Que reste-t-il du printemps arabe ? (07/02/2012)

Une question posée par Carline Gourdin dans la Libre d’aujourd’hui, en prélude à une émission thématique diffusée ce soir su la chaîne télévisée «  Arte ». Extraits :

 « Un documentaire fouillé revient sur les révolutions en Tunisie, en Egypte, au Yémen, en Libye et en Syrie. Moment fort d’une Thema passionnante. Arte, 20 h 35.

Un an après le printemps arabe, quatre documentaristes allemands reviennent en Egypte, en Tunisie, en Libye, au Yémen et en Syrie. Dans un récit éclaté mais qui ne manque pas de lisibilité, Susanne Sterzenbach, Alexander Stenzel, Stephan Buchen et Lourdes Picareta passent sans cesse d’un pays à l’autre, d’une révolution à l’autre. Avec pour objectif affiché de dresser un bilan nuancé des causes et des répercussions de ces insurrections populaires.(…)

Pour compléter le témoignage des uns et des autres, et apporter une analyse pertinente, les auteurs ont également convoqué des politologues, des journalistes, des spécialistes du Moyen-Orient. Une analyse qui sera prolongée à 22h05 dans un débat (…)

Plus d’un an après l’immolation par le feu d’un jeune Tunisien en décembre 2010, qui marque le début des soulèvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la démocratie est loin d’avoir triomphé dans ces pays. Sans parler de la Syrie, où la répression sanglante ordonnée par le président Bachar al-Assad se poursuit, malgré la présence des observateurs de la Ligue arabe et la protestation des pays occidentaux.

En Tunisie, la victoire du parti Ennahdha aux élections législatives soulève des inquiétudes (…). En Egypte, ceux qui aspirent à la liberté accueillent avec scepticisme le résultat des premières phases des élections, qui laissent entrevoir la victoire des islamistes radicaux. (…). Les auteurs font également remarquer que les tensions confessionnelles, entre musulmans et coptes, se sont intensifiées dans l’Egypte postrévolutionnaire.

En Libye, en attendant les élections de l’été 2012, la menace d’une guerre civile revient. Et au Yémen, les manifestations et les affrontements entre les clans tribaux se poursuivent.

A noter qu’à la suite de ce sujet fouillé et du débat animé par Thomas Kausch, Arte rediffuse un "Dessous des cartes" sur les mondes arabes (à 22h35), dans lequel Jean-Christophe Victor expose la géométrie variable de la péninsule arabique et des pays méditerranéens traversés par cette vague de soulèvements.  Voir ici : Que reste-t-il du printemps arabe ?

La démocratie, comme concept idéologique de l’Occident sécularisé, est loin d’être universellement admise et, s’agissant du monde arabe, il vaudrait mieux parler d’aspirations économiques et sociales de peuples jeunes à une affirmation de soi. Celle-ci cherche sa cohérence dans les valeurs séculaires de l’Islam, sans grand rapport avec le nationalisme tiers-mondiste, un sous-produit des idéologies du "premier" monde,  qui a marqué la décolonisation au siècle dernier.  

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