La signification symbolique des cendres (22/02/2012)
Source : missel.free
La symbolique des cendres
La cendre, dont la signification originelle est fort discutée, bien que son usage soit répandu dans la plupart des religions antiques, est souvent associée à la poussière[1], et symbolise à la fois le péché et la fragilité de l'homme.
I. Le cœur du pécheur, d'abord, est semblable à la cendre : le prophète Isaïe appelle l'idolâtre un « amateur de cendres[2] », et le Sage dit de lui : « Cendres, que son cœur ! Plus misérable que la poussière, sa vie ![3] » C'est pourquoi le salaire du péché ne peut être que cendre : les orgueilleux se verront « réduits en cendre sur la terre[4] », et les méchants seront piétinés comme cendre par les justes[5]. D'ailleurs le pécheur qui, au lieu de s'endurcir dans son orgueil[6], prend conscience de sa faute, confesse précisément qu'il n'est que « poussière et cendre[7] » ; et pour signifier aux autres et à lui-même qu'il en est convaincu, il s'assoit sur la cendre[8] et s'en couvre la tête[9].
2. Mais ce même symbole de pénitence sert aussi à exprimer la tristesse de l'homme anéanti par le malheur, sans doute parce qu'on suppose un lien entre le malheur et le péché. Thamar méprisée se couvre de cendre[10] ; de même les Juifs menacés de mort[11]. L'homme veut ainsi montrer l'état auquel il a été réduit[12] et va même jusqu'à se nourrir de cendre[13]. Mais c'est avant tout quand un deuil le frappe qu'il expérimente son néant, et il l'exprime alors en se couvrant de poussière et de cendre : « Fille de Sion, revêts le sac, roule-toi dans la cendre, fais un deuil[14]. »
Se couvrir de cendre, c'est donc réaliser une sorte de confession publique mimée, ce que représente encore la liturgie du Mercredi des cendres : par le langage de cette matière sans vie qui retourne en poussière, I'homme se reconnait pécheur et fragile, prévenant par 1à le jugement de Dieu et attirant sa miséricorde. A celui qui avoue ainsi son néant, se fait entendre la promesse du Messie qui vient triompher du péché et de la mort, « consoler les affligés et leur donner, au lieu de cendre, un diadème[15]. »
[1] Les Septante traduisent plus d'une fois « poussière » par « cendre ».
[2] Isaïe, XLIV 20.
[3] Livre de la Sagesse, XV 10.
[4] Ezéchiel, XXVIII 18.
[5] Malachie, III 21.
[6] Ecclésiastique, X 9.
[7] Genèse, XVIII 27 ; Ecclésiastique, XVII 32.
[8] Job, XLII 6 ; Jonas, III 6 ; S. Matthieu, XI 21.
[9] Judith, IV 11-15 & IX 1; Ezéchiel, XXVII 30.
[10] Deuxième livre de Samuel, XIII 19.
[11] Esther, IV 1-4.
[12] Job, XXX 19.
[13] Psaume CII 10 ; Lamentations, III 16.
[14] Jérémie, VI 26.
[15] Isaïe, LXI et suivants.
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