Il a raison de dire qu’il faut une meilleure concertation entre les fabriques d’églises. Nous souhaitons aussi la fusion à terme. Mais d’abord la concertation. On sait qu’il y a un esprit de clocher. Il faut le respecter. On veut favoriser la fusion sur le territoire d’une commune car ça permettra d’alléger le travail du curé et d’arriver à un travail plus professionnel. Mais attention à ne pas démobiliser des personnes en le faisant.

La pratique chute. Des églises sont vides. Faut-il désacraliser ?

Je trouve dommage qu’on établisse un corollaire entre l’église comme bâtiment et la pratique du culte. Dire que les églises sont des lieux de culte n’est pas correct. Vous dites culte, vous pensez messe. Ce n’est pas juste. Ce sont des lieux de prière, des maisons dans lesquelles les chrétiens peuvent se rassembler. Les églises sont des lieux fréquentés. Il faut les laisser au milieu du village.

Il n’y a pas trop d’églises ?

Non. Mais les bâtiments doivent être entretenus. Jusqu’à présent soit les fidèles, soit les communes y ont veillé. Maintenant, nous disons : regardons de plus près. Tant que l’église est là et qu’elle a une destination, pourquoi voulez-vous la fermer ? On dit que ça coûte cher. Cela représente 1 % du budget des communes. Tout est relatif. Commençons par regarder les dépenses inutiles. Les églises sont une cible facile. Mais, d’abord, elles sont encore fréquentées. Ensuite, certaines églises sont de petits joyaux. Donc je dis : pouvoirs communaux, vous ne déciderez jamais de les fermer.

Mais même ceux qui les fréquentent aimeraient parfois des lieux plus adaptés, moins grands, moins froids.

Parfois les églises sont des espaces trop grands. Alors, la qualité de la célébration me pose question. On pourrait envisager de mettre des rideaux pour créer un plus petit espace au sein de l’église, par exemple.

Et en faire des espaces culturels ?

Nos églises sont déjà des espaces culturels. Très souvent. On y fait des concerts. Et je comprends. Je défends le maintien des lieux de prière aussi longtemps que les gens en veulent. Maintenant, si les gens disent que ça ne les intéresse plus, c’est une nouvelle donne.

D’autres pays, comme les Pays-Bas, transforment leurs églises. Ils le font depuis quarante ans.

La situation de la Belgique est unique parce que la plupart des églises sont des propriétés publiques. Le statut légal de l’église, c’est à l’évêque de le décider. C’est la loi. L’État ne peut pas s’immiscer dans les affaires de l’Église. S’ils veulent faire autrement, alors je dis « cartes sur table ». Alors, on regarde tout ce que coûtent les églises.

Il faut être raisonnable. Il faut regarder quelle est pastoralement la meilleure solution. On ne veut pas profiter des communes. Ce ne serait pas très évangélique. Mais l’église fait partie de notre culture. S’il n’y a plus d’enfants dans une société, il n’y a plus d’espoir. Si on laisse se délabrer les églises, c’est la même chose. ¦ D.V. et C.Ern."