Encore les Présidentielles françaises: un vote religieux très convoité ? (27/04/2012)

Sur les matinales du  site de “La Vie” aujourd’hui:

“C'est une lettre signée de trois prêtres. Le premier, l'abbé Guillaume de Tanoüarn, est à l'Institut du Bon Pasteur; le second, le père Vincent Ribeton, est le supérieur pour la France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre; et l'abbé Coiffet est son prédécesseur à la même FSSP. Trois prêtres de la frange traditionnaliste de l'Eglise, qui écrivent ceci: "Les présentes réflexions ne visent en aucun cas à imposer pour qui voter ou à donner des consignes de vote, mais plutôt à considérer le Bien Commun pour notre pays". S'ils ne donnent pas de consigne de vote, les trois abbés n'en appellent pas moins à voter pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour des présidentielles: "Or, de manière patente, l’un des programmes proposés, porté par le candidat socialiste, démontre une volonté évidente de rupture avec les éléments premiers du Droit Naturel ; les conséquences de l’application d’un tel programme seraient dramatiques pour la vie quotidienne comme pour l’avenir des Français".

 Une initiative qui pourrait ne pas déplaire au président sortant, qui pense trouver dans le vote catholique un réservoir naturel de voix - sans doute a-t-il pris connaissance de notre sondage qui semble avoir confirmé ce postulat pour le vote du premier tour). On a ainsi vu réapparaître les "Cathos avec Sarko", un groupe qui avait déjà investi le web en 2007 sous le nom de "catholiques de l'UMP"  avant de rester étrangement muet devant l'avalanche d'atteintes à la doctrine sociale de l'Eglise du quinquennat, puis de ressortir du bois à l'orée du second tour avec ce nouveau site. Conscients tout de même que le vote Sarkozy ne fait guère l'unanimité chez les cathos de gauche comme de droite, les auteurs citent... le cardinal Barbarin: "Nous les cardinaux ne votons pas pour celui qui nous plaît, mais pour celui qui nous semble le plus apte à remplir cette fonction. Ce n’est pas forcément le meilleur ou le plus intelligent, c’est celui qui nous paraît être le plus à même d’assumer cette charge". Une phrase que l'archevêque de Lyon avait dite à propos de l'élection... du pape.

A gauche, on ne court guère derrière les voix catholiques. Mais on observe sans déplaisir la faveur annoncé du vote musulman . Et ça ne plaît guère à droite. Un article du site Marianne2.fr expliquait, deux jours avant les élections, que 700 imams appelaient à voter pour François Hollande; pour le coup, la droite s'est offusquée, voyant dans cet appel une "action contre la laïcité". Nommément pris à partie par deux députés UMP, Eric Ciotti et Franck Riester, les deux recteurs des mosquées de Lyon et de villeurbanne, ont démenti toute ingérence. Il faut dire que leur texte, sans appeler à voter pour le candidat socialiste, évoque le "changement" du slogan de François Hollande: "Les musulmans de France ne resteront plus les bras croisés. Ils ne peuvent plus se contenter d’être les «spectateurs» de ces élections. Ils doivent devenir acteurs de leur propre changement. Et pour être entendus, ils doivent prendre leur destin en main en exerçant leur droit de vote en leur âme et conscience". Référence:   Elections : un vote religieux très convoité

 Les imams, les curés, et les « poissons roses » dans tout cela ? A chacun son « moindre mal » semble-t-il.

 Plus intéressante à connaître serait l’attitude de Marine Le Pen (près de 20 pourcents des voix) qui mijote encore ses petits calculs post-électoraux. Eh oui, après les présidentielles, les législatives. Difficile de rester au balcon, difficile de choisir mais entre électoralisme et bien commun, il faut quelquefois se déterminer (pour cela il faut aussi avoir un vrai projet de société). 

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