Le libéralisme anglican s’accommode des ordinariats catholiques (16/03/2012)

Lu sur le site de Sandro Magister (extraits) :

jpg_1350196.jpg« ROME, le 14 mars 2012 – Parmi les nombreuses critiques adressées à Benoît XVI, il en est une qui a perdu sa valeur depuis qu’il a célébré des vêpres avec Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et primat de la communion anglicane, le soir du 10 mars, au monastère Saint-Grégoire-au-Mont-Caelius, à Rome.(…)

En ce qui concerne la communion anglicane, le rapprochement que l’on constate depuis que Joseph Ratzinger est pape est tout simplement stupéfiant.

En toute logique, on se serait attendu au contraire. À l'automne 2009, Benoît XVI a promulgué une constitution apostolique intitulée "Anglicanorum Cœtibus" pour organiser l'entrée dans l’Église catholique de communautés entières de fidèles provenant de l'anglicanisme, avec leurs évêques et leurs prêtres.

Cette initiative a été immédiatement condamnée – par certains courants catholiques progressistes – comme étant un geste gravement anti-œcuménique, c’est-à-dire une restauration de l'idéologie du "grand retour" et une volonté de l’Église catholique d’"étendre son empire" en arrachant des portions d’Églises rivales. Mais, du côté anglican, l'initiative n’a provoqué aucun rejet. (…)

En termes d’effectifs, les passages de l'anglicanisme au catholicisme dans le cadre d’"Anglicanorum Cœtibus" ont été jusqu’à présent assez limités.

Mais dans le même temps le fossé s’est élargi, parmi les quelque 77 millions d’anglicans existant dans le monde, entre une tendance "liberal" qui est favorable à l’ordination de femmes comme prêtres et comme évêques, aux prêtres et évêques homosexuels, au mariage entre personnes de même sexe, et une tendance beaucoup plus nombreuse qui est fortement opposée à ces innovations.

La plupart des gens qui appartiennent à cette seconde tendance sont d’inspiration "evangelical" et ils sont très loin de l’idée de passer à l’Église catholique.

Mais cela n’empêche pas la majorité des anglicans du monde entier d’avoir aujourd’hui une perception beaucoup plus positive que par le passé de l’Église de Rome en tant que gardienne autorisée des traditions apostoliques communes contre les dérives modernistes.(…)

L'œcuménisme de Benoît XVI n’est pas un œcuménisme de négociations, de cessions réciproques de souveraineté, d’affaiblissement de la doctrine, ayant pour but de créer une structure acceptable par tous. Il veut simplement raviver la fidélité aux racines de la mission des chrétiens dans le monde, telle que Jésus-Christ l’a voulue. Il veut faire l’unité à partir de cette fidélité.

Et le choix du monastère Saint-Grégoire-au-Mont-Caelius, à Rome, pour célébrer les vêpres avec le primat anglican Williams a vraiment été une manière d’insister sur ces racines essentielles "parce que c’est justement dans ce monastère que le pape Grégoire [le Grand] a choisi Augustin et ses quarante moines pour les envoyer porter l’Évangile aux Angles, il y a de cela un peu plus de 1 400 ans". Et par la suite les moines anglais ont à leur tour quitté leurs îles pour aller évangéliser l'Europe.(…)" .Tout l’article ici :Grégoire le Grand parle anglais

Soyons réalistes : l’œcuménisme  avec une Communion anglicane elle-même fort divisée sur des points essentiels aux yeux des catholiques doit forcément limiter ses ambitions aux grands articles du Credo. Si l’anglicanisme  ne prend pas ombrage des ordinariats c’est parce qu’il est  libéral et relativiste. Si l’orthodoxie s’offusque des la présence des Eglises « uniates » sur son « territoire », c’est parce qu’elle ne l’est pas.

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