Ne pas oublier Asia Bibi... (21/03/2012)

L'Aide à l'Eglise en Détresse nous rappelle le sort peu enviable d'Asia Bibi :

ASIA BIBI : rien ne bouge mais la jeune femme va bien

Asia Bibi a été la première femme pakistanaise condamnée à mort pour blasphème, le 8 novembre 2010. Dans l’attente de son jugement en appel à la Haute Cour de Lahore, la mère de famille d’origine chrétienne, croupit dans un minuscule cachot de la prison de Sheikhupura et clame son innocence.

Elle reçoit la visite de son mari Ashiq une fois par semaine. C’est par l’intermédiaire de cet homme qu’Anne-Isabelle Tollet avait pu recueillir les mots d’Asia Bibi pour en faire un livre, Blasphème (cliquer ici pour le commander). Grâce aux droits d’auteur du livre, toute la famille a de quoi manger. Les enfants ont été acceptés dans une petite école chrétienne et la fille cadette, handicapée, reste à la maison en étant convenablement soignée.

Il n’est pas rare qu’Ashiq reçoive des menaces en allant ou en revenant de la prison. Pour échapper à la mort, il est alors obligé de nier son lien avec Asia Bibi. « Le moral d’Asia Bibi est bon. Sa tête va bien, son physique va bien », a confirmé Anne-Isabelle Tollet à l’AED. La Pakistanaise sait que le monde entier se mobilise. Blasphème a déjà été traduit en 5 langues et diffusé dans 8 et bientôt 9 pays. Une pétition de soutien a été remise à l’ONU, avec qui le Pakistan a signé bon nombre de pactes.

Asia Bibi demeure néanmoins en danger de mort. Dans sa prison, en attendant son jugement, elle peut se faire assassiner par ses propres gardes, comme ce fut le cas du gouverneur musulman du Penjab, Salman Taseer, qui avait osé rendre visite à l’accusée pour lui manifester son soutien. Même innocentée, elle restera l’ennemi public numéro un pour une accusation infondée de blasphème.

La question de son avocat demeure problématique. Pour plaider au Pakistan, il faut être Pakistanais. A l’heure actuelle, personne n’a accepté d’être l’avocat d’Asia Bibi. Chacun sait que quiconque osera la soutenir publiquement sera aussitôt menacé de mort.

La pression des fondamentalistes fait trembler le Pakistan jusqu’à son sommet. Il y a quelques mois, le gouvernement pakistanais a réaffirmé qu’il ne toucherait pas à cette loi.
On peut espérer que la pression internationale soit un frein dans les nouvelles arrestations infondées pour cause de blasphème.

Pourtant, le 28 février dernier, selon l’agence APIC, une chrétienne de 26 ans, mère d’un bébé de cinq mois, a été accusée de blasphème. La police du district de Bahawalnagar a inculpé Shamim pour « insulte envers le prophète Mahomet ». Selon la famille, Shamim a été « accusée injustement » pour avoir refusé de se convertir à l’islam.

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