La belle histoire de Samir (17/02/2012)

Le bulletin de février-mars de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) publie cette belle histoire que nous prenons la liberté de reproduire ici

C’est un miracle que Samir soit encore vivant. Au Pakistan, un enfant kidnappé n’est encore jamais revenu dans sa famille. Une semaine après son retour, il a fait sa première communion.

Samir, neuf ans, aime jouer avec son cerfvolant. Il le fait toujours s’envoler dans la rue de la cathédrale de Lahore. C’est ce qu’il faisait ce 23 octobre. Mais ce jour-là, ses parents l’ont attendu en vain. Une caméra de surveillance, qui sert en fait à protéger la cathédrale, montre comment il a été kidnappé par un barbu en vêtements blancs. Ses parents sont désespérés : la petite soeur de Samir était déjà morte lors d’un attentat à la bombe contre la cathédrale.

La paroisse implore un miracle. Tout le monde le sait : les enfants kidnappés sont envoyés en Afghanistan pour y commettre des attentats suicide ou bien ils sont mutilés pour faire gagner de l’argent à la mafia de la mendicité. Aucun n’est encore jamais rentré. Mais le Père Andrew Nisari croit au miracle. Il donne du courage aux parents : « Votre fils reviendra! »

Quant à Samir, il ne se souvient que de l’éponge qu’on lui a mise sous le nez. Puis c’est le noir complet. Dix jours plus tard, il est avec son ravisseur au bord de l’Indus, quelque part près de Peshawar à la frontière afghane. « Voyons un peu la profondeur de l’eau », dit l’homme. « J’ai peur, je ne veux pas mourir », répond le garçon. « Non, je te tiens la main », dit le ravisseur. Comme Samir résiste encore, il le jette à l’eau et s’en va.

Le Père Andrew pense que le ravisseur a voulu se débarrasser du garçon parce que la télévision en avait parlé et que ça devenait trop dangereux pour l’homme. Mais le petit Samir ne se noie pas. Il parvient à se tenir aux bambous et à regagner la terre ferme. Il court et court. Sur une maison de Peshawar, le garçon voit une affiche représentant l’image de la Vierge de Mariamabad, le sanctuaire marial pakistanais. « Reconduis-moi chez moi », dit-il à un Mollah. Ce dernier l’aide. A minuit, le téléphone sonne chez les parents de Samir. Tous explosent de joie. La même nuit, son père part chercher Samir à Peshawar. Encore en chemin, Samir appelle le père Andrew: « Et ma première communion ? »

Le lendemain, Samir rentre à la maison. Toute la paroisse l’attend et tous pleurent, même le Père Andrew. Une semaine plus tard, Samir fait sa première communion. Cette année, il pourra encore chanter en l’honneur de la Sainte Vierge lors du pèlerinage paroissial à Mariamabad. En octobre dernier, sa voix avait manqué à tout le monde.

• Eva-Maria Kolmann

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