La semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier) (20/01/2012)

Sur son blog, le chanoine Eric de Beukelaer, Doyen de Liège-rive gauche, explique son approche de l’œcuménisme. Extraits :

« (…) Des siècles durant, catholiques, orthodoxes et protestants se sont forgés une identité par opposition à l’autre (…). Depuis près de cent ans, le mouvement œcuménique renverse cette tendance (…mais il)  bute cependant aujourd’hui sur des obstacles d’ordre dogmatique et disciplinaire : sens des sacrements, culte marial, communion des saints, rôle du pape, critères d’accès aux ministères ordonnés, etc. Je ne vois pas comment ces divergences théologiques pourraient être surmontées – du moins pour l’instant. Pour ne pas faire du surplace, l’élan œcuménique est donc invité à également explorer d’autres chemins (…)

Je ne prône pas un syncrétisme qui créerait l’unité chrétienne sous la forme d’un melting pot, empruntant quelque chose à chaque tradition. Il s’agit plutôt pour chaque baptisé de se mettre en condition d’accueil et d’émerveillement devant d’autres réalités chrétiennes et de se laisser ainsi convertir par ce que l’Esprit y révèle. En tant que catholique romain, je crois que la plénitude de l’Esprit subsiste dans mon Église, mais cela ne signifie pas que pareille plénitude y soit toujours à l’œuvre. En scrutant avec discernement la vie des autres Églises et communautés chrétiennes, je pourrais fort bien découvrir de vastes trésors spirituels que le poids des habitudes ou du péché a fait oublier au catholique que je suis.(…).

Concrètement? Chacune des trois grandes traditions chrétiennes met davantage en relief certains aspects de la vie en Esprit. A nous de les découvrir et d’en tirer les leçons qui s’imposent (…)Appliquons le discernement œcuménique à notre situation concrète de catholiques occidentaux. Je trouve que – trop souvent – nous nous épuisons dans un débat sur les structures. Combien de fois est-ce que je n’entends pas dire : « je rêve d’une Eglise plus démocratique ? ou – au contraire – plus centralisée autour de Rome » ? A cela, je réponds : « Je rêve d’une Eglise où tout baptisé se sent acteur de l’Evangile, où les laïcs prient en famille, partagent la Parole de Dieu, demandent à leur clergé : parlez-nous de Dieu… et où ce clergé répond à cette légitime demande ». La fréquentation de nos frères protestants nous rappelle que toute vie chrétienne trouve sa source dans la rencontre spirituelle avec le Ressuscité, aidé en cela par la rumination de l’Ecriture sainte. La rencontre de nos frères orthodoxes nous enseigne que pareille expérience conduit à la célébration et à l’adoration du Dieu trois fois saint. Avec les protestants, apprenons donc à d’abord « rechercher le Royaume de Dieu et sa justice » (Matthieu 6, 33) ; avec les orthodoxes « poussés par l’Esprit, crions vers le Père en l’appelant : Abba! » (Romains 8, 15) et ceci avec notre corps, cœur et esprit. Bref, en écoutant ce que l’Esprit dit à nos frères protestants et orthodoxes, peut-être découvrirons-nous mieux ce que l’unique Esprit murmure en ce début de XXIe siècle, aux catholiques occidentaux que nous sommes. « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises »  (Apocalypse, 2, 11).

 Tout le « post » ici : Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens: « Ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse, 2, 11)

 

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