s'est interrogé de la façon suivante : "Comment accueillir les fruits de la créativité scientifique sans que l'homme finisse par se perdre?" Le journal explicite les dangers du courant de pensée transhumaniste.

L'idéologie transhumaniste, qui a émergé aux Etats-Unis dans les années 1980, souhaite "un nouvel homme devenu oeuvre de lui-même, l'outil et l'agent de sa propre transformation". Elle vise un dépassement de l'espèce humaine vers une "cyberhumanité", le but étant de vaincre à jamais la maladie, la vieillesse, voire la mort. En effet, niant les fondements du vivant, certains vont jusqu'à  revendiquer, grâce aux sciences et techniques, la conquête de l'immortalité.

Représenté notamment par l'Association internationale de transhumanisme (World transhumanism association, WTA), présidée par le philosophe suédois Nick Böstrom de l'Université d'Oxford, ce courant de pensée est très à la mode chez les scientifiques, souvent membres d'organismes officiels aux USA, ou encore chez les philosophes, mathématiciens et informaticiens, de chez Google par exemple.

La volonté première des transhumanistes est d'améliorer radicalement la condition humaine grâce aux nouvelles technologies, ils prônent pour cela un remodelage complet du corps humain par des greffes et prothèses, des implants électroniques, etc. Cet homme "augmenté", hybride, aurait alors des capacités physiques, émotionnelles, sensorielles, cognitives très améliorées. Selon Tugdual Derville, de l'Alliance Vita, "ils entendent donc fabriquer un humanoïde incassable, éternel et omniscient. Terrible rupture ontologique, reléguant l'humain basique à l'animalité".

Compte-tenu des recherches en cours, cet objectif de l'homme-machine n'appartient plus complètement à la science-fiction. Certains soulignent l'impératif d'une prise de conscience que le "progrès n'est pas une fin en soi""

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