Une croissance spectaculaire de l'Eglise catholique au Nord-Est de l’Inde (11/02/2012)

ROME, vendredi 10 février 2012 (ZENIT.org) – A l’extrême nord-est de l’Inde, où les religions traditionnelles maintiennent dans la peur, l’Eglise catholique enregistre en moyenne 10 000 baptêmes par an, malgré la loi anti-conversion. (…) Mark Riedemann a interrogé Mgr John Thomas Kattrukudiyil, évêque d’Itanagar, la capitale de l’état d’Arunachal Pradesh, pour l’émission télévisée hebdomadaire « Là où Dieu pleure », du Réseau catholique de radio et de télévision (Catholic Radio and Television Network, CRTN), en collaboration avec l’association internationale de l’ « Aide à l’Eglise en Détresse » (AED).

Mark Riedemann  - Depuis les années 70, l’Eglise catholique a explosé dans la région nord-est de l’Inde, atteignant aujourd’hui un chiffre un peu inférieur à 200 000. A quoi peut-on attribuer ce développement spectaculaire de la foi catholique ?

Mgr Kattrukudiyil - C’est un phénomène qui a surpris l’Eglise, le gouvernement, tout le monde. La première raison que je pourrais donner, c’est le désir qu’ont eu les jeunes de l’Arunachal Pradesh de bénéficier des activités caritatives des missionnaires chrétiens. Ils voyaient les bonnes œuvres des missionnaires et, comme les missionnaires n’étaient pas autorisés dans l’Arunacha Pradesh, ils se sont dit :  « Et bien, sortons et allons les inviter ». De fil en aiguille, ils ont été baptisés et ils sont devenus chrétiens, catholiques.(…)

Parlez-nous de cette croissance extraordinaire si l’on réalise que, dans l’Arunachal Pradesh, et dans les autres Etats du nord-est de l’Inde, il y a une loi anti-conversion. Qu’est-ce que cette loi anti-conversion et comment en est-on arrivé là ?

Cette loi anti-conversion n’existe pas seulement dans le nord-est comme dans l’Arunachal Pradesh, mais dans d’autres Etats aussi comme l’Orissa et le Pradesh. Comment en est-on arrivé là ? Cette loi repose sur la crainte, chez une partie de la population hindoue, que le christianisme se répande dans toute l’Inde. C’est une crainte infondée, mais peut-être est-elle utilisée comme un argument politique pour arriver au pouvoir. Il y a des Hindous qui attisent les sentiments de la majorité hindoue en disant qu’ils sont en danger, dans l’idée de rassembler tous les Hindous sous un appareil politique unique, et en faire un pouvoir politique (…)

En l’absence de prêtres, ce sont les laïcs qui ont commencé l’évangélisation dans l’Arunachal Pradesh ?

Oui, surtout les femmes. Un prêtre avait construit une mission aux portes de l’Arunachal Pradesh, près de la place du marché. Il a rencontré quelques femmes de l’Arunachal et les a invitées dans sa mission. Ces gens étaient tellement heureux d’avoir quelqu’un à qui parler ! Pendant que les femmes faisaient leur commerce au marché, le prêtre bavardait avec elles et il a appris quelques mots dans leur langue. Elles lui ont fait confiance. Il leur a ensuite expliqué sa foi. Elles ont accepté et beaucoup d’entre elles se sont fait baptiser avant de retourner dans leur village. Il leur dit aussi que leurs enfants pouvaient venir apprendre à lire. Alors elles ont amené leurs enfants à la mission, et il les a accueillis dans des écoles. Finalement, la mission est devenue un centre de préparation au baptême. Beaucoup disaient : « Je vais à Harmuti me faire baptiser », ils y allaient, y restaient un jour ou deux, étaient baptisés et retournaient dans leur village.

Quel est l’apport le plus important de l’Eglise catholique dans l’Arunachal Pradesh ?

Le gouvernement et la population tribale nous acceptent à cause de notre contribution dans le domaine de l’éducation. Tout le monde sait que toute la région du nord-est doit beaucoup aux missionnaires, parce qu’un grand pourcentage de la population instruite est passée par nos écoles

En fait, beaucoup de ceux qui accèdent aujourd’hui à des postes de dirigeants sont passés par ces écoles catholiques ?

Parmi ceux qui ont initié cette loi anti-conversion, nombreux sont ceux qui ont leurs enfants ou leurs petits-enfants dans des écoles catholiques. Ils disent : « Oui, oui, c’est bien que les missionnaires aient des écoles pour nous, mais pas pour les pauvres, parce qu’ils pourraient se convertir ». Ils veulent maintenir les pauvres dans l’ignorance. Ils veulent uniquement utiliser les équipements de l’Eglise pour eux. (…)  Ici : Inde: croissance spectaculaire de l'Eglise dans l'Arunachal Pradesh

Fondé sur l’espérance pour la destinée de l’homme, le christianisme offre à la personne humaine une alternative raisonnable et séduisante au pessimisme foncier de la philosophie hindouiste et au polythéisme superstitieux qui accablent le sous-continent indien.

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